ActuSF : Pouvez-vous vous présenter ?
Elodie Tirel : Je suis professeur d’espagnol à plein temps et écrivain à mes heures perdues. J’habite en Bretagne, une région magnifique, je suis mariée, j’ai deux grandes filles que j’adore et je vais avoir 43 ans dans quelques jours…
ActuSF : Les Mutants, le tome 3 de votre trilogie E-Den sort ces jours-ci Chez les éditions Michel Quintin. Pouvez-vous nous parler de cet univers en 2260, ainsi que de Renaissance, la cité où commence l'intrigue ?
Elodie Tirel : Je me demande souvent comment notre monde et nos sociétés vont évoluer, que restera-t-il de nous dans deux siècles ? Si je suis plutôt d’un naturel optimiste, j’avais envie dans cette trilogie de montrer une Terre abimée par les hommes, à cause notamment des centrales nucléaires. Nous jouons parfois les apprentis sorciers et dans ma version du futur, cela a coûté très cher à l’humanité…
Renaissance est une immense cité souterraine, construite comme un abri antiatomique, sombre, froide, très hiérarchisée. Trois quartiers qui ne se côtoient pas, trois sociétés radicalement différentes, trois étapes pour mon héroïne… jusqu’à la sortie avec la découverte du monde extérieur, de la surface tant convoitée… une vraie « renaissance » pour E-Den et Siméon.
Elodie Tirel : E-Den est une jeune fille saine, équilibrée, très intelligente. De son père, elle a hérité la douceur, l’empathie et la générosité. C’est lui qu’elle préférait, lui avec qui elle passait le plus de temps. James était le seul à lui témoigner son amour et elle le lui rendait bien. De sa mère, froide, sévère, perfectionniste et exigeante, E-Den a hérité son caractère, sa force morale et son audace. Kate est une femme intransigeante et dure mais, au fond, elle aime sa fille, même si elle ne lui a jamais dit.
C’est la découverte du journal secret de son père, parti deux ans auparavant (et qu’elle croyait mort) qui va tout changer et pousser E-Den à quitter à son tour son univers sécurisant mais castrateur, pour trouver le chemin de la surface, la voie de la liberté.
ActuSF : E-den n'est pas seule dans sa quête. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les compagnons à ses côtés ?
Elodie Tirel : Le premier compagnon qu’elle rencontre s’appelle Siméon. Il a onze ans environ. Solitaire, écorché vif mais débrouillard, c’est un enfant des rues qui vit de menus larcins et qui a élu domicile dans un local technique au bout d’une gaine d’aération. Leur rencontre ne se fera pas sans heurts mais ils finiront par devenir comme frère et sœur. Siméon s’est également lié d’amitié avec un animal étonnant, échappé d’un laboratoire de recherches génétiques. Ce racureuil, intelligent et doué de parole, va se révéler être un compagnon plein de ressource et courageux, prêt à donner sa vie pour ses nouveaux amis.
ActuSF : L'héroïne est à la recherche de son père. Est-ce que E-den est tout autant un récit d'aventure que sur les relations entre adolescents et parents ?
Elodie Tirel : Peut-être, oui. Car tout au long des trois tomes, E-Den est tiraillée par la dualité de ses parents, radicalement différents. C’est aussi ce qui forge son caractère hors du commun et sa force.
ActuSF : Comment passe-t-on de l'univers Fantasy de Luna , L'Elfe de lune au monde post-apo de E-Den ?
Elodie Tirel : Après avoir exploré le monde des elfes, avec Luna, et l’univers fantastique de Zâa, j’avais envie de revenir sur Terre, mais sur une terre lointaine et post-apocalyptique, où chaque pas cacherait un nouveau danger. Je trouvais intéressant de voir comment des ados pouvaient survivre dans un tel contexte et comment des valeurs telles que la tolérance, l’amitié, le courage et la détermination pouvaient sortir gagnantes de cet enfer. Grande amatrice de films d’horreur, je voulais aussi faire frissonner mes lecteurs !!!
ActuSF : Les Survivants, le tome 1 d'E-Den, a reçu le prix pierre Bottero du meilleur roman SF pour adolescents. Recevoir un tel prix, cela ne vous a pas mis trop de pression pour la suite de la série ?
Elodie Tirel : Non, car elle était déjà écrite depuis longtemps !! Je suis d’ailleurs en pleine rédaction d’une nouvelle série, de science fiction cette fois…
Elodie Tirel : J’adore le travail de Boris ! A chaque fois, ses illustrations retranscrivent avec exactitude les images que j’ai en tête quand j’écris. J’ai toujours hâte de découvrir ses dessins aux traits parfaits. En fait, c’est mon éditeur qui lui suggère les scènes à illustrer et Boris fait des esquisses qui me sont soumises. C’est une vraie collaboration !
ActuSF : Michel Quintin est une maison d'édition québécoise. Pouvez-vous nous raconter comment vous en êtes arrivée à publier chez eux ?
Elodie Tirel : Je les avais découvert grâce à l’une de leurs séries « Gaig » ; je les ai contactés par mail pour leur raconter l’histoire de Luna. Le lendemain, ils me demandaient le manuscrit ; quinze jours après ils me donnaient leur accord en me disant qu’ils aimeraient une série de dix ou douze tomes. La saga de Luna est née grâce à Michel Quintin !
ActuSF : Avez-vous d'autres projets de romans ?
Elodie Tirel : Oui, comme je le disais, je suis dans l’écriture du tome 1 d’une série de science fiction qui se passera aux environs de l’an 6000 ; ça me demande beaucoup d’imagination et de recherches au niveau astronomie et technologie mais j’adore ça !!
ActuSF : Où vos lecteurs pourront-ils vous trouver en dédicaces dans les mois qui viennent ?
Elodie Tirel : Sur le salon Étonnants Voyageurs qui a lieu tous les ans à St-Malo : les sam 23 et dim 24 mai (de 14h à 18h).
ActuSF : Le mot de la fin : quel est votre roman coup de cœur du moment ?
Elodie Tirel : En règle générale, je lis ce que je n’écris pas. En ce moment, je dévore beaucoup de thrillers. J’ai des coups de cœur pour ceux de Franck Thilliez, excellents ! Et ceux de Bernard Minier. Mais je les déconseille fortement aux adolescents !