- le  
Interview 2017 : Mister Geek pour Crash au Diable Vauvert
Commenter

Interview 2017 : Mister Geek pour Crash au Diable Vauvert

 Bonjour, Mister Geek. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, s'il vous plait ? 
 
Mais bien sûr, je suis Monsieur Geek, enfin si vous voulez m’appeler Mister Geek pourquoi pas. Je suis « l’hôte » comme on dit d’un petit rendez-vous horrifique qui se passe chez moi, sympa et décontracté – on se pose, on fait pas de chichis, en plus y a des cahuètes… enfin si vous en amenez. Il se trouve que je suis un peu spécialiste dans le domaine des conspirations surnaturelles et autres évènements chelous en tous genres. Je trouve ça sur le web, mais là où les autres gens passent à la suite, moi je m’arrête et je creuse. Je fais des dossiers. Un peu comme les zozos dans la série là, aux frontières du X-Files. Sauf que moi, mes dossiers se passent aux Etats-Unis d’Europe – d’ailleurs c’est dingue le nombre de trucs chelous qui se passent par chez nous en ce moment… Alors je compile, je défriche, j’interprète, et y a un gars là, un écrivain de seconde zone, Alex Jestaire, qui se charge de synthétiser ce que j’ai trouvé pour en faire des bouquins. Les « Contes du Soleil Noir » ça s’appelle. Des comptes-rendus « reconstitués / romancés » de mes enquêtes parapsychiques. Il en paraitra cinq cette année.
 
 
Vous vous qualifiez vous-même de voyageur immobile. Qu'entendez-vous par là ? 
 
Je peux être à Tokyo dans un quart de seconde. Vous aussi d’ailleurs, et n’importe qui. Vous connaissez le web : il suffit de cliquer. Disons que certains cliquent plus que d’autres, c’est juste une question de temps qu’on y passe – et dans le domaine je pense que je relègue pas mal d’entre vous au rang de petits joueurs. J’ai le monde au bout des doigts, à un point que vous n’imaginez pas. Passez donc à la maison et je vous montrerai.
 
Je vous cite : "Je vis dans une tour d’une de vos banlieues d’Europe, peu importe laquelle." Vous êtes où exactement ? Et pourquoi faire autant de mystère ? Vous avez peur de quelqu'un - ou de quelque chose ?
 
J’aurais préféré que vous n’abordiez pas ce point, parce que l’explication est ardue. Le contenu de mes dossiers peut parfois être « sensible », il arrive qu’il y ait du beau linge impliqué, des gens connus ou puissants, branchés sorcellerie, technomancie, manipulations – d’ailleurs je fournis tous les noms, tous les détails. Mais ces mêmes dossiers montrent de manière claire que lorsqu’on fouille un peu trop là-dedans on peut avoir de grosses emmerdes. Et je ne parle pas de se faire troller sur Facebook. Je parle de vraies emmerdes, qui finissent le plus souvent les deux pieds devant. Alors bon, vous m’excuserez mais je n’en dirai pas plus là-dessus, je tiens à ma peau.
 
Un SDF belge qui devient invisible, une goule sensuelle et monstrueuse, une mère dans le coma dont l'esprit se réfugie dans les écrans TV… Mais où allez-vous dénicher toutes ces histoires - car ce sont bien des histoires, n'est-ce pas ? 
 
Et bien, comme je vous l’ai dit ce sont avant tout mes dossiers, des faits réels, parfaitement documentés, impliquant des nécromanciens, des goules et peut-être votre voisin de palier. Le plus souvent je tombe dessus par hasard, au fil de mes serveurs spécialisées, ou dans un recoin de la presse en ligne. Ce sont parfois des détails, que nous sommes rares à voir (poke à la hack community), mais bien souvent c’est gros comme le nez au milieu du visage : tout le monde voit, seulement personne ne comprend. C’est très fréquent, cette puissance du déni. Heureusement le Soleil Noir est un prisme – à la façon des lunettes de John Nada dans « Invasion Los Angeles » (qui permettaient de voir notre cage de fer) le Soleil Noir révèle ce qui est là, mais que nous ne pouvions pas nous résoudre à voir, par peur de perdre la raison. 
 
 
Quel est cet étrange soleil noir auquel vous faite toujours allusion ? 
 
Houlà, attention, là vous entrez dans quelque chose de compliqué. Je veux dire : on a déjà terminé d’écrire cinq dossiers avec Jestaire et l’éditeur, et on est encore loin d’avoir compris un dixième de ce qu’il se passe vraiment. Disons que le Soleil Noir est plusieurs choses à la fois – c’est un mème, une abstraction (je vous avais dit que c’était compliqué). D’un côté c’est un vrai soleil, comme le nôtre, mais noir, que certains aperçoivent parfois – en particulier les mystiques et les fous, dans les périodes « apocalyptiques ». Il se trouve qu’en ce moment pas mal de gens en Europe le voient. Mais il s’agit aussi d’autre chose, d’un pouvoir, d’un fluide, d’un don de vision et de manipulation. Bref c’est un sac de nœuds, il nous faudra sûrement plus de cinq dossiers je pense pour démêler tout ça. En 2017 vous en aurez un premier aperçu, vous pourrez vous en faire votre idée.
 
Sombres secrets qu'on nous cache, occultisme, pouvoirs psychiques… ça frise la paranoïa non ? Vous ne croyez pas que vous êtes un peu trop dans la théorie du complot ? 
 
Vous m’excuserez, je crois que j’ai entendu des sirènes dans la rue, c’est de longue en ce moment… Vous disiez quoi ? Ah, la « théorie du complot ». C’est tellement has-been cette expression, tellement 20ème siècle. Je veux dire, depuis on a eu le réchauffement climatique, on a eu Thatcher qui adoube un pédophile en pleine connaissance de cause, on a eu Cahuzac et les Panama Papers – non le « complot » c’est dépassé. Ce n’est plus une « théorie », c’est la façon dont notre société est gérée. Faut vous mettre à la page les gars. 
  
Est-ce que les lecteurs pourront un jour vous rencontrer ? Aux côtés de l'auteur peut-être ? 
Je fréquente peu Jestaire, c’est un vieux pote, mais assez soûlant avec son côté romantique niaiseux et sa grosse tête d’être un « écrivain ». Il passe parfois chez moi, mais la plupart du temps on se maile ou on tchatte. Il y a peu de chance que vous nous voyiez ensemble. Sinon si c’est moi que vous voulez voir, c’est pas compliqué, venez à la maison, au rendez-vous des « Contes », on se fera le « time warp again ».
 
Et maintenant, que comptez-vous faire ? Vous avez d'autres contes à nous raconter ?
 
Ben pour être franc là je vais aller chier, j’ai une grosse envie et j’attendais d’avoir fini l’interview pour y aller. Sinon des contes, ben oui, j’en ai toute une flopée, des dizaines de dossiers en attente ou en cours. Si vous en revoulez après les cinq premiers, ben faites-le savoir et je rouvrirai pour une saison 2. Mais dans tous les cas pensez à amener des cahuètes ou quoi.
 
Dernière question : de nombreux de vos lecteurs sont fans de votre chemise à fleurs. Où vous l'êtes vous procurée ?
 
Oh oui, au marché aux voleurs – c’est une fois par semaine, à cinq minutes d’ici, sur le talus entre la bretelle d’autoroute et la zone commerciale. Tout à moins d’un euro – t’as une chemise pour le prix d’un croissant. Je vous le recommande. Sinon c’est tout ? Bon ben à+ ActuSF, j’étais bien content de vous rencontrer, même si je n’ai vu ni votre visage ni votre nom. Dans cette histoire-ci c’est bien vous les « Anonymous ». À la revoyure.
 
Pour nous prouver ses dires, Mister Geek vous propose de télécharger jusqu'au 12 janvier gratuitement l'epub de Crash en suivant ce lien.
 
A cette date, vous pourrez trouver Crash en librairie, aux éditions Le Diable Vauvert

à lire aussi

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?