Vampire ou humaine ?
Lenah est une vampire. Féroce, puissante. Mais après avoir vécu de nombreux siècles à tuer, traquer, chasser, elle désire sentir le vent sur sa peau, la pluie, le soleil, elle veut vivre. Redevenir humaine. Grâce au sacrifice de Rhode, à qui elle doit sa force de vampire, elle réalisera son souhait.
Adolescente de seize ans, elle s’inscrit au lycée, se lie d’amitié avec Tony et tombe sous le charme du séduisant Justin Enos… Cependant, la Nuit Rouge approche et les vampires de son cercle commencent à s’inquiéter. Vicken, en particulier, n’est pas dupe. Rhode a disparu. Lenah n’est toujours pas sortie de son hibernation. Or, son cercueil est vide. La traque commence.
Une originalité qui ne fait pas tout…
Il y a de l’originalité : cette fois-ci, une vampire souhaite redevenir humaine et non l’inverse. Ce n’est pourtant pas assez pour me permettre de vraiment apprécier ce roman.
En dépit de cette idée originale, on retrouve, dès les premiers chapitres, un schéma classique : une lycéenne qui tombe amoureuse. Evidemment, les réactions de l’héroïne face à certains sports, appareils électroniques qui lui sont inconnus sont singulières, mais elles ne sont pas très intéressantes. Elles sont plutôt neutres. Les commentaires de l’héroïne, qui affirme par exemple qu’en tant que vampire, elle aurait saigné son adversaire, sont assez hypocrites, je les trouve même déplacés vu le nouveau caractère de Lenah.
Je trouve que le caractère de l’héroïne manque de cohérence. En tant que vampire, elle se décrit cruelle, mauvaise, insensible. Or, devenue humaine, elle devient naïve, innocente, très sensible, parfois effrayée face aux membres du Trio. Mais parfois, toujours humaine, elle retrouve subitement ses anciens traits.
Je n’apprécie pas le couple Justin/Lenah, car je ne trouve pas Justin intéressant. Au début, il est plutôt soumis au Trio, puis petit à petit il s’écarte et impose sa volonté ; seulement, on garde de lui l’image du départ : faible. La tendresse dans le couple est trop exagérée, il y a un débordement d’amour et de bienveillance plutôt rebutant.
Comme pour l’héroïne, les autres protagonistes changent assez subitement : Tracy s’adoucit, Tony n’est plus obnubilé par Lenah, Vicken désire retrouver une vie humaine (alors qu’à la base, il est censé être l’ennemi numéro un)…
Les ennemis de Lenah ne sont pas assez mis en valeur, pas assez accentués, ils paraissent trop peu terrifiants. Il s’agit après tout de son amant et des vampires qu’elle a créés… Les raisons pour lesquelles ils se retournent contre elle sont aussi fragiles que les dialogues sont enfantins.
La fin est plus originale que dans les autres romans du genre, mais je la trouve peu émouvante au regard de nos impressions précédentes.
Comparé à d’autres bit-lit, je trouve « Humaine » de meilleure qualité (moins naïf, sans amour impossible classique, avec une bonne base – qui ne part dans la complète bizarrerie). Ce livre plaira certainement aux fans de romans d’amour et de vampires…