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Hellboy avec Savage Dragon
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Hellboy avec Savage Dragon

Avec la sortie de Hellboy sur grand écran, ActuSF a décidé de vous faire connaître un peu mieux ce démon né sous la plume de Mike Mignola, et qui s'émancipe ici de son créateur pour aller tutoyer Savage Dragon dans les faubourgs de Chicago. Rencontre au sommet donc, de deux poids lourds des comics des années 90, de deux univers graphiques et scénaristiques décadents qui ont participé à la cure de jouvence de la BD d'outre-atlantique avant de devenir eux-mêmes des standards.

D'un côté, il est beau (enfin non il est moche, mais on l'aime comme ça), il est rouge, il a une grande gueule, une queue de démon mais plus de cornes (il les a arrachées), il est immortel, et il a un bras métallique surpuissant, j'ai nommé: Hellboy. Enfanté par Mike Mignola, cet expert du comics dont les encrages et le trait 'épuré' ont fait tant d'émules, Hellboy est devenu une nouvelle idôle. Invoqué par les nazis en 44, le démon se retourne rapidement contre ses maîtres avant d'intégrer le Bureau of Paranormal Research & Defense (BPRD), où il officie en tant que spécialiste de l'élimination des zombies, vampires et autres morts-vivants en tout genre.

De l'autre côté du ring, il est grand, il est vert, il a une crête sur le crâne, une carrure à faire passer Superman pour Woody le cowboy, il développe une immunité rapide à tous les super-pouvoirs des super-vilains qui se mettent sur son chemin, c'est Savage Dragon. Né sous la plume d'Erik Larsen qui réalise ce numéro de la collection image, Savage Dragon est une sorte de géant vert sympa, tourmenté par une vie privée chaotique, mais dont le boulot au sein de la police de Chicago, l'aide à oublier les affres du quotidien. Confronté à des histoires toutes les plus improbables les unes que les autres, le voici associé à Hellboy, dans sa lutte contre le syndicat du crime de Chicago: le Cercle Vicieux.

Pemier son de cloche: voyons voir lequel de ces deux poids lourds, chargés de cohabiter le temps d'un album, se tirera le mieux de l'affaire à venir...

Adolf Hitler en singe télépathe

Le projet renaissance qui devait redonner vie à Cyberface, le chef très contesté du Cercle vicieux de Chicago, a échoué. Dans une ultime tentative pour sauver Cyberface, Abner Cadaver fait appel à tous les non-morts qu'il sait réunir. une invocation qui ne passe pas inaperçue dans les rues de Chicago qui ne tardent pas à grouiller de zombies et vampires en tout genre. Une faune qui attire irrémédiablement l'intérêt d'un certain Hellboy.

Pendant ce temps, Brainiape, gorille cyborgue aux pouvoirs mentaux effrayants est chargé d'éliminer Savage Dragon dont la présence ne peut plus être tolérée par le Cercle vicieux qui a trop longtemps tourné en rond, et qui doit retrouver le chemin du crime et de la terreur. Sauf que Hellboy se mettra sur le chemin du singe télépathe, lui rappelant les douloureux souvenirs qui l'ont vu naître, lui, reste dégénéré du führer, passablement démembré par Hellboy lui-même en 1952. Qu'à cela ne tienne: grâce à ses pouvoirs, Brainiape va tenter de dresser Savage Dragon contre Hellboy pour les faire s'entretuer.

Victoire par KO du géant vert de Chicago

Ce dix-huitième numéro de la collection Image ne restera pas dans les annales. L'histoire qui nous est contée ici par Erik Larsen, si elle est toujours teintée de ses qualités de provocateur, manque singulièrement d'intérêt intrinsèque. Alors bien sûr: voir le cerveau tout nu d'Hitler qui se fait la malle en agitant ses lobes piriformes, ou les pirates morts-vivants qui squattent l'estomac d'un monstre marin franchement ridicule, ou encore Hellboy et Savage Dragon obligés de visiter une intimité nauséabonde du même monstre afin de respirer au grand air... ça m'a fait marrer. Je ne me suis pas dilaté la rate trop fort quand même, mais ça m'a fait marrer. Pour le reste, il n'y a pas grand chose à garder de cette cohabitation éclair entre nos deux super-héros. Sauf que Savage Dragon avait clairement l'avantage dans cette histoire.

On passera sur l'histoire courte de Ricochet et Rapture qui clôt ce volume, histoire sans aucun intérêt si ce n'est celui de présenter la première femme (celle qui lui donnera un fils) de Savage Dragon. En définitive, le géant vert terrasse allégrement le diable rouge dans ce volume qui offre plutôt une occasion de se familiariser avec l'univers d'Erik Larsen que de profiter de celui de Mike Mignola. Gare donc à la tromperie de la couverture de ce dernier et au titre "Hellboy" de cet album qui aurait franchement mérité de voir figurer Savage Dragon au premier plan.

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