12 bonnes raisons de se poiler La table de joueurs de B.A. n'a rien d'exceptionnel. B.A., c'est le maître de jeu typique : perpétuellement dépassé par les événements et qui tente tant bien que mal de maintenir un semblant de discipline au sein de ses joueurs dissolus. Bob et Dave, ce sont les dingues de la matraque prêts à se le mettre sur la figure au moindre mot de travers, et qui sacrifient un personnage tout les quarts d'heure dans de grandes envolées martiales ponctuées de jets de dés malheureux (le fameux fumble). Il y a bien Sara la joueuse sage et raisonnable qui tente (en vain) de tempérer le flux de testostérone chez ses voisins. Et enfin, il y a Brian... Brian, l'archétype du joueur énervant; le décortiqueur ultime de règles qui en connait tous les travers et dont les personnages accumulent les puissants artefacts, les compétences surhumaines, et que rien n'arrête jamais. Pas la peine d'imaginer (ou de revivre) toutes les situations burlesques où ce genre de team de psychotiques révèle au grand jour son potentiel de "foutage de merde": J.R. Blackburn l'a fait pour vous. Du croustillant de la création de personnage, au merveilleux de la poisse volante qui s'accroche à vous comme un pou dans votre tignasse, en passant par la bonne vieille partie de Risk qui tourne au vinaigre, vous allez être servis. Grandeur et décadence du JdR Que dire des Knights of the Dinner Table si ce n'est qu'ils sont drôles? Pas drôlissimes, mais drôles, et après tout, c'est bien ce qu'on leur demande : en dépeignant de façon saisissante le cocasse de certaines parties de jeu de rôle, on se prend dans la figure, si l'on est rôliste soi-même, une bouffée de souvenirs de parties enfouies dans les limbes et où, il faut bien l'avouer, on se poilait bien. Mais, il faut bien avouer aussi que cet humour n'a que peu de chance de franchir votre cortex si vous ne pratiquez pas vous-même avec un minimum d'assiduité les réunions autour de tables garnies de dés à faces multiples et de pizzas froides. Peut-être plus dommage encore, le trait associé aux histoires. En effet, les scénettes de J.R. Blackburn sont très verbeuses (bon sang ce qu'elles sont verbeuses). Et par contre, le dessin est lui franchement limite : de vulgaires enregistrements en format Bitmap de trois ou quatre tracés en nuances de gris dont la répétition alternée fournit un semblant de variation aux cases. De ce point de vue, je suis désolé, on atteint vraiment le niveau zéro de la bande dessinée. Bref, un ouvrage à réserver aux fanatiques du genre.
Le film le plus long...