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Interview 2018 : François Peneaud pour Les Compagnons de Roland
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Interview 2018 : François Peneaud pour Les Compagnons de Roland

ActuSF : Votre nouveau roman Les Compagnons de Roland parait aux Éditions les Moutons Électriques dans la collection Saison de l’Étrange le 5 avril 2018. Votre histoire se déroule en 1932, soit dans la période d’entre-deux-guerres. Pourquoi avoir choisi cette période historique en particulier ?

François Peneaud : Tout vient de Benoît Prévot, le dessinateur pour qui j’avais à l’origine conçu ce projet en tant que série de bande dessinée, avant de le transformer en roman. Il était fortement intéressé par cette époque et je m’étais dit que c’était l’occasion pour moi d’écrire une histoire qui ne soit ni contemporaine, ni futuriste, contrairement à mes habitudes. Et je ne le regrette pas !

ActuSF : C’est un récit pulp, mais aussi policier puisqu’il est question d’un vol d’une épée, et pas n’importe laquelle n’est-ce pas ?

François Peneaud : Il est certain que l’aspect pulp est primordial : on trouvera dans le roman un mélange d’aventure et d’étrange, vu au travers d’un filtre plus science-fictionnesque que fantastique, préférant moi-même la SF à la fantasy. Pour les lecteurs intéressés, j’en profite pour donner le pitch d’origine de la série : « Doc Savage à la tour Eiffel ». Autrement dit, du pulp français.

Le deuxième aspect important est l’ancrage dans la réalité et l’histoire française, grâce à la présence entre autres de l’épée que vous mentionnez, Joyeuse, l’épée de Charlemagne, liée ici aux capacités de manipulation d’énergie que manifestent certains personnages.

ActuSF : Pouvez-vous nous présenter un peu plus la joyeuse compagnie et le professeur Pralon que nous allons suivre dans cette aventure ?

François Peneaud : Les personnages principaux forment un petit groupe autour de Gabriel Dacié, un aviateur, inventeur et aventurier dont la base se situe au deuxième étage de la tour Eiffel (le pourquoi et le comment de cette situation se trouvent dans le prologue du livre). Dacié est fasciné par le mentalisme, qui dans ma version est le mot utilisé à l’époque moderne pour décrire l’aptitude qu’ont certaines personnes à utiliser une énergie d’origine inconnue. Lui-même n’est pas mentaliste, même si son histoire personnelle, dont il ignore la plus grande partie, ayant perdu la mémoire de sa jeunesse, n’est pas sans quelques liens avec ce phénomène.

Le lecteur rencontrera également Jean de Grange, le compagnon de Dacié, mécano de haut vol qui aime s’exprimer avec ses poings, Violette de Grange, une scientifique sœur du précédent, qui étudie l’énergie mentalique, et enfin Camille Désormeaux, lui-même mentaliste et depuis quelques mois assistant de Violette, qui en pince pour la jeune savante.

"Là encore, je voulais ancrer mon aventure dans l’histoire française, et j’ai hésité pendant un moment à renforcer les liens avec La Chanson de Roland. Je suis finalement parti sur d’autres pistes, comme le verront les lecteurs."

Le professeur Pralon, mentor et ami de Violette, analyse divers objets liés à l’énergie mentalique, dont Joyeuse. Le vol de celle-ci est d’ailleurs le déclencheur des  Compagnons de Roland.

ActuSF : Nous avons plus l’habitude d’entendre parler d’Excalibur et de Durandal comme épées magiques. Pourquoi avoir choisi Joyeuse, l’épée de Charlemagne comme précieux artefact de votre histoire ?

François Peneaud : Probablement parce qu’elle est un peu moins connue, et qu’il s’agit d’une épée qui existe effectivement. Je voulais placer dans mon récit quelques éléments réels, quitte à leur attribuer des facultés imaginaires. Cela dit, Joyeuse joue de fait le rôle d’un MacGuffin.

ActuSF : Existe-il un lien entre votre roman et La Chanson de Roland dans laquelle l’épée de Durandal appartenait à Roland ? Où avez-vous puisé votre inspiration ?

François Peneaud : Le personnage de Roland est utilisé comme référence politique par le groupe éponyme du roman. Là encore, je voulais ancrer mon aventure dans l’histoire française, et j’ai hésité pendant un moment à renforcer les liens avec La Chanson de Roland. Je suis finalement parti sur d’autres pistes, comme le verront les lecteurs.

Quant à mon inspiration, rien de très original : j’ai tendance dans les histoires que j’écris à créer des réseaux narratifs à partir d’éléments disparates, qui peuvent venir de mes centres d’intérêts, de fictions qui m’ont marquées (même si j’ai fait de mon mieux ici pour ne pas référencer mon récit), de lectures plus ou moins récentes… Le défi est d’en faire quelque chose de cohérent – mais  c’est aussi ce qui m’intéresse le plus.

ActuSF : Avez-vous d’autres projets en cours ?

François Peneaud : J’ai écrit une nouvelle pour le volume supplémentaire que recevront les participants au financement participatif qui a permis de lancer Les Saisons de l’étrange. Il s’agit d’une « inquelle », puisqu’elle se situe entre le prologue et le premier chapitre des Compagnons de Roland.

Je travaille actuellement sur le deuxième tome des aventures de Gabriel Dacié. Il se passera environ un an après, et donnera quelques réponses aux mystères laissés en suspens à la fin du premier tome : d’où viennent les impossibles machines qui apparaissent dans Les Compagnons ? Que signifient les inscriptions apparemment incompréhensibles qui sont gravées sur ces machines ? Un seul indice : le passé lointain renferme des secrets oubliés. Si ça, ça n’est pas pulp

ActuSF : Quand est-ce que les lecteurs pourront vous retrouver en dédicace ?

François Peneaud : Je serai à Paris à la librairie Le Nuage vert, le samedi 5 mai, avec d’autres auteurs des Saisons. Une séance de dédicace devrait également se tenir à Toulouse en mai ou juin. Pour plus d’information, n’hésitez pas à consulter le site des Saisons ou la page Facebook : https://www.facebook.com/Les-Saisons-de-l%C3%A9trange-948200758669017/.

 

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