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Freak Island -Tome 1

Langue d'origine : Japonais
Aux éditions : 
Date de parution : 19/08/2015  -  bd
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Freak Island -Tome 1

Masaya Hokazono est né en 1961. Il débute sa carrière de mangaka en 1980 avec Kyôshirô ! Kyôshirô ! un manga de comédie. Il travaille aussi dans l'illustration pour des jeux vidéos. On lui doit aussi Le Réveil du Dieu Chien (Akata-Delcourt), où il mêle horreur, ésotérisme et mystère. Il poursuit dans la veine de l’horreur avec Freak Island.

Une île singulière

Un groupe d’étudiants appartenant au cercle d’archéologie de leur université s'approche de l'île déserte de Kikuike pour visiter ses ruines. Alerté par ce qui lui semble être un naufragé, l’un d’eux rejoint le rivage à la nage. Il se retrouve face à un homme à tête de cochon ! Tandis que ce dernier le massacre à coups de marteau, le bateau des étudiants fait naufrage. Ils n'ont pas d'autre choix que de se réfugier sur l'île.

Un monstre sans pitié

Freak Island est un titre assez singulier, qui évoque par certains aspects les films d’horreurs où les protagonistes sont massacrés les uns après les autres. La violence est de mise, et le moins qu’on puisse dire est que l’auteur n’y va pas avec le dos de la cuillère… Masaya Hokazono prend ici le contrepied des récits de slasher classiques, où l’horreur monte crescendo. Pas de fioritures ici, l’horreur atteint des sommets dès les premières pages, et le lecteur pris à la gorge de se demander ce qui l’attend ensuite… en trois mots, c’est encore pire, et on n’est vraisemblablement pas au bout de nos surprises !

On trouve aussi certaines similitudes avec les univers d’Edogawa Ranpô quant à l’ambiance, à la différence que le manga ne se contente pas de suggérer l’horreur, mais nous la montre dans toute son ampleur. On est même dans la démesure, ici, jusqu’à la caricature. Le masque (est-ce bien un masque ?) de cochon porté par le tueur est à ce titre révélateur ; ce n’est plus un homme, mais une caricature d’animal. Un monstre, en somme… Force est d’avouer qu’il est particulièrement effrayant, d’autant plus que ses agissements sont incompréhensibles. Le récit est fluide et bien mené, le mystère planant autour de l’île donne envie d’en savoir plus.  On regrettera toutefois le manque d’épaisseur des protagonistes, qui sont pour l’instant réduits à leur rôle de victimes.

Les dessins sont à l’image de l’histoire : directs et efficaces. Les planches sont aérées, découpées en un minimum de cases, ce qui contribue au dynamisme du récit. Une mention pour les décors qui rendent à merveille l’atmosphère glauque et hors du temps de l’endroit, qui ressemble à un album de très vieilles photos. L’auteur ne prend pas de gants dans sa mise en scène de la violence,  décrite dans ses moindres détails. La violence est d’ailleurs tellement outrancière qu’elle se trouve atténuée… pour le lecteur, les personnages ne pouvant en ressortir indemnes, physiquement et psychologiquement. Ce manga ne plaira sans doute pas à tout le monde à cause de sa violence, mais pose les bases d’une série qui s’annonce palpitante. 

 

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