Eric Corbeyran, c'est le génial scénariste de la série Le Régulateur, du Réseau Bombyce, ou du Chant des Stryges. En plus de dix ans il a produit des dizaines d'albums, du plus sombre à du plus léger. Weëna est la première série d'Alice Picard, qui avait auparavant travaillé chez Disney sur Tarzan.

Les dures voies de la destinée

Le seigneur d'un petit village des montagnes s'est révolté contre Monhowe la furie, la divinité tutélaire du village, la nuit de la naissance de sa fille Weëna, car les augures avaient affirmé que celle-ci, avec ses cheveux argentés, porterait malheur à toute la communauté. Une quinzaine d'années plus tard, Monhowe tient sa vengeance. Moorckor, jeune seigneur de la Branche Morte de la famille royale de Nym-Bruyn, refuse de se soumettre au destin de tous les hommes de sa famille : épouser sa sœur et vivre en reclus le reste de sa vie. Il se rebelle, abat son père, et s'enfuit. Il a de grands projets pour le royaume, mais pour cela, il doit s'unir à une jeune fille de la légendaire et mystérieuse Branche Disparue. Or, son mage et conseiller a découvert que Weëna correspond parfaitement au profil ; Moorckor et ses hommes kidnappent la jeune fille et massacrent presque tous les habitants du village. Mais parmi les hommes restants, seuls Gwylym, l'amour d'enfance de Weëna, et sa nourrice sont prêts à se risquer à sa recherche.

Ah, les garçons...

Un étrange personnage l'a prédit longtemps auparavant à Gwylym et Weëna: de leur amour et de leur union dépend l'avenir du royaume... Eh bien, il y a du chemin à faire... Si Weëna est capable de prendre les choses en main, Gwylym, lui, donne de plus en plus l'impression d'avoir du coton entre les deux oreilles. Ce qui, bien que malheureux pour les deux tourtereaux, est plutôt positif pour le scénario, l'empêchant de trop sombrer dans le convenu. Le dessin d'Alice Picard, déjà agréable dans le premier album, a encore évolué, faisant très fréquemment penser au manga sans les excès, et elle joue beaucoup sur des nuances de noir, gris et blanc entre des planches plus colorées.
Une aventure agréable et romantique, au dessin doux, dont on a envie de découvrir la suite. Il faudra attendre de voir où Corbeyran et Picard nous emmènent pour pouvoir se faire une opinion définitive.