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Intégrale Pandora Box, volume 1

Steven Dupré (Dessinateur), Christophe Araldi (Coloriste), Usagi (Coloriste), Didier Pagot (Dessinateur), Alcante (Scénariste), Roland Pignault (Dessinateur), Vujadin Radovanovic (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/2009  -  bd
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Intégrale Pandora Box, volume 1

Didier Alcante – de son vrai nom Swysen – a eu très jeune pour vocation de faire de la bande dessinée (il écrit des histoires depuis ses six ans). C'est en 1995, dans le magazine Spirou, que paraît son premier scénario, alors qu'il a vingt-cinq ans. Mais c'est seulement dix ans plus tard que paraît la série qui le fera connaître : Pandora Box, aujourd'hui rééditée en deux volumes. Depuis, Alcante a produit les scénarios des séries Jason Brice, Rani ou encore d'une des histoires courtes de Vampyres Sable Noir.
Pandora Box est une série en huit volumes, chacun dessiné par un artiste différent. On trouve ainsi derrière la planche à dessins, pour les quatre premiers tomes, des noms assez peu connus : Didier Pagot qui a commencé sa carrière en 1994 et qui a notamment signé les planches de la série de SF Fides, Vujadin Radovanovic, dessinateur serbe, Steven Dupré (Coma, Kaamelot) et Roland Pignault.

Quatre histoires d'anticipation

S'inspirant des mythes antiques et abordant à chaque fois un péché capital, Alcante signe quatre scénarios, mis en images par quatre dessinateurs différents, afin d'offrir une vision possible du futur. Au programme de ce premier volume de l'intégrale de Pandora Box, L'Orgueil, La Paresse, La Gourmandise et La Luxure.

Où Alcante est un visionnaire

Chacun des albums de la série Pandora Box peut être lu indépendamment. Les albums ont toutefois des points communs. Le premier est une qualité de scénarios particulièrement élevée, qui explique à juste titre que ce soit après leur publication qu'Alcante ait vraiment percé dans le métier de la bande dessinée. Le deuxième est le thème des péchés capitaux, puisque chacun met en avant l'un d'entre eux, tout en s'appuyant sur un mythe antique.

Ainsi, nous trouvons dans ce premier volume de l'intégrale L'Orgueil, qui met en scène le Président des États-Unis dans une réécriture du mythe de Narcisse (le Président se nomme d'ailleurs Narcisse Shimmer). Alors que les élections approchent et qu'il est en campagne pour son deuxième mandat, l'homme politique se bat contre une maladie qu'il dissimule, et qu'il compte vaincre grâce à une technique d'avant-garde : le clonage. Un secret peu avouable. Or,  les adversaires de Shimmer ont engagé un spécialiste chargé de trouver un scandale à faire éclater pour faire chuter le Président dans les sondages...
Dans La Paresse, c'est au mythe de la guerre de Troie et au dopage que s'attaque Alcante. Le scénariste y dévoile les travers du milieu sportif et comment les athlètes de haut niveau finissent par succomber aux sirènes du dopage – du moins en ce qui concerne l'athlétisme et plus particulièrement l'épreuve du cent mètres.
Avec ces deux premiers albums, on se rend compte de la justesse des propos d'Alcante : il instruit le lecteur de façon admirable sur des sujets d'actualité. Quelques années après la parution originale des albums (2005), on se rend compte qu'il avait une vision juste et crédible sur ces sujets. De plus, avec respectivement Didier Pagot et Vujadin Radovanovic aux dessins, L'Orgueil et La Paresse se révèlent des albums magnifiques, les deux artistes maniant avec talent le crayon dans un style réaliste fort à propos.

La même année, Alcante poursuivait la série avec La Gourmandise. Cette fois, le personnage principal est Tézé, jeune orphelin africain adopté par le futur ministre de l'agriculture. Placé à la tête de l'AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), Tézé va devoir faire face à une épidémie d'ESB (la maladie de la vache folle) dans les troupeaux bovins français. Il a pour mission de découvrir l'origine de l'épidémie et de vaincre le mal, tel Thésée contre le Minotaure. Steven Dupré est cette fois à l'œuvre sur les dessins. Il fournit un travail à l'égal de ses deux prédécesseurs, confirmant la qualité des albums de la série.

Malheureusement, il y a baisse de régime avec le quatrième tome de la série, La Luxure. Malgré un titre – et un péché capital – attrayant, c'est finalement l'album qui se révèle le moins bon de ce premier volume de l'intégrale de Pandora Box. La faute, sans doute, aux dessins, en partie à l'ordinateur et de qualité modeste signés Roland Pignault. Il eut la lourde tâche de mettre en scène des femmes pulpeuses qui ne réussissent qu'à être globalement vulgaires, peu émoustillantes et en fait, synthétiques (en raison de l'utilisation de l'outil informatique). Cela dit, Pignault fait coller son style au thème de l'histoire : la réalité virtuelle.
Mais le dessinateur n'est pas seul en cause. Alcante n'offre pas là son meilleur scénario. En effet, il met en scène un créateur d'environnements virtuels pour le cyber sexe, tombé sous le charme d'une strip teaseuse, tel Orphée tombant amoureux d'Eurydice. Mais le monsieur est devenu fou et son psychiatre essaie de comprendre pourquoi. L'enquête convainc peu, la conclusion finale également. Et comme nous sommes encore loin des technologies présentées dans l'album, cette quatrième histoire est moins percutante et moins crédible.

Une série à lire

Ce premier volume de l'intégrale de Pandora Box, rassemblant les quatre premiers albums de la série, est un recueil de qualité, à l'image des bandes dessinées qui y sont rassemblées. Pandora Box est une série à découvrir absolument si vous ne la connaissez pas. On regrettera seulement, comme c'est le cas avec toutes les intégrales en petit format, la taille réduite des planches qui ne met pas en valeur le travail des dessinateurs.

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