Chronique de Georges Foveau pour Engrenages et Sortilèges d'Adrien Tomas, paru chez Rageot Editeur.
Fille du meilleur ingénieur d'Empire, Grise est une mécaniste brillante, passionnée de rouages et d'automates. Issu de la haute aristocratie militaire, Cyrus est un jeune mage hautain et puissant. Les deux adolescents sont élèves à l'Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre, deuxième ville de l'Empire mycéen. Le moins que l'on puisse écrire, c'est que ces deux-là se détestent ! Mais voilà, une nuit, des mercenaires tentent de les enlever violemment de l'Académie réputée inviolable. Traqués, Grise et Cyrus fuient avant de trouver refuge auprès d'une puissante corporation de hors-la-loi, diffusant la sédition dans tout l'Empire. Ils devront pourtant s'allier aux parias pour déjouer un terrible complot.
Avec Engrenages et Sortilèges, Adrien Tomas roule des mécaniques magiques avec habilité. Ce roman « Young Adult », qui passionnera aussi les moins « Young », mêle Steampunk et Dark Fantasy. Il enchante les engrenages du romanesque des pires nécromancies. De son style fluide et personnel, l'auteur dépeint son univers techno-magique ambitieux au gré de péripéties qui ne s'essoufflent jamais. Il inverse les clichés pour portraitiser, en action comme en intime, deux jeunes héros toujours justes et souvent émouvants. Et sa belle distribution des personnages, plus ou moins ambigus, jouent de superbes rôles.
Effet d'abîme en coïncidence, cette épopée citadine et impériale évoque parfois avec subtilité des réalités très contemporaines. Mais c'est aussi là, la sorcellerie puissante des bons romans.