Nicolas Bouchard a, en quelques années, produit une surprenante variété de romans. Après trois de science-fiction, Terminus Fomahault, Astronef aux enchères et Colonies parallèles, tous trois publiés en 1999, ses deux romans suivants (Le réveil d'Ymir et L'ombre des Cataphractes) contiennent plus d'éléments fantastiques et mythologiques. Ils ont été complétés par la trilogie L'empire de poussière (dont le troisième tome devrait bientôt paraître). Il est également l'auteur d'une trilogie plutôt du domaine du policier, tirant parfois sur le steampunk, qui met en scène une jeune institutrice, Augustine Lourdeix, dans le Limoge du début du 20e siècle. Et le ciel s'embrasera est le troisième volume de cette trilogie commencée par La Ville Noire (2001) et Mon Ombre s'étendra sur vous (2002).

Intrigues internationales

Le paisible Elie Goldenzweig, ingénieur dans une petite usine de porcelaine à Limoges, a tout pour être heureux. Ses ouvriers l'adorent, ses patrons sont enchantés de son travail, dans lequel il s'investit entièrement, et il vient d'épouser la belle Augustine Lourdeix. Si seulement sa fille daignait accepter sa mère de remplacement. Et si un vieux camarade à lui n'avait pas retrouvé sa trace, ravivant les horreurs de sa vie passée, et lui proposant un travail que, pour la grandeur de la cause Sioniste, il ne peut pas refuser…

Et les événements se précipitent. Rachel est enlevée lors d'un voyage à Paris avec Augustine. Elie a les mains liées, et Augustine panique, seule dans la capitale. Mais à quoi les mystérieux kidnappeurs en veulent-ils ? Au symbole sur lequel il travaille, ou aux compétences d'Elie lui-même ?

Un roman policier à l'ancienne

Des intrigues internationales, des policiers à la retraite mais n'ayant pas perdu leur flair, de superbes espionnes, un final en feu d'artifice… Tous les éléments sont assemblés pour recréer un roman de détective à l'ancienne, avec aventures rocambolesques et tout ce qui s'ensuit. Le rythme est enlevé, l'histoire intéressante, les personnages relativement attachants, et l'auteur parvient à maintenir une bonne partie du suspense jusqu'à la fin. Cependant, il reste des parties pas totalement convaincantes. Les " méchants " commettent quelques erreurs vraiment grosses (on n'a pas idée de se mettre en costume national pour aller enlever des gens), et, au final, on a l'impression qu'ils ont sorti l'artillerie lourde pour écraser une souris. Ces éléments peuvent être considérés comme faisant partie de l'hommage aux romans de détectives, mais ils peuvent également gêner certains lecteurs. Un bon roman pour un moment de détente.