Stéphane Dovert est un spécialiste français de l'histoire et des sciences politiques de l'Asie du Sud-Est. Il a été attaché culturel au Viêt Nam. Il a également été chef de la division de l'écrit et des médiathèques au ministère français des Affaires étrangères et européennes, et conseiller de coopération et d’action culturelle en Birmanie et en Malaisie.
Il est l'auteur et l'éditeur scientifique de nombreux essais et publications sur l'Asie du Sud-Est, ainsi que de romans se déroulant dans la région.
Hommes et animaux : qu'est-ce qui les sépare ?
Dans Hommes et animaux, Stéphane Dovert a réuni des nouvelles-prétexte pour réfléchir sur ce qui sépare (ou rapproche) les humains des animaux. Nous sommes loin ici d'un bestiaire naturaliste : les animaux, réels ou non, sont toujours vus par le biais de l'imaginaire, science-fiction, fantastique ou merveilleux – et ils sont toujours vus dans leurs rapports avec les hommes.
De la mythologie asiatique aux angoisses de la génétique future
Les auteurs s'inspirent de mythologies anciennes, d'expériences génétiques modernes, de contes préexistants ou d'imagination pure. Ils développent une vision souvent poétique et toujours glaçante des relations réelles ou possibles entre humains et animaux. Dans ces nouvelles, nous ne sommes pas forcément l'espèce dominante, nous ne sommes pas forcément très différents de ces animaux que nous voulons à toute force maintenir hors de l'identité humaine. Ils nous fascinent, nous attirent, nous effraient : ces nouvelles explorent toutes ces possibilités et nous laissent bien souvent songeurs...
De qualité inégale, ces nouvelles sont dans l'ensemble bien écrites et poétiques. Quelques exceptions toutefois, notamment "Mon copain Dan", quasi incompréhensible ; ainsi que "La poule de Lady Sofia" et "L'Odyssée des cousines", où on se demande où les auteurs veulent en venir.
À l'inverse, mention spéciale à "La Révolte des Malfinis", "Tous les Enfants de la Mère", "Animal" et "La réserve", qui savent manipuler nos sentiments et nous guider vers une chute inattendue, avec une écriture fluide et poétique qui irait bien à un roman.
Une lecture (la plupart du temps) agréable donc, et des idées intéressantes pour ceux qui s'interrogent sur la coexistence des animaux et des hommes.