
La Fondation Cartier pour l'art contemporain met cet artiste à l'honneur au cours d'une grande exposition sur le thème de la métamorphose, intitulée TRANSE-FORME, jusqu'au 13 mars 2011.
Ce n'est pas la première fois que Moebius s'installe temporairement boulevard Raspail, puisqu'en 1999, il avait été invité par la Fondation dans le cadre de 1 monde réel, exposition sur la réalité, la fiction et la science-fiction. En 2004, l'artiste avait présenté certaines de ses créations, aux côtés du cinéaste Hayao Miyazaki, à la Monnaie de Paris. Mais aujourd'hui – et pour la première fois au cours de sa carrière – c'est lui seul qui est mis à l'honneur au cours d'une rétrospective d'envergure.
Le thème de l'exposition, la métamorphose, est une figure majeure de l'Œuvre de Jean Giraud et les visiteurs de la Fondation Cartier pourront s'en rendre compte grâce aux plus de quatre cents documents – dessins, peintures, films... – qui leur seront présentés. Ces nombreuses œuvres sont réparties sur deux niveaux et mettent en relief différents aspects du travail de Moebius ainsi que la façon dont la métamorphose imprègne ses réalisations et sa façon de les produire.

Dans une deuxième partie, la métamorphose est présentée de façon plus directe, au travers d'autant plus de documents, qui dévoilent non seulement les personnages de Moebius aux prises avec des phénomènes de transformation souvent violents, subis, mais également le métaprocessus permettant d'accéder à ce nouvel état physique ou de conscience. TRANSE-FORME, titre de l'exposition et jeu de mot, illustre bien ces deux aspects de la question.
Moebius est inspiré par ses voyages au Mexique dans les années quarante et cinquante, pendant lesquels il découvre des paysages désertiques – qu'il reproduira bien des fois dans ses dessins – et l'herbe, un des moyens, avec la méditation, de libérer son inspiration. Autres moyens d'accéder à des transformations physiques et psychiques, le rêve et les cristaux sont aussi à l'honneur dans cette seconde partie de l'exposition et apparaissent dans de nombreuses œuvres présentées.

Enfin, la Fondation Cartier permet au visiteur de poursuivre de façon ludique l'exploration de l'univers fantasmagorique de Jean Giraud au travers de deux films. Le premier, La Planète encore, est un court-métrage d'animation 3D de huit minutes inspiré de l'univers de Stel et Atan. Il est un des exemples de l'attirance de l'artiste pour le support vidéo, médium qui tient une place de choix dans sa carrière puisque Moebius a travaillé sur des films comme Alien, Abyss ou encore Le Cinquième Élément.
Le second film est un portrait intitulé METAMŒBIUS, Giraud-Moebius Métamorphoses, qui présente l'artiste de façon étonnante, sous une forme documentaire inédite de cinquante minutes.
Pendant cinq mois, la Fondation Cartier pour l'art contemporain devient donc l'antre d'un artiste à l'Œuvre multiforme qu'il serait bien dommage de ne pas visiter. Il est en tout cas possible, en attendant de s'y rendre, ou pour poursuivre le voyage, de lire évidemment les bandes dessinées de Jean Giraud ainsi que les nombreux ouvrages traitant de son travail et de l'homme, mais également de visiter le site de l'exposition, où une planche inédite est présentée chaque jour.
