ActuSF : L'affaire Jésus vient de sortir aux éditions L'Atalante. Qu'est-ce qui vous a donné envie de revenir dans l'univers de Jésus vidéo ?
Andreas Eschbach : Au départ, je n‘avais pas l‘intention d‘écrire une suite à Jésus Vidéo, même si, à ce moment-là, ma maison d‘édition aurait aimé que je le fasse. Une suite à un grand bestseller, c‘est quelque chose que tous les éditeurs aiment. Mais pour moi, l‘histoire était finie. Jusqu‘au jour où j‘ai été frappé par une idée pour une suite qui était tout simplement irrésistible. Et voilà, c‘est comme ça que L‘affaire Jésus est devenue inévitable…

ActuSF : Le roman est décrit comme : "non pas la suite de Jésus vidéo mais son double étroitement imbriqué". C'est une histoire en parallèle ?
Andreas Eschbach : Pas vraiment. Rappelez-vous, il s‘agit d‘une histoire de voyage temporel : ça permet des effets inhabituels et surprenants. D'une certaine manière, L‘affaire Jésus commence là où Jésus Vidéo se termine – et se termine là où Jésus Vidéo commence. Le serpent d‘une histoire qui se mord la queue.
ActuSF : Difficile d'évoquer L'affaire Jésus sans dévoiler une partie de l'intrigue de Jésus Vidéo. Il y est cependant encore question du mystérieux enregistrement retrouvé dans le premier roman, n'est-ce pas ?
Andreas Eschbach : Cet enregistrement joue un rôle important, bien sûr, mais il reste encore des énigmes à la fin. Il faudrait peut-être qu’un jour j‘écrive aussi une suite à L‘affaire Jésus…
ActuSF : Pouvez-vous nous présenter Michael, le personnage principal du roman ?
Andreas Eschbach : Il y a plusieurs personnages principaux dans le roman, mais quelqu‘un qui a lu Jésus Vidéo va reconnaître les autres : John Kaun, Stephen Foxx et Judith Menez, par exemple. Michael Barron, en revanche, est un personnage nouveau. Il est le fils d‘un milliardaire américain, Samuel Barron, qui est très religieux, un fondamentaliste évangéliste, et qui élève ses enfants à la dure. Il suit des principes rigoureux et pratique une religiosité effrayante - au point qu'il faut souligner que ces pratiques n‘ont pas leur origine dans mon imagination, mais sont tout simplement recherchées : ce monde existe vraiment.
Bon, et un jour, Michael apprend que son père recèle un secret - un secret aux dimensions hallucinantes…

ActuSF : Il y a plus de quinze ans d'écart entre les deux romans. Qu'est-ce qui a changé dans votre façon d'aborder aujourd'hui le thème de la religion dans L'Affaire Jésus ?
Andreas Eschbach : C‘est difficile à évaluer pour l‘auteur lui-même. Je pense que rien a changé, sauf que dans ce roman ce n‘est pas l‘église catholique que je cible, mais le mouvement évangéliste américain.
ActuSF : Est-ce que vous envisagez de continuer à écrire dans cet univers ?
Andreas Eschbach : Pas dans l‘avenir proche. Mais je ne dis jamais "jamais“ !
ActuSF : Quels sont vos autres projets en cours ?
Andreas Eschbach : Je viens d‘écrire un nouveau roman qui va être publié en Allemagne début septembre, et en ce moment je me mets à un nouveau roman pour la jeunesse qui se déroule dans le monde sous-marin.
ActuSF : Où les lecteurs pourront-ils vous retrouver prochainement en dédicace ?
Andreas Eschbach : Je crains que cette année, je me fasse très rare. J‘ai reçu une invitation pour les Utopiales, mais malheureusement je serais en Allemagne à ce moment là pour faire de la promotion et rencontrer mes lecteurs allemands.