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L'Empereur-Dieu de Dune

Langue d'origine : Anglais
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 01/07/2021  -  livre
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Frank Herbert - L'empereur dieu de Dune

L’auteur-phare du genre

De Frank Herbert, l’auteur de Dune et de ses suites, on peut dire qu’il a changé la science-fiction. Il a ainsi créé un univers et une planète en intégrant l’écologie et aussi la religion avec habileté et grâce, adapté au cinéma par David Lynch en 1984 et Denis Villeneuve en 2021. L’Empereur-Dieu de Dune est le quatrième volet du cycle, consacré à un personnage bien particulier, Leto II, fils de Paul, qui, dans Les enfants de Dune, a vu le futur de l’humanité : le chaos et l’extinction. Pour y parer, il a choisi de fusionner avec une truite des sables issu d’un grand ver et aussi de gouverner l’Empire avec férocité. Trois mille ans plus tard, notre intrigue commence.

La tragédie de Leto

Devenu pratiquement un ver des sables suite à sa fusion avec une truite des sables, Leto II gouverne son empire depuis la planète Arrakis, désormais devenue une oasis verdoyante. Les vers des sables ont par contre disparu et Leto dispose des derniers stocks d’épice qu’il distribue avec parcimonie à la Guilde et au Bene Gesserit. A ses côtés il a les descendants de sa sœur Ghanima, Moneo, qui lui sert de majordome, et sa fille la rebelle Siona. Il a aussi un Ghola (un clone) du célèbre Duncan Idaho, pour satisfaire la personnalité de son père Paul qu’il porte en lui. Leto fait suivre à l’humanité son Sentier d’or grâce à sa domination et à la Terreur qu’il fait régner. La seule solution selon lui pour échapper à l’extinction. Sa fin approche cependant et il s’y prépare. L’arrivée de la sublime Hwi ranime douloureusement son humanité…

Un roman terrifiant

L’Empereur-Dieu de Dune a, lors de sa parution, suscité bien des critiques. Beaucoup l’ont trouvé ennuyeux, prétentieux, loin de la qualité des premiers tomes du cycle. Le relire aujourd’hui constitue une surprise. Thématiquement, la continuité est éclatante. Herbert poursuit sa réflexion sur le pouvoir, le portrait de Leto prolongeant celui de son père Paul Muab’dib. Seule la Terreur semble garantir leur pouvoir, un pouvoir qu’ils exercent comme à regret. Le personnage de Leto, mutant âgé de plus de trois mille ans, autant ver des sables qu’humain, fascine. Il y a peu d’action dans ce roman, comme dans les précédents d’ailleurs et Leto passe beaucoup à argumenter, convaincre, persuader ses contradicteurs. Rarement un tyran aura passé autant de temps à discuter ! On sent aussi chez lui le poids des siècles, du temps passé. Leto a accès à la mémoire de ses ancêtres, quel vertige ! Ce roman est exceptionnel et constitue une preuve de plus du génie d’Herbert.


Sylvain Bonnet

 

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