Il y a quelques temps, Eric Hérenguel (Krän), Damien Marie et Damien Vandestraeten (Règlement de contes) se sont installés en atelier quelque part entre la Normandie et le nord de la France dans ce qu’ils appellent la « Fabrik ». De cette association est déjà née Règlement de contes, sorte de western animalier plutôt apprécié. Voilà maintenant leur deuxième projet commun : Kerozen et Gazoleen, aussi rigolard que la première série était sérieuse.
Une bombe dans le pénis
Kerozen et Gazoleen sont deux affreux de la pire espèce. Bandits hyper violents et désinvoltes, ils se font piéger suite à un braquage sanglant par les autorités. Le FBI leur propose de travailler pour l’Etat, histoire de rembourser leur dette à la société. Une demande au caractère obligatoire si on considère que pendant leur sommeil un éminent fonctionnaire a eu l’idée géniale d’implanter une bombe dans leur pénis… Commence pour eux une nouvelle vie de violence au rythme des missions et des exécutions, mais cette fois sous le couvert des autorités.
Mais où est le scénario (et l’intérêt) ?
Kerozen et Gazoleen est ce qui s’appelle une BD sans intérêt. Hérenguel et Marie au scénario ont voulu mettre en bulles un couple de tueurs à la sauce Pulp Fiction en y ajoutant toute la finesse de Krän. Résultat : l’ensemble est bourrin au possible, l’humour atteignant son paroxysme lorsqu’ils se retrouvent dans l’anus d’un alien de belle taille. Autant dire que c’est sans intérêt. D’autant plus que l’album se découpe en petites histoires à l’imagination sérieusement déficiente. Quant au dessin, il est plus que classique. Bref, on s’ennuie à mourir au fil des pages. Cela aurait pu sans doute être drôle, sorte de Krän du futur, mais c’est tout simplement fadasse, sans intrigue et avec un humour plus que douteux. Comme quoi il ne suffit pas d’avoir deux personnages de gangsters déjantés pour faire un album. A fuir.
Utopiales