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Entretien avec un vampire

Anne Rice ( Auteur), Eric Scala (Illustrateur de couverture), Tristan Murail (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/05/2004  -  livre
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Entretien avec un vampire

Anne Rice est née à la Nouvelle Orléans en 1941. Son adolescence et son début de vie de jeune femme seront marqués par deux drames : sa mère meurt quand elle a quinze ans puis elle perd sa fille de six ans, Michele. Cette dernière a en effet une maladie du sang, la leucémie. Les parallèles biographiques s'arrêteront là. Anne Rice mettra du temps, grâce à l'écriture, à se remettre de ce deuil. Auteur fantastique, estampillée gothique, elle se spécialisera dans les séries : Les Chronique des Vampires (Entretien avec un vampire, Lestat le vampire, La Reine des Damnés, Memnoch le Démon, Merrick, Le Voleur de corps, Pandora, Armand le vampire, Vittorio le Vampire, Le Sang et l'Or), Les Sorcières (Le Lien maléfique, L'Heure des sorcières, Taltos). Si on reconnaît la valeur des premiers tomes, on murmure aussi - grand classique ! - que la suite de la chronique n'a qu'une justification commerciale. On lui doit également une version érotique de La Belle au Bois Dormant : Les Infortunes de la Belle au Bois Dormant, dont le titre évoque un auteur du XVIIIème cher à Anne Rice : le Marquis de Sade.

Un jeune journaliste, convoqué dans un hôtel, recueille les confidences d'un étrange personnage : Louis, dandy à la peau pâle, qui lui révèle être né à la Nouvelle-Orléans au XVIIIème siècle. Louis raconte : son éducation de propriétaire, sa mort, sa résurrection, son existence éternelle de vampire.

Vie et mort d'un mythe

Anne Rice a eu le génie de créer des vampires bien loin des poncifs du genre : pas de répugnante apparence, ni de hurlements morbides dans les cryptes. La cruauté froide d'un Dracula, la sauvagerie d'un Nosferatu font place à une vision plus romantique et plus sensuelle du vampire. En créant Louis, le premier et seul vampire à sentiments humains de sa génération, né en même temps que le mouvement romantique, Anne Rice a su explorer le monde de la nuit sans tomber dans les clichés du genre. Les vampires ne sont pas présentés comme des être sanguinaires dont quelques humains pourront venir à bout mais comme des êtres organisés, doués de pensée et de sentiments et incapables de trouver leur place dans un monde basé sur la loi du Talion.

Un autre angle

Une relecture d'Entretien avec un vampire provoque parfois un petit sourire amusé. Le dandysme des personnages - Lestat, Armand, Louis - et leur transcendance héroïque tombe dans ce que le gothique a parfois de ridicule. Emotions exacerbées, culte de l'apparence, situations mélodramatiques permanentes et déjouées par un mépris affiché, les vampires d'Anne Rice passent par tous les états d'âmes sans jamais assumer pleinement la supériorité de leur état sur celui d'humanité. Tout se résume par le Don Ténébreux, terme ô combien éloquent. L'immortalité est un fardeau. Il faut se souvenir de sa première lecture d'Entretien avec un vampire pour avoir envie de le faire découvrir aux adolescents d'aujourd'hui. Car, si le trait paraît désormais un rien exagéré, il n'en est pas moins vrai qu'Anne Rice a créé une nouvelle race d'immortels et une nouvelle vision de la littérature fantastique. Celle qui se place du côté des prédateurs et non pas des victimes.

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