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Hanté, tome 1

Christophe Bec (Scénariste), Benoît Springer (Dessinateur), Franck Biancarelli (Dessinateur), Richard Marazano (Scénariste), Stéphane Betbeder (Scénariste), Paolo Mottura (Dessinateur), Frédéric Peynet (Dessinateur), Delphine Rieu (Coloriste), Hervé Duphot (Dessinateur), Laurent Gnoni (Scénariste), Andrea Iovinelli (Scénariste), Jaouen (Dessinateur), Pierre Droal (Dessinateur), Yann Gourhant (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 01/07/2008  -  bd
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Hanté, tome 1

Parmi les nombreux auteurs de l’album, évoquons le parcours de son directeur, Christophe Bec. Diplômé de l’école d’Angoulême, il débuta par la création de plusieurs fanzines, dont L’Esquisse, puis rencontra un succès local avec un album historique, La Bête du Gévaudan. Le succès national vint avec la série Sanctuaire éditée aux Humanoïdes associés et traduite en anglais. Visiblement spécialiste des lieux effrayants, il scénarisa en outre Pandémonium, inspiré du Waverly Hills sanatorium, un hôpital sinistre où venaient mourir les tuberculeux…

L’idée de départ est simple mais prolifique. Demander à plusieurs auteurs d’écrire et de dessiner sur des contrées existant réellement et d’imaginer ce qui pourrait y traîner… voies ferrées et ses dames blanches, caverne du diable au fin fond des Alpes où serait caché le Vilain, sous-marin maudit avec âmes en perdition, le Colisée et ses fantômes, Sarajevo et ses spectres, temple perdu de l’Amazonie et ses revenants… et tout autant de topos alléchants, mais qui souffrent d’un traitement parfois laborieux, et surtout lapidaire.

Un format difficile

L’art du court est le plus difficile. Riche en univers passionnant et par instant sublime d’un point de vue plastique, l’ouvrage pêche parfois par la médiocrité des scénarios, dont le défaut principal est la trop grande brièveté. En fait, c’est l’échelle de la nouvelle que les auteurs ont cherché à atteindre par des récits courts – parfois juste une double page – et dotés d’une chute. Mais malgré des ouvertures le plus souvent alléchantes, on reste bien souvent sur sa faim. On ne prend pas le temps de connaître les personnages, ni d’installer les situations. Aussi, plutôt que d’avoir le souffle coupé par les chutes – ce qui est le propre de la nouvelle – chaque fin de récit tombe comme un soufflet. Des portes s’ouvrent sur des intrigues aussi frissonnantes qu’intéressantes, mais on nous les claque à la figure en l’espace de deux pages… dommage !

De belles surprises

Cependant, il faut souligner les exceptions qui font l’intérêt de l’album, avec en tête Les cercueils ne danseront plus, scénarisé par Stéphane Betbeder et illustré par Pierre Droal, où un détective est engagé par un homme d’affaire pour enquêter sur la tombe de son ancêtre, à l’île de la Réunion. Ce récit se démarque par son esthétique sublime, et le développement soigné de sa trame scénaristique... Un mystère indicible plane sur les vignettes légèrement surexposées, ouatées, élégamment fondues entre elles par des rainures noires. C’est le récit le plus long et le plus réussi de l’album.

Mention spéciale aussi à Stara Luda du même auteur et de Frédéric Peynet, se déroulant dans une Sarajevo dévastée par les Serbes, qui étonne par la délicatesse de son sujet et la finesse de ses dessins en noir et blanc. À noter aussi, Le Cul de jatte de Carmaux de Christophe Bec et Paolo Mottura, qui constitue une belle surprise. Dans l’ancienne ville minière de Carmaux, une petite fille nous raconte la légende du puits de sa maison…

En somme, un album à se procurer pour ces trois histoires.

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