Elvire, Lorris et Marie-Aude Murail sont de la même fratrie. Tous les trois écrivains dans des genres distincts et pour des lecteurs différents, ils ont décidé d'écrire une série en commun: Golem. Les fans ont dû ainsi, attendre deux ans avant de voir s'achever le cycle avec la publication du cinquième et dernier tome, Alias. La maison d'édition, Pocket Jeunesse, devant l'engouement des jeunes lecteurs pour cette série, a décidé de publier l'ensemble dans un seul et même volume. Un gros pavé de 532 pages qui ne semble pas du tout faire peur à ses jeunes lecteurs avides de sensations fortes.

Un jeu vidéo un peu trop envahissant

Jean-Hugues est prof de français dans un collège près de la cité de Quatre-cents. Dans sa classe, Majid a gagné un super ordinateur. Aidé par le prof, il installe la machine. Apparaît alors sur l'écran, une invitation à un tout nouveau jeu: Golem. Jean-Hugues décide de se mettre en réseau avec son élève et les voilà pris dans la frénésie de l'aventure virtuelle. Plus les deux joueurs progressent dans l'aventure, plus d'étranges phénomènes apparaissent dans la cité: fumées électrique, apparition d'un spectre... Par ailleurs, des individus fort suspects semblent vouloir récupérer l'ordinateur de Majid de gré ou de force. Pourquoi s'intéresse-t-on à cette machine? Que cache ce nouveau jeu vidéo?

Initiation au cyberpunk

Avec Golem, les trois auteurs ont réussi un pari plutôt difficile: mélanger policier, cyberpunk (monde virtuel), aventure, amour et fantastique. Du coup, leur roman touche un large public de jeunes lecteurs. De par l'intrigue et les thèmes abordés, Golem n'est pas sans rappeler plusieurs romans adultes, comme par exemple Les Racines du mal de Dantec.

Le choix des personnages est un tant soit peu original puisque les auteurs ont pris le parti de prendre comme héros, des jeunes des cités. Malheureusement, de ce fait, on tombe un peu trop dans les clichés: langage des cités (qui à force excède sérieusement le lecteur), enfants battus, parents alcooliques, élèves médiocres à l'école (le seul "français" est comme par hasard le premier de sa classe), etc. De même, le prof de français est lui aussi un archétype un peu trop exagéré de l'éternel gamin obsédé par la gente féminine, au point que son Golem est une Lara Croft blonde aux gros seins dont il tombe amoureux (rien que par son physique). Il est vrai que ce genre de stéréotypes agace surtout les adultes et que de plus jeunes lecteurs risquent de ne pas y prêter attention.

Si ce n'est ces clichés, l'histoire, quant à elle est plutôt réussie: savant mélange de plusieurs trames qui se rejoignent au final (apparition d'un spectre électrique, tueurs qui veulent récupérer l'ordinateur, jeu-vidéo envahissant...). Ajoutez à cela, un avertissement sur notre société de consommation et la manipulation à outrance du consommateur, Golem est un bon roman à offrir aux enfants. Et si les gros pavés leur font peur ou si vous doutez quant à son engouement pour ce genre d'histoire, n'hésitez pas à leur offrir en plusieurs tomes.