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Intégrale Teddy Bear

Gess ( Auteur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/06/2010  -  bd
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Intégrale Teddy Bear

Si c'est avec la série Carmen Mc Callum (débutée en 1995 et toujours en cours) que Stéphane Gess s'est fait connaître, il a débuté en 1992 dans le monde de la bande dessinée avec le premier tome de Teddy Bear. Aujourd'hui, l'intégrale de cette trilogie paraît, complétant l'actualité BD de ce dessinateur né en 1961, puisqu'il a signé les dessins de La Brigade chimérique (dont les tomes sont parus en 2009 et 2010).

Drogue, violence et ours en peluche

Closer est un inspecteur de la police des Stupéfiants. C'est aussi un accroc au M.T. 10 depuis qu'il a été réquisitionné pour construire des complexes à loyer modéré en orbite. Mais ses détournements de drogue ne passent pas inaperçus, et pour arrêter ses magouilles, son chef le transfère à la Criminelle, où il doit faire équipe avec Dolorès, inspectrice au caractère bien trempé et au corps bien moulé. Tous deux doivent enquêter sur une tuerie en pleine rue, « organisée » par un ourson en peluche...

Une BD de SF référencée et très « années quatre-vingt-dix »

Dans Teddy Bear, Gess décrit un futur où la Terre est surpeuplée au point que des logements ont été fabriqués en orbite et que ses habitants se sont réfugiés dans des bulles urbaines. La population, serrée dans ces espaces citadins, soumise à un matraquage audiovisuel et assoiffée de divertissements souvent violents, fait beaucoup penser à celle des endocités imaginées par Alexandro Jodorowsky et Mœbius dans L'Incal. Quant à la violence, qui tourne parfois au gore, à laquelle s'adonnent des habitants décérébrés de la ville, ainsi que le look rétro-futuriste kitsch des vêtements à la mode dans cette société, ne sont pas sans évoquer ceux que l'on peut observer dans Ranx de Tamburini, Chabat et Liberatore.

De ce fait, Teddy Bear n'apparaît pas comme une série vraiment innovante, et rééditée aujourd'hui, elle ne révolutionnera sans doute pas la vision de la science-fiction du lecteur qui est familier du genre. De plus, Gess n'y met pas en scène des personnages sortant des sentiers battus du thriller : policier corrompu et aux méthodes expéditives associé à une inspectrice canon avec qui il ne s'entend pas, businessman sans scrupule et ses hommes de main machiavéliques... Ces personnages archétypaux participent à une chasse à l'homme sur fond de meurtres en série et de vaste plan industriel aux dépens des habitants de la planète toute entière. Si l'histoire ne manque pas de suspense et laisse une large place à l'action, elle s'avère sans réelle surprise. Seul l'élément qui donne son nom à la série, l'ours en peluche Teddy, et qui pousse au meurtre ceux qui le détiennent, donne une touche originale à la série. Toutefois, son importance dans le récit ne devient significative qu'en fin du tome 2 (Djumbo Warrior, première parution en 1993) et dans le troisième épisode (Show, 1995).

Il faut donc attendre longtemps avant de découvrir que Teddy Bear peut être une série qui sort de l'ordinaire. Ce sentiment est renforcé par le travail graphique de Gess, qui augmente subitement en qualité dans le dernier tome – tant au niveau des dessins que de la mise en couleur –, après être apparu comme doté de défauts dans les deux albums précédents – personnages aux postures peu naturelles, mise en scène parfois floue, couleurs fades.

Au final, Teddy Bear est une série de BD qui ne transcende pas en raison de son utilisation de schémas scénaristiques classiques et d'un graphisme qui n'impressionne pas. Une lecture divertissante, cela dit.

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