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Interview 2015 : Claire Krust pour Les Neiges de l'Eternel
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Interview 2015 : Claire Krust pour Les Neiges de l'Eternel

 ActuSF  : Première question de présentation. Quels sont les auteurs qui vous ont marquée et qu’est-ce qui vous a amenée à l’écriture ?
 
Claire Krust  : J’ai commencé à écrire vers dix ans. Je me souviens m’être dit un jour : « je veux écrire un livre ». C’est venu tout seul, comme ça, je serais bien incapable de dire pourquoi. Bien sûr, à l’époque, je n’écrivais que des chapitres isolés, je ne finissais jamais rien. Et puis quelques années plus tard, j’ai découvert l’imaginaire avec Pierre Bottero, Erik l’Homme et J. K. Rowling. Ensuite sont venues Louise Cooper et Robin Hobb. Chacune de ces lectures m’a poussée à remettre en question mon écriture autant que mes histoires. Je me souviens par exemple avoir complètement réécrit Les Neiges de l’éternel après avoir lu L’Assassin royal. 

 
 
ActuSF : Comment est née l’histoire des Neiges de l’éternel ?
 
Claire Krust : L’histoire est née il y a pas moins de sept ans, quand j’étais en première. J’ai écrit la première partie du roman, qui était alors une nouvelle, pour un concours d’écriture. Ce n’est que quelques années après, en retombant par hasard dessus, que j’ai eu envie d’écrire la suite et d’explorer les autres personnages. J’ai compris que l’histoire n’était pas terminée et qu’il y avait encore quelque chose à dire. 
 
ActuSF : Le livre se déroule au Japon. Parlez-nous de votre relation à ce pays ? Pourquoi l’avoir choisi comme cadre de votre récit ?
 
Claire Krust :  Plutôt qu’au Japon même, le livre se déroule dans un pays très fortement inspiré du Japon féodal. Il y a donc quelques différences historique et géographique.  
 
J’ai toujours adoré la culture japonaise. Quand j’étais ado, je regardais en boucle Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro pendant que les autres ne juraient que par les Disney (mais j’aime aussi les Disney.) Ensuite je suis passée aux mangas, à la littérature, à la musique et à la culture japonaise dans son ensemble. Quand j’ai commencé à imaginer l’histoire des Neiges, je me suis dit que cet univers-là collait très bien à l’atmosphère que je voulais faire ressentir.
 
 
ActuSF : Est-ce que cela vous a demandé beaucoup de documentation ?
 
Claire Krust : Je connaissais déjà plutôt bien l’univers japonais féodal grâce aux films et aux livres que j’avais lus, mais tout ça manquait de précision et de profondeur. Par exemple, j’ignorais tout de la calligraphie et des châteaux japonais. J’ai fait beaucoup de recherches sur Internet, bien sûr, mais aussi à la bibliothèque de l’université Lille 3. 
 
ActuSF : On y suit une famille sur plusieurs générations, comment avez-vous construit votre récit ?
 
Claire Krust : Tout est venu naturellement. J’ai écrit les différentes parties à la suite et une fois que l’une d’entre elles était terminée, je m’attaquais à la suivante en me demandant de quel personnage j’avais envie de parler. Au final, cela a donné quelque chose de non chronologique mais je n’imaginerais pas le récit construit autrement.
 
ActuSF : Vous y mettez en scène un fantôme avec ses errances et sa relation au temps qui passe. Est-ce que c’était difficile d’écrire son point de vue ?
 
Claire Krust : Pas du tout, en fait, c’est même mon personnage préféré. J’ai tellement adoré écrire de son point de vue que je n’ai pas pu m’arrêter à la fin de la deuxième partie. Je voulais parler davantage de lui, l’explorer, savoir comment il allait évoluer, ce qu’il allait faire. C’était passionnant d’essayer de me mettre dans sa tête et de le comprendre. C’est aussi le personnage surnaturel du livre qui m’a permis de me laisser totalement aller pendant l’écriture. 
 
ActuSF : Tout se passe en hiver. Pourquoi le choix de cette saison tout particulièrement ?
 
Claire Krust : Encore une fois, ce choix s’est fait de manière naturelle. Lorsque j’ai écrit la première partie, au lycée, je trouvais que l’hiver collait très bien à l’atmosphère voulue. Quand j’ai attaqué la suite, j’ai compris que toute l’histoire devait se passer pendant cette saison, que c’était logique.
 
 
ActuSF : Yuki est un des personnages les plus marquants. Comment pourriez-vous nous la décrire ?
 
Claire Krust : On ne dirait pas, mais c’est une petite tête brûlée qui ne demande qu’à se révolter. Elle ferait tout pour ceux qu’elle aime, en l’occurrence son frère. Elle ne laisse personne se mettre en travers de son chemin et elle fait plus ou moins ce qu’elle veut sans se soucier de ce que peuvent penser les autres. Elle s’assagit un peu en grandissant, heureusement. Au début, son regard est complètement biaisé par son éducation d’aristocrate, mais son voyage la pousse justement à changer de point de vue. 
 
ActuSF : Ce premier roman est sous presse à l’heure où nous faisons cet entretien. Comment vivez-vous cette première publication ?
 
Claire Krust : Je comprends enfin ce que veulent dire les sportifs qui déclarent à la télévision ne pas réaliser ce qui leur arrive après avoir gagné une médaille. C’est exactement ça, je ne réalise pas encore. Publier un livre est un rêve de gamine, c’est incroyable. 
 
ActuSF : Quels sont vos projets littéraires ? Sur quoi travaillez-vous ?
 
Claire Krust : Mon problème, c’est que je travaille toujours sur cinquante projets en même temps. Dès que je commence à écrire une histoire, j’ai d’autres idées qui me viennent en tête pour de nouveaux romans, et je ne peux pas m’empêcher de les développer en parallèle. De fait, je suis assez longue à écrire parce que beaucoup trop éparpillée. Pour l’instant, j’essaie de me concentrer sur un projet commencé pendant le NaNoWriMo de novembre dernier, mais il y a une autre idée qui me trotte dans la tête et que j’aimerais vraiment commencer à rédiger cet été. 
 
 
 
 

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