Scott Westerfeld est né au Texas. Compositeur de musique électronique pour la scène, il est aussi critique littéraire et concepteur multimédia. Il vit entre Sydney et New York.
Ce touche à tout est auteur de plusieurs romans S.F pour adultes, comme Les Légions immortelles ou encore L’I.A. et son double. Scott Westerfeld écrit aussi pour les jeunes adultes des séries : Uglies et Midnighters ou encore les romans Code Cool ou V-Virus.
Goliath est le dernier tome de la trilogie Leviathan.
Faire la guerre à la guerre
Alek est toujours à bord du Leviathan. Après la libération du Bosphore, il a choisi de revenir parmi les ennemis de son peuple plutôt que de continuer la guerre auprès de ceux qu'il a aidés à se soulever. Deryn est elle-aussi à bord, toujours déguisée en homme, amoureuse du Prince sans pouvoir le lui avouer.
Poursuivant sa route vers le Nord-Est, le gigantesque animal volant survole désormais la Sibérie, vers un but tellement secret que seul le Commandant sait peut-être ce qu'il en est. Ce n'est qu'en survolant une région dévastée, une forêt aux arbres couchés par une force titanesque, qu'ils vont rencontrer celui que le Tsar désire voir sauver par l'armée anglaise : Nikolas Tesla.
Inventeur fantasque ou fou à lier, cet homme a découvert des applications incroyables de l'électricité. Il dit avoir mis au point un appareil capable de réduire en cendres une capitale en quelques secondes : le Goliath.
Cette arme peut mettre fin à la guerre, simplement en menaçant de l'utiliser. Passant par le Japon, le Leviathan va continuer son tour du monde jusqu'en Amérique. Confrontés aux sirènes du cinéma, à Pancho Villa et à des terroristes, les deux amis vont devoir se serrer les coudes pour réussir, sinon à garder leurs secrets, du moins à en dévoilant suffisamment peu pour faire la guerre à la guerre.
Et l'amour, ici, n'a que peu de place pour s'épanouir, malgré l'envie...
Une fin en apothéose
Dans sa trilogie Leviathan, Scott Wersterfeld a créé une uchronie hors-norme, réinventé une guerre mondiale, depuis ses causes jusqu'à son déroulement, en passant par les armes mêmes des belligérants. Une œuvre énorme, qu'il a su ramener à une dimension humaine en nous laissant suivre deux héros qui, pris dans le maelstrom de ce conflit, vont tout faire pour arriver à vivre leur vie et leurs passions.
Partant des pays et des matériels que nous connaissions en 1914, il a construit deux mondes opposés : les Clankers qui ne vivent que pour la mécanique, le métal et la vapeur, tandis que les Darwinistes ont choisi de modifier le vivant, de créer des dirigeables à partir des baleines et des avions grâce aux raies mantas. Deux manières de voir la vie qui pousse les hommes à s'entretuer.
Si ce dernier volet n'a peut-être pas la puissance inventive des premiers - ou alors, le lecteur est déjà blasé - il aborde toujours des sujets intéressants sur les limites de la folie, de l'ambition et, au fond, de l'humanité. On peut regretter que cette trilogie soit assez partiale, avec de « gentils » Darwinistes opposés aux « méchants » Klankers alors que le Prince lui-même et ses hommes sont des klankers « repentis ».
Cette trilogie est un vrai plaisir de lecture et une merveille d'inventivité. Une uchronie parfaitement maîtrisée.