Quand passent le temps et les lieues...
Dans Les Terres de l’Est, on va prendre le large ! Dans ce tome, on voyagera loin, très loin, du Demi-Loup, jusqu’aux confins orientaux et occidentaux du monde connu, pour découvrir de nouveaux paysages, des cités en comparaison desquelles toutes celles qu’on a pu visiter dans Véridienne feront figure de hameaux vétustes, et des peuples aux traditions bien différentes de celles du royaume que l’on connaît. Tant et si bien qu’au bout du compte les Éponas, Véridienne et les conflits qui y font rage nous sembleront peut-être, en comparaison, bien étriqués ! Un recul nécessaire pour que les personnages puissent prendre conscience des conditions nécessaires à leur survie et à celle de leur peuple ?

Le voyage, pour Aldemor, sera aussi intérieur. Après s’être trop longtemps dérobé, le prince finira par se replonger dans le cauchemar de ses années passées à l’Est, en particulier celles de sa captivité dans la capitale impériale. Une plongée non sans échos avec son périple du tome 2 et, au fil des pages, passé et présent se mêleront pour lui de plus en plus intimement... jusqu’à converger tout à fait.
Si Aldemor et Cathelle occupent une place centrale dans ce deuxième volume, les princesses et leurs Suivantes ne se laissent pas oublier pour autant, et on continue de suivre leurs (més)aventures à travers les lettres qu’elles échangent.
Les leçons apprises par Nersès et Lufthilde à la fin du tome 1 ne vont aller que se confirmant : leurs princesses et elles ne forment plus un groupe d’amies semblables et unies pouvant s’autoriser l’insouciance. Chacune s’est forgé un caractère bien particulier, qui frictionne parfois violemment avec celui de ses comparses et, quels que soient les regrets qu’elles éprouvent pour les temps dorés de Véridienne, elles savent qu’elles ne pourront plus revenir en arrière. Qu’elles le veuillent ou non, étape après étape, échec après réussite, chacune va devoir endosser et assumer les responsabilités qui découlent de la position qu’elle occupe désormais. Lentement mais sûrement, leurs goûts, la façon dont elles mènent leurs vies, ainsi que leurs vues et opinions politiques commencent à diverger... Elles deviennent adultes, en somme. Ce qui n’empêche pas les querelles et les alliances de l’adolescence, toutes les pierres posées, consciemment ou non, pendant leur jeunesse commune, de résonner encore, pour le meilleur ou le pire.