Qui ne connaît pas Bernard Werber ? L’auteur hypra-célèbre des Fourmis et des Thanatonautes s’est lancé en parallèle dans la bande dessinée depuis quelques temps avec la série Exil (trois tomes) et aujourd’hui Les Enfants d'Eve. A chaque fois, il est accompagné par Eric Puech, l’auteur dessinateur-scénariste d'Immortel.

Etre une femme

Dans un futur lointain, et après l’apocalypse, la Terre n’est plus peuplée que de femmes. Une nouvelle société est née sur laquelle règnent en maîtresses la Mère et la Papesse Jane. Toutes deux n’ont pas vraiment intérêt à ce que le passé ressurgisse et que leurs sujets apprennent qu’il n’y a pas toujours eu que des femmes sur Terre. Seule la secte des dualistes soupçonne la vérité. Mais en bon soldat Rebecca est leur pire ennemi. Une flic d’autant plus impitoyable que les dualistes sont responsables de la mort de sa mère.

Petite extrapolation

Un romancier qui se met à la bande dessinée, surtout quand il est célèbre, attire toujours la suspicion. Quand en plus son album relève de la science-fiction et qu’il arrive chez ActuSF, on est d’autant plus méfiant. Et pourtant on a tort sur presque toute la ligne. Sans être géniale, l’histoire de Weber est plutôt bien menée au point qu’on accroche assez facilement. Son univers a des atouts indéniables même s’il manque encore un peu d’ampleur et que pas mal de scènes sont cousues de fil blanc. Néanmoins, l’idée de base est plutôt bien trouvée. Quant aux dessins en couleurs directes, s’ils ne séduiront pas tous les lecteurs, ils ont le mérite d’installer une ambiance pas désagréable. Bref, Les Enfants d’Eve frôle la correctionnelle à de nombreuses reprises (notamment sur certaines scènes d’action) mais finalement se laisse lire sans difficulté. Une série à suivre.