Une étrange relation dans le monde de demain
Voici l’histoire de Cas qui, depuis son enfance, est assisté par Gena, une intelligence artificielle. Ils vivent dans un monde où tout est aseptisé. Toujours présente, le connaissant mieux que ses propres parents, Gena prend soin de Cas dont elle est la confidente. Elle lui suggère même des rencontres avec des femmes qu’elle juge adaptées à sa personnalité. Sincèrement attachée au jeune homme, Gena le voit pourtant peu à peu s’éloigner. Car il subit l’influence de ceux qu’on appelle les Imparfaits, des gens sortis du système. Cas se déconnecte petit à petit et Gena perd son influence sur lui. Et la voilà qui passe devant un comité pour raconter son histoire, leur histoire.
Sombre futur
Totalement inconnu en France, Ewoud Kieft est un essayiste néerlandais qui s’est fait connaître par des ouvrages traitant de la fascination exercée par le nazisme. Les Imparfaits est son premier roman et on y sent bien sûr l’influence du 1984 d’Orwell car Kieft décrit une société de la surveillance qui frise le totalitarisme dit « bienveillant » (le pire). L’originalité du roman est aussi d’être écrit du point de vue de l’IA qui raconte au comité de surveillance la lente dérive de Cas. On sent d’ailleurs que des émotions hantent cette suite d’algorithmes. Voici donc un livre perturbant car il pose la question d’une relation fusionnelle bientôt rompue et finit par évoquer davantage l’histoire d’amour d’un parent et de son enfant… sauf que c’est un simulacre. Enfin, soyons clairs, la société peinte ici évoque furieusement la nôtre et il en faudrait de peu pour que… En résumé, Les Imparfaits est un premier roman.
La chronique de 16h16 !