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Interview 2017 : Nelly Chadour pour Espérer soleil
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Interview 2017 : Nelly Chadour pour Espérer soleil

ActuSF : Nelly Chadour, tu viens de sortir ton œuvre la plus ambitieuse à ce jour mélangeant différents genres, que ce soit le polar, la fantasy urbaine, la folie et la mort. Peux-tu nous en dire plus ?
 
Nelly Chadour : En essayant de ne pas trop en dévoiler, le récit se déroule en 1951, dans un Londres subissant l’hiver nucléaire, après que ce parano de Staline a fait sauter tout son arsenal de bombes sur l’Europe. Et, comme si les choses n’étaient déjà pas assez compliquées pour la population, il faut faire face à l’éveil de créatures surnaturelles. On suit d’abord les débuts d’une vampire russe badass puis ça vire un peu au roman choral avec plusieurs personnages qui vont s’entrecroiser, s’affronter ou s’allier dont une riche héritière pour représenter les hautes sphères qui gardent l’illusion d’une Angleterre glorieuse, une jeune sikhe pour les « basses castes » issues de l’immigration, un gangster pour l’underground criminel, etc…
 
 
Comment as-tu construit cet univers ? Quel est son acte de naissance ?
 
Je me fais toujours des trips « films mentaux » quand j’écoute des morceaux de musique qui me transportent et c’est ce qui est arrivé pour Espérer le Soleil. Vassilissa est ainsi née sur un morceau de Nine inch Nails, la ville se couvrant d’une neige noire sur du Gary Numan, une entité de flamme surgissant d’un incendie d’Archive, etc… Ces images ont fini par tellement m’obséder et cela depuis des années qu’il était primordial de pondre un récit complet. Le tout était, une fois le processus inconscient enclenché, de ravauder ces éléments pour en faire un tout convenable. C’est là que les références cinématographiques, littéraires, et animation ont pris le relai. Et ainsi, je me suis inspirée de Peter Pan, M le Maudit, Hellsing (de façon un tantinet inconscient), Dark City pour me guider à travers ce projet assez touffu.
 
Foin des étiquettes dont on se fout, tu joues avec plein de genres, t'amuse avec l'uchronie, côtoie le fantastique, rend hommage à bon nombre de figures de l'imaginaire, qu'elles soient mythes ou déesses. Pourquoi faire ce mélange explosif ?
 
Parce que mon imaginaire tient du chaudron de sorcière. Cela bouillonne en permanence grâce au simple ajout d’éléments aussi divers que le film noir, l’horreur pure, l’animation japonaise ou les bouquins de Victor Hugo ou de Nabokov (je ne prétends pas écrire comme eux, houlà non !) en lieu et place des morceaux éparses de bestioles. Et puis les étiquettes, la catégorisation à outrance m’a toujours emmerdée, j’ai toujours eu du mal à savoir où me placer. Je pose sur le même piédestal Tolkien et Proust, Sidney Lumet et Alex Proyas, Debussy et Rob Zombie, peut-être pour la simple raison que j’aime bien pousser mes explorations culturelles le plus loin possible. Je suis un peu prête à tout, bonne à rien.
 
 
Et peux-tu nous en dire plus sur ce qui t'occupes actuellement ?
 
Je suis enfin disposée à écrire les deux derniers épisodes des Aventures de Diane d’Aventin pour le Carnoplaste. Au départ, c’était une idée de Robert Darvel que de me confier un roman-feuilleton à la Angélique, mais j’ai fini par m’attacher à mes personnages, et je dois absolument leur accorder une fin digne et épique.
 
Ensuite, j’écrirai de nouveau pour les Moutons Electriques. J’ai deux projets assez différents sur lesquels je ne vais pas trop développer, mais l’un d’eux sera assez personnel car il traitera du harcèlement scolaire, entre autres choses. Et bien entendu, ça partira en couille fantastique.
 

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