Si l'idée semble simple, encore faut-il avoir le talent pour transcender la simple utilisation du papier et de la mine de carbone pour produire des œuvres intéressantes, exaltantes, voire envoûtantes. Les six jeunes artistes qui exposent chez Arludik y arrivent parfaitement. Lionel Bui (directeur artistique ayant officié pour de grandes groupes du luxe), Emmanuel Malin, Véronique Meignaud et Stéphane Tartelin (illustrateurs et designers qui ne seront pas inconnus des fidèles du Café Salé), Maya Mihindou (illustratrice et directrice de sa propre petite maison d'édition, Les Grands Arbres) et Julie Nivert (illustratrice de mode) signent en effet une série de dessins qui frappent par leur originalité, l'inspiration novatrice dont sont capables leurs créateurs, la maîtrise technique de ces derniers et leur maturité dans le traitement de sujets qui hésitent entre le réalisme et un onirisme teinté d'exotisme.
En se contentant du noir et blanc qui laisse le trait seul exprimer l'émotion du dessin, ou au contraire en ajoutant de la couleur qui permet d'évoquer un peu plus la part fantastique des personnages présentés ou bien de marquer davantage l'œuvre d'un caractère parfois provocateur mais qui toujours, frappe le spectateur, l'émeut éventuellement et lui ouvre les portes d'un imaginaire vivant et enchanteur.
Carbone est une exposition qui vaut le détour, pour mieux connaître des artistes que le visiteur situe peut-être déjà, et pour en découvrir d'autres, qui démontrent un talent évident.
