Louis Thirion est un auteur de science-fiction dont la bibliographie initiale (pas moins de 30 ouvrages, presque tous au Fleuve Noir dans la collection Anticipation) s'étale de 1964 à 1991.
De retour sur les rayons en 2005 sous les couleurs de la collection Rivière Blanche (Passeport pour la 5ème Dimension), il s'y ancre en signant Helios, histoire de ce chat qui voyagea jusqu'à Andromède.
Des parallèles et des perpendiculaires
Lexor, commandant du vol instantané spécial 717 Terre-Mars, s'est posé en catastrophe dans un désert. Il est un peu perdu. Son vaisseau horoscopique est démantelé par de mystérieux cavaliers et lorsque, fatigué, il parvient à retrouver l'horoport enfoui sous le sable, il en est expulsé pour cause de coefficient de réalité insuffisant. C'est au moment où il commence à désespérer que Lexor rencontre Léo. Le Végien à lunettes lui explique qu'il est tombé, en ligne droite, dans un univers parallèle et qu'il a bien de la chance de ne pas s'être croisé lui-même.
À chaque changement de chapitre, que ce soit par accident, ou à cause de la télécommande de Léo, les deux hommes changent aussi de dimension, passant du désert aux marécages, de l'astrologie à l'avant Big-bang.
Ulysse au pays des Multivers
Errant d'un monde à l'autre à la recherche d'une sortie, Lexor ne ressemble pas seulement à Ulysse. Il veut être Ulysse. D'ailleurs, il a chez lui, sur Mars, dans la réalité qu'il considère comme la sienne, une femme qu'il aime et qui l'attend en tissant on ne sait quoi. Son prénom ? Pénélope, bien sûr.
Mais alors que le héros antique vit des aventures variées, passionnantes et imprévisibles, le commandant Lexor, semble engagé dans un parcours programmé (un changement prévisible à chaque début de chapitre), vers des situations répétitives et quelque peu lassantes.
Les rencontres de Lexor sont rarement surprenantes : Léo, bien sûr, à chaque coin d'univers, un colporteur caricatural obsédé par les échanges commerciaux et, de temps en temps, une figure féminine et des bœufs récepteurs d'ondes.
Si bien que le roman s'apparente à un assemblage anarchique de situations similaires, sans autre lien que le fil artificiel et ténu que constitue Hélios. Le chat qui donne son titre à l'ouvrage, mais qu'on ne voit jamais, est en effet cité assez régulièrement, sans que l'histoire en soit influencée.
La vaine quête de sens
Le lecteur d'Hélios se perd donc un peu dans ce récit confus et sera curieux de comprendre quel peut être ce livre.
Il serait vain d'en discuter les postulats pseudo-scientifiques. Le chat de Schrödinger se faufile parmi des mages astrologues, le vieux Noé verse de son vin à des vestales grecques, qui ne sont qu'à quelques pages des Cybers intelligents. Alors il vaut mieux, dans ces conditions, supposer une recherche poétique.
Malheureusement, c'est l'édition qui viendra ruiner cette solution de repli. D'agaçants problèmes de typographie (ponctuation manquante, signes mal placés, espaces surnuméraires et coupures sauvages des mots) ainsi que de multiples coups de griffe à l'orthographe gênent la lecture et le plaisir des mots.
Un Ulysse du futur bien moins réussi que l'Ulysse 31 de notre enfance, un récit prévisible, un travail éditorial incomplet font donc de cet Hélios un ouvrage tout à fait dispensable. À moins, bien sûr, qu'une lacune dans notre lecture ne nous ait privée de la rencontre avec un chef-d'œuvre...
De retour sur les rayons en 2005 sous les couleurs de la collection Rivière Blanche (Passeport pour la 5ème Dimension), il s'y ancre en signant Helios, histoire de ce chat qui voyagea jusqu'à Andromède.
Des parallèles et des perpendiculaires
Lexor, commandant du vol instantané spécial 717 Terre-Mars, s'est posé en catastrophe dans un désert. Il est un peu perdu. Son vaisseau horoscopique est démantelé par de mystérieux cavaliers et lorsque, fatigué, il parvient à retrouver l'horoport enfoui sous le sable, il en est expulsé pour cause de coefficient de réalité insuffisant. C'est au moment où il commence à désespérer que Lexor rencontre Léo. Le Végien à lunettes lui explique qu'il est tombé, en ligne droite, dans un univers parallèle et qu'il a bien de la chance de ne pas s'être croisé lui-même.
À chaque changement de chapitre, que ce soit par accident, ou à cause de la télécommande de Léo, les deux hommes changent aussi de dimension, passant du désert aux marécages, de l'astrologie à l'avant Big-bang.
Ulysse au pays des Multivers
Errant d'un monde à l'autre à la recherche d'une sortie, Lexor ne ressemble pas seulement à Ulysse. Il veut être Ulysse. D'ailleurs, il a chez lui, sur Mars, dans la réalité qu'il considère comme la sienne, une femme qu'il aime et qui l'attend en tissant on ne sait quoi. Son prénom ? Pénélope, bien sûr.
Mais alors que le héros antique vit des aventures variées, passionnantes et imprévisibles, le commandant Lexor, semble engagé dans un parcours programmé (un changement prévisible à chaque début de chapitre), vers des situations répétitives et quelque peu lassantes.
Les rencontres de Lexor sont rarement surprenantes : Léo, bien sûr, à chaque coin d'univers, un colporteur caricatural obsédé par les échanges commerciaux et, de temps en temps, une figure féminine et des bœufs récepteurs d'ondes.
Si bien que le roman s'apparente à un assemblage anarchique de situations similaires, sans autre lien que le fil artificiel et ténu que constitue Hélios. Le chat qui donne son titre à l'ouvrage, mais qu'on ne voit jamais, est en effet cité assez régulièrement, sans que l'histoire en soit influencée.
La vaine quête de sens
Le lecteur d'Hélios se perd donc un peu dans ce récit confus et sera curieux de comprendre quel peut être ce livre.
Il serait vain d'en discuter les postulats pseudo-scientifiques. Le chat de Schrödinger se faufile parmi des mages astrologues, le vieux Noé verse de son vin à des vestales grecques, qui ne sont qu'à quelques pages des Cybers intelligents. Alors il vaut mieux, dans ces conditions, supposer une recherche poétique.
Malheureusement, c'est l'édition qui viendra ruiner cette solution de repli. D'agaçants problèmes de typographie (ponctuation manquante, signes mal placés, espaces surnuméraires et coupures sauvages des mots) ainsi que de multiples coups de griffe à l'orthographe gênent la lecture et le plaisir des mots.
Un Ulysse du futur bien moins réussi que l'Ulysse 31 de notre enfance, un récit prévisible, un travail éditorial incomplet font donc de cet Hélios un ouvrage tout à fait dispensable. À moins, bien sûr, qu'une lacune dans notre lecture ne nous ait privée de la rencontre avec un chef-d'œuvre...