Les Etonnants voyageurs viennent de fermer leurs portes et l'on peut déjà faire un petit bilan de l'imaginaire sur place. Deux ans après l'arrivée du GPI et les envies du salon de rajouter une bonne dose de science fiction, de fantastique et de fantasy à leur programme, la sauce a commencé à prendre, pas complètement mais tout de même...
Première pierre, la liste des auteurs. Outre les français invités par le festival et les éditeurs (Pierre Bordage, Roland C.Wagner, David S.Khara, Thomas Geha, Manon Fargetton, Laurent Whale, Jean Marigny, Alain Puozzoli...), la tendance était plutôt à la Bit Lit cette année pour les étrangers avec notamment Deborah Harkness et Lauren Oliver. Avec la désaffection de Dan Simmons à la dernière minute, le plateau était un peu plus léger que l'année dernière (Ian McDonald, Robin Hobb...) même si les amateurs de fantastique sud américain ont pu discuter avec Luis Sepulveda.
Deuxième aspect, la place du genre. Le festival a regroupé à la "maison de l'imaginaire" (une pièce dans une bâtisse à l'intérieur des remparts) les conférences portant sur la science fiction et la fantasy (une quinzaine...) avec quelques panneaux d'expositions (cette année des vieilles couvs du Fleuve Noir et de films fantastique). Globalement les salles étaient plutôt remplies (entre 40 et 150 personnes), preuve que le public était présent. A cela s'ajoutait des expositions (Star Wars et Valérian) dans le bâtiment central.
A l'intérieur même du salon, le rapprochement des espaces de l'Atalante (qui représentait en plus cette année les éditions Actusf, Le Bélial', La Volte, Griffe d'Encre, Orbit etc) et de Critic (qui en plus de son stand représentait aussi l'entité Bragelonne/Milady) permettait également d'avoir un véritable coin où les amateurs pouvaient venir faire leurs achats et leurs dédicaces. Plus que d'éclater les stands à différents endroits, le regroupement donnait là aussi une vraie visibilité même s'il y avait aussi d'autres auteurs à d'autres endroits.
Reste la question du Grand Prix de l'Imaginaire. Le GPI a-t-il eu raison de partir des Utopiales ? S'il y a un groupe sur Facebook qui s'est crée pour demander à ce qu'il reparte ailleurs (ici pour ceux qui ça intéresse), sa présence à St Malo renforce le côté Imaginaire du festival et on serait bien en peine désormais de conseiller aux membres du jury de rester ou de se choisir un autre évènement (ou un bar à Paris). Alors oui il y avait moins de monde qu'aux Utopiales dans la salle lors de la remise des prix. Mais un prix se mesure-t-il à l'applaudimètre ? Peut-être pourrait-il aussi être remis ailleurs lors des Etonnants Voyageurs, dans un endroit avec une meilleure visibilité... Sans doute un point à discuter avec les organisateurs pour le jury (et leur signaler les bourdes imprimées dans le programme qui permettaient de connaître les gagnants avant les résultats).
Les Etonnants Voyageurs sont-ils un festival d'Imaginaire ? Non, pas plus que Paris, Brive ou Genève. Ce ne sera jamais à la hauteur des Utopiales ou des Imaginales, ou de Trolls et légendes pour les amateurs. En revanche l'Imaginaire y a une belle place. De nombreuses choses sont à améliorer (que ce soit sur le nombre d'invités, la visibilité du GPI, la qualité des expos à la maison de l'Imaginaire, le prix de l'entrée - 12 euros, c'est vraiment trop cher - etc) mais les lecteurs de science-fiction, de fantasy ou de fantastique ont pu y trouver cette année de quoi se faire plaisir. C'est déjà pas mal dans un salon généraliste.
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