Five Hundred Years After est la suite de Phoenix Guards, et comme celui ci, il est très nettement inspiré de la série d'Alexandre Dumas. Nous retrouvons Paarfi, l'écrivain dragaeran pompeux (et visiblement payé au mot), pour une nouvelle histoire mettant en scène nos héros, qui ont pris pas mal de siècles dans les gencives (il faut bien ça pour ralentir les quasi-elfes que sont les dragaerans). Cette fois, il va nous relater l'enchaînement tragique qui a mené au Désastre d'Adron...
Cinq siècles après
Khaavren est monté en grade dans la garde Phénix, mais il a également perdu ses ambitions et son enthousiasme. L'empereur Tortaalik, maintenant au pouvoir depuis plus de cinq siècles, a montré des preuves de son manque d'intérêt pour la direction de son empire. Son épouse ronge son frein. De tous côtés, on conspire et grommelle, que ce soit à cause des impôts ou de l'incompétence de l'Empereur, sans parler des troubles avec les Easterners aux frontières. Quand l'héritier Dragon, Adron e'Kieron, arrive à la capitale avec beaucoup trop de troupes pour être honnête et, pire, sa trop belle et très soupe au lait fille Aliera (une véritable dame Dragon, quoi), l'explosion se rapproche. Khaavren n'a d'autre choix que d'appeller à l'aide ses anciens compagnons...
Informatif et entrainant
Si Steven Brust a de nouveau été capable d'émuler le style de Dumas avec succès, il a aussi de nouveau été capable de trouver un scénario qui, tout en étant original, donne de manière convaincante le récit d'un événement aussi bouleversant pour l'empire Dragaeran que ne l'a été le régicide anglais dans l'Europe de l'époque. Ce roman a plusieurs intérêts additionnels : le lecteur en apprend beaucoup sur la structure de " castes " entre les maisons dragaerannes, sur la légende de Sethra Lavode, sur les événements ayant entrainé la disparition d'Aliera e'Kieron, et sur le fameux Désastre... Les personnages sont un peu plus approfondis que dans le volume précédent (sans être extraordinairement développés, attaquez vous plutôt à Freedom and Necessity pour ça), et le personnage de Mario vaut le détour à lui seul. Cela reste très nettement du roman d'aventure à but de divertissement, mais du bon...
L'auteur réussit de nouveau le pari de nous offrir un roman bavard, qui se perd en digressions, au style inhabituel pour notre époque, tout en en faisant quelque chose de passionnant qu'on ne parvient pas à reposer. Et on a très envie de s'attaquer à la suite, The Viscount of Adrilankha, ne fût ce que pour voir ce que Brust a tiré du Dumas correpondant, mais également pour le simple plaisir de la lecture...
La chronique de l'archiviste