ActuSF : Le versement des subventions aux festivals par le Centre National du Livre (CNL) va être dorénavant soumis à certaines conditions, notamment la rémunération des auteurs invités. Êtes- vous favorable à cela ? Pourquoi ?
Fabien Clavel : Personnellement, il ne me semble pas que ce soit là une priorité. Le travail sur Relire et ses abus, celui sur une protection plus importante des auteurs dans les contrats qu’ils signent avec les éditeurs, voilà au moins deux chantiers qui me paraissent plus urgents. D’autant que cela risque d’avoir des effets pervers sur de petits festivals qui sont déjà très justes financièrement, suscitant une sorte de concurrence entre les auteurs qu’on accepte de rémunérer (et donc d’inviter) et les autres. Néanmoins, l’aspect intéressant est de signaler que le travail d’auteur est un véritable travail et que sa rémunération est normale, fait qui est loin d’être entré dans toutes les consciences. Bref, il faudra faire un bilan dans quelques années pour mesurer l’impact, positif ou négatif, de cette réforme.
ActuSF : Dans votre métier d'écrivain, quelle place prend pour vous la promotion des livres dans les salons, les interventions dans les festivals ?
Fabien Clavel : C’est une place ambiguë car le temps passé à un festival est du temps passé à ne pas écrire. La promotion en festival donne une certaine visibilité mais je ne suis pas sûr que, dans mon cas, cela génère des ventes supplémentaires et significatives. En revanche, l’important réside dans les possibilités de rencontres avec les lecteurs et avec les autres acteurs du monde de l’édition. De ce point de vue, c’est fondamental. Pour cette raison, je m’efforce de participer à une douzaine de manifestations par an.
ActuSF : Vous avez également publié des livres pour la jeunesse. Pouvez-vous nous parler de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse qui définit des barèmes de rémunérations pour les auteurs. Est-ce qu'elle est aujourd'hui appliquée par tous les festivals ?
Fabien Clavel : Je peux surtout parler des interventions scolaires, qui peuvent se faire dans le cadre d’un festival. Dans ce cas-là, j’ai toujours vu les tarifs de la Charte pratiqués et acceptés. C’est un référent extrêmement précieux.