Pierre Trividic a travaillé comme scénariste sur des films comme Petits arrangements avec les morts de Pascale Ferran en 1994 et Ceux qui m'aiment prendrons le train de Patrice Chéreau en 1998.
Patrick Mario Bernard est quant à lui réalisateur. Il a commencé avec Pierre Trividic en 1998 pour la télévision avec Le cas Lovecraft, pour lequel ils reçurent en 1999 une "Spire" d'argent lors du Festival International du Film de San Francisco. Ils furent aussi récompensés pour le court-métrage Ceci est une pipe lors du Festival Internacional Documental de Barcelona-Docúpolis en 2001.
Howard Phillips Lovecraft, le cas Lovecraft fait partie de la collection Portraits d'écrivains d'Arte Vidéo, dans laquelle on peut retrouver des auteurs comme Arthur Rimbaud, James Ellroy, Kafka, Nathalie Sarraute et René Char.
"Je ne participe jamais à ce qui m’entoure, je ne suis nulle part à ma place."
Qui était Howard Phillips Lovecraft ? Bien plus qu'une simple biographie, ARTE Vidéo nous plonge dans un documentaire intimiste, autopsiant cet homme seul, perdu dans ses propres chimères jusqu'à en haïr la vie.
De la réalité à la contrée des rêves
Dans une esthétique sombre reflétant cet homme associable, Le cas Lovecraft est un documentaire allant à l’essentiel sur cet écrivain complexe, connu de tous aujourd'hui, et pourtant mort si seul au milieu de ses chimères.
Avec quelques rares photographies et une mise en scène un peu étrange, le film porte un regard lugubre, antipathique sur H. P. Lovecraft. Rien à voir avec une biographie classique. On rentre dans le profil psychologique de l’homme, nous parlant de cet idéal néo-nazis qu'il idolâtrait, ce dégoût pour la race humaine qui le consuma, pour en arriver à établir un lien avec ses plus gros succès, survolés.
Même si son comportement a influencé ses pensées, ses histoires, Le cas Lovecraft aborde une seule facette de Lovecraft en se cantonnant à nous le montrer comme étant à la base de ses monstres : des rejetons de sa propre peur.
Restant sur cette voie étroite, le documentaire ne fait pas de réelle autopsie de ses oeuvres et de ce qu’il a engendré dans l’univers de l’horreur.
Et c'est bien dommage. Les 45 minutes de ce film semblent bien courtes, alors qu'il y a tellement à dire sur cet auteur culte. On peut toutefois se rabattre sur les compléments DVD, avec notamment le scénario à télécharger en format PDF, et avec WEIRD, qui explique le choix esthétique et la matérialisation de l'écrivain en une silhouette inquiétante : une ombre figée au pas d'une porte qui aurait eu tellement plus à nous raconter...