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Femmes et flammes

Sophie Dumas (Coloriste), Thierry Chavant (Scénariste, Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 28/02/2005  -  bd
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Femmes et flammes

Mélanie, une jeune femme pourtant libérée n’arrive pas à jouir de son corps sans entraves. Son entourage, à commencer par son amie, la prude Justine, la juge sévèrement et certains de ses amants vivent très mal son choix d’avoir plusieurs partenaires au point de lui faire du chantage ou de devenir violents… De plus, un cauchemar la hante : elle voit régulièrement une femme dévorée vive par les flammes d’un bûcher. Les destins de ces deux condamnées pour leur amour de la liberté à des siècles d’intervalle seraient-ils liés ?

Dénonciation pataude et sans subtilité

La couverture annonce le parallèle incessant entre Mélanie et Méliane (la typographie reliant les anagrammes accentuant encore l’effet miroir) de façon récurrente dans l’histoire une scène moyenâgeuse succède à une scène moderne afin de mettre en perspective ces tragiques trajectoires de femme libre.

Les arguments religieux invoqués par les agresseurs de Mélanie laissent à penser que la situation de la femme n’a pas évolué : raccourci un peu rapide.

La critique du déséquilibre entre le statut d’homme séducteur et celui de la femme facile est si lourdement amenée qu’elle perd la quasi totalité de son impact. L’attaque portée contre l’utilisation du sexe et des sentiments dans la publicité et dans les émissions de télé réalité peine tout autant à nous convaincre.

A l’inverse de l’effet recherché
 
Cette maladresse dans l’argumentation n’est en rien rattrapée par l’exécution graphique qui pêche dans bien des domaines.

Les traits des personnages ne sont pas constants, les ecchymoses du visage de Mélanie disparaissent subitement dans la case où la cigarette est lancée.

Quant aux couleurs, elles sont fades et sans relief aucun.

Dans cet album dédié aux femmes qui luttent pour leur liberté, l’intrusion des fantasmes masculins est d’autant plus choquante ainsi la scène où Méliane et Mélanie s’accouplent et se fondent l’une dans l’autre au milieu des corbeaux semble plus une allégeance à la libido virile qu’un élément clé de l’intrigue.

Et puis lorsque les violences mises en scène ici se produisent dans la réalité, il n’est pas de retournement de situation, de vengeance fantastique assenée. Là encore l’hommage aux victimes est raté.

Ce premier tome de Méliane tient donc plus du pétard mouillé qui échauffe les nerfs que de l’étincelle qui embrase l’esprit.

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