ActuSF : Pourriez-vous vous présenter s’il vous plait ?
Christophe Nicolas : Je m’appelle Christophe Nicolas, je suis l’auteur d’une dizaine de nouvelles et de trois romans qui relèvent tous, pour le moment, des littératures de l’imaginaire.

ActuSF : Un Autre est votre premier roman (paru en 2010 aux Editions du Riez) qui est réédité chez Pocket le 14 avril. Pourriez-vous rappeler l’histoire de ce roman ?
Christophe Nicolas : C’est l’histoire de Sam, un homme criblé de dettes, qui fuit des créanciers aux méthodes expéditives. Il trouve refuge dans un petit village, au hasard de sa cavale, et là débute l'étrange méprise... D’abord le pompiste, qui l'appelle Vince et semble bien le connaître, alors que Sam ne l’a jamais vu. Puis la belle Ana, qui l'accueille chez elle, croyant embrasser son mari. Et peu à peu, Sam lui-même ne se reconnaît plus…
ActuSF : Le roman aborde le sujet de la perte d’identité. Comment les lecteurs réagissent-t-ils face à cette atmosphère quelque peu déroutante du roman ? Quels en sont les retours qui vous parviennent ?
Christophe Nicolas : Les lecteurs se laissent généralement prendre au jeu des questions que se pose le héros. C’est vrai que l’ambiance est oppressante, presque malsaine parfois (certains ont évoqué les films de David Lynch). Mais on vit l’histoire à travers les yeux des différents protagonistes, et tous ont leur part d’humanité. Alors au final, les lecteurs se laissent embarquer par le suspense. Ils parlent plus volontiers des personnages, du rythme, du côté « cinématographique » du roman, que de son atmosphère déroutante.
ActuSF : Vous êtes passé de l’écriture de nouvelles à celle de romans. Pourquoi avoir décidé de passer d’une forme littéraire à une autre et d’où est venue votre inspiration pour ce premier roman ?
Christophe Nicolas : Ce sont les histoires qui décident du format, à mon avis. Et dernièrement, mes idées ont besoin de plus de pages pour se développer ! Celle à l’origine d’Un Autre était la suivante : un homme entre dans la boutique d’une station-service et le pompiste le prend pour quelqu’un d’autre et semble très sûr de lui. D’où est venue cette idée ? C’est un mystère. Puis le jeu des questions/réponses et des « et si » a fait le reste : Et si le village entier le prenait pour l’autre ? Qu’est-ce qui le pousse à rester ? Et surtout, qui est cet autre avec qui tout le monde le confond ? Et si cet autre n’était pas « net », si la police le recherchait ? Pourquoi ?
ActuSF : La couverture du livre chez les éditions du Riez, réalisée par Bastien Lecouffe Deharme évoque un personnage prisonnier dans son propre corps tandis que celle du livre édité chez Pocket montre plus la double personnalité d’un personnage. Qu’en dites-vous ? Avez-vous été sollicité pour le choix des couvertures ?
Christophe Nicolas : J’en dis que les deux couvertures ont raison ! J’ai découvert les éditions du Riez grâce à Bastien Lecouffe Deharme et son illustration de « La Loi du Désert » de Franck Ferric. Quand l’éditeur m’a laissé le choix de l’illustrateur, je n’ai donc pas hésité une seconde. On a discuté ensemble de l’intrigue, puis je lui ai envoyé des extraits, dont la scène de « poterie hallucinée » qui a inspiré la couverture. Moi qui souhaitais « une image angoissante qui transpire la folie », je n’ai pas été déçu ! La couverture de Pocket est signée Jamel Ben Mahammed. Elle reflète bien le côté « thriller psychologique » du livre.
ActuSF : Vous êtes également musicien. Cet art a-t-il une influence sur votre façon d’écrire ou sur l’histoire même de vos livres ?
Christophe Nicolas : Je finirai par mettre en scène un groupe de rock dans un roman, c’est certain. Je l’ai d’ailleurs déjà fait dans une nouvelle : Split. En ce qui concerne la façon d’écrire, j’accorde beaucoup d’attention au rythme, que ce soit celui des rebondissements dans l’histoire ou celui des phrases, ainsi qu’à la « musicalité » de mon texte. Il est facile de créer, sans le vouloir, un ronron soporifique. Au contraire, une « musique » bien maîtrisée peut installer une ambiance, envoûter le lecteur ou le surprendre. J’essaie de ne pas l’oublier.
ActuSF : Le Camp, sorti au mois de mars dernier chez Outrefleuve, est votre dernier roman de science-fiction. Pouvez-vous nous donner un peu plus de précisions sur l’intrigue ?
Christophe Nicolas : Un matin, tous les habitants de la Draille, un hameau des Cévennes, disparaissent sans laisser de traces. On suit trois personnages, sur différentes périodes. Cyril, venu à la Draille pour aider une amie à emménager et qui fait partie des disparus ; Marie, sa compagne, qui devait les rejoindre le lendemain ; et Francis, six ans plus tôt, un gendarme qui enquête sur la découverte d’un étrange cadavre à proximité d’une base militaire, pas très loin du hameau. Le livre balaie plusieurs genres, polar, fantastique, roman d’aventures, mais rassurez-vous : il s’agit bien de science-fiction ! En tout cas, j’ai essayé, une fois de plus, d’offrir un thriller riche en suspense, en espérant que les pages tourneront toutes seules !
ActuSF : Quand est-ce que les lecteurs pourront vous retrouver en dédicace ?
Christophe Nicolas : En mai, je serai le samedi 21 à Salon-de-Provence ; et du jeudi 26 au dimanche 29 aux Imaginales d’Épinal.