Formes de la SF : Recette(s) de SF culinaire

 

 

 

 

 

Préparer les différents ingrédients à la Vance : prendre les deux livres de steak de Curval et de Rosny ou de Pohl, le Norman d’un Devaux, le filet de Gieu noir, le hareng (Berg) (Henneberg) et les œufs de Sturgeon ainsi qu’une cinquantaine d’autres œuvres de science-fiction d’auteurs allant de Aandahl à  Wul, de Bradley à Varley, de Mann à Haldeman, de Caraker à Kuttner et de Hamilton à Weinbaum : trier, découper, émincer chacun des morceaux de façon à en extraire et en prélever les allusions aux plus exotiques et extraterrestres des mets. Avec une bonne dose d’imagination et d’inventivité, transposer ces recettes avec des ingrédients bien terrestres, de façon à en extraire une centaine de fiches. Tester et rectifier si besoin la coloration ou l’assaisonnement, en ajoutant des pincées de Wells, le clou de La Hire / Wolfe ou les graines de Spinrad. Agrémenter le tout avec les deux feuilles de Knight,  la pointe de Silverberg, le brin d’Heinlein et l’extrait de Vandel. Saupoudrer de Carroll (Lewis) et arroser le tout d’un trait de Gide (millésime issu des Caves du Vatican ou autre, qui titre pas mal).  Réserver de côté.

 

Préparer ensuite le liant (narratif) en vous servant de la trame du roman policier : prendre une dizaine de personnages, les plonger dans le bouillon de Poul (Anderson) puis dans un bol de Bonniture (autrement dit dans un concours culinaire intergalactique) et laisser réduire l’ensemble jusqu’à ce qu’ils se soient presque tous évaporés et qu’il n’en reste qu’un ou deux. La réduction suivra logiquement la piste des disparus… pour former une trame consistante. 

 

Faire revenir les fiches dans la noisette de Farmer salé et les incorporer délicatement à cette trame de roman policier. Bien mélanger jusqu’à diluer les fiches de cuisine tout au long du récit. Celles-ci vont s’agglomérer pour former des grumeaux, amalgamant parfois plusieurs recettes d’affilée.

 

Servir au choix avec un Samosate au Lem/Gunn, enveloppé dans une feuille de Dick, quelques côtelettes Strougatski, des acras de Moore ou bien avec un vol au Van (Vogt) (autrement appelé bouchée à la Maine) rempli de blancs de Pohl et Kornbluth découpés en petits morceaux, ou plus simplement avec un bol de Larry (Niven), quelques Clauzel honnis ou un paquet de Lafferty cuit à l’eau. 

 

 

Pour un repas complet, possibilité de proposer en entrée une soupe au Herbert sauvage. Et en dessert un Brown (ident. : Fredric), deux lamelles de pomme d’Adams (variété Douglas) ou de Smith (préférer Evelyn à Grany ou Cordwainer) et un peu de Sheckley de figue.

 

 

Les boissons idéales pour accompagner ces mets sont une Bierce (Ambrose) au Hougron ou éventuellement un jus d’orange Le Guin pressé comme il se doit avec la main gauche (de la nuit).

 

Avec tout ça, vous obtenez un excellent roman de SF culinaire : Les Nourritures extraterrestres de René et Dona Sussan. Paru chez Denoël en 1994 et qui Merrit d’être réédité ! 

 

 

À déguster avec ou sans modération !

 

© Pierre-Gilles Pélissier

 

Mini-quizz (contrôle de lecture) :

1/ Identifierez-vous l’intrus dans ce texte à savoir l’auteur mentionné en ce texte et non cité dans le livre de René et Dona Sussan ?

2/ Inversement, pourrez-vous identifier les auteurs de SF cités dans le roman mais non intégrés à cette recette ?