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Interview 2018 : Raphaël Crouzat pour les éditions Ogmios
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Interview 2018 : Raphaël Crouzat pour les éditions Ogmios

ActuSF : Bonjour. Comment sont nées les éditions Ogmios ? Qui compose aujourd’hui son équipe ?

Raphaël Crouzat : Bonjour. Ogmios Éditions est avant tout née d’une envie. Amoureux des littératures de l’imaginaire, j’ai longtemps voulu travailler dans le domaine de l’édition et avais commencé des démarches en ce sens. Seulement j’ai fini par suivre le cours de la vie et je me suis retrouver dans un tout autre domaine. Il y a un an et demi, j’ai eu l’opportunité de quitter mon travail et de me rediriger vers ce que je souhaitais vraiment faire.

Le projet d’Ogmios éditions était alors encore un peu flou, mais disons que l’idée de monter une maison d’éditions, elle était bien ancrée. J’ai donc suivi plusieurs formations afin de mieux appréhender le milieu de l’édition et le métier d’éditeur. C’est vraiment à ce moment-là que le projet a mûri.

Cela a débouché en septembre 2017 au dépôt des statuts de la société et donc à sa création quelques semaines plus tard. Pour l’instant je suis seul dans la structure. Je m’occupe de la partie administrative et du travail d’éditeur. Pour tout ce qui est correction je travaille avec une correctrice freelance, Sophie et pour la composition je reçois un coup de main d’un ami qui est aussi éditeur dans une maison de jeux de rôles.

ActuSF : Quelle vont être les lignes éditoriales et graphiques (illustration, formats, collections..) des éditions Ogmios ?

Raphaël Crouzat : Dans un premier temps je souhaite vraiment développer le fantastique, les récits étranges avec une forte part sombre. Le Voyageur onirique s’inscrit parfaitement dans cette démarche. Je travaille aussi sur une future collection de texte court toujours dans le fantastique. D’ailleurs un appel à texte dans ce domaine sera bientôt lancé.

Si pour les celtes, Ogmios est le dieu qui a inventé l’ogham, le premier système d’écriture utilisé en Irlande c’est aussi et avant tout, le dieu de l’éloquence. Aussi c’est tout naturel qu’Ogmios Éditions éditera des audio livres. Il s’agira d’abord d’adapter nos premiers textes à ce format.

Je souhaite aussi pouvoir publier des textes apportant une certaine réflexion sur notre monde. Je reste persuadé que les littératures de l’imaginaire sont un très bon support permettant d’amener un autre regard sur nos sociétés tout en racontant une histoire prenante et immersive.

ActuSF : Vous êtes encours de financement sur Ulule pour votre premier titre : Le Voyageur Onirique de Guillaume Beck. Pouvez-vous nous présenter ce roman et son auteur s’il vous plait ?

Raphaël Crouzat : Le Voyageur onirique est un roman fantastique qui s’inscrit dans la mythologie lovecraftienne. L’action se déroule d’ailleurs principalement à Arkham. L’histoire du Voyageur c’est celle d’un simple étudiant qui par un malheureux hasard, va voir sa vie basculer quand il entrera en contact avec des éléments du Mythe de Cthulhu. Ce que j’ai aimé dans le manuscrit c’est que le récit s’inscrit dans la vie de tous les jours du personnage principal. On pourra voir ainsi quel sera l’influence du mythe sur son quotidien, sur sa relation avec celle qu’il aime. Il y a dans le roman un côté « tragédie » reprenant la lutte du héros qui tente d’échapper à son destin.

Un des autres thèmes fort du roman qui se retrouve d’ailleurs dans le titre, tourne autour de l’exploration des rêves et de leur influence même une fois réveillé.

Je vais m’arrêter là car je risque fort de le « spoiler » et ce serait vraiment regrettable.

Guillaume Beck se présente comme un éternel strasbourgeois même s’il vit aujourd’hui à Bordeaux. C’est pour moi un artiste touche à tout qui est actuellement vidéaste et illustrateur. Il est diplômé de l’ENS Louis Lumière et réalise des clips et des illustrations pour des sociétés ou des particuliers.

C’est aussi un geek, un grand fan de films de genre avec un goût prononcé pour les œuvres et les auteurs méconnus, pour les raretés et les pans de culture oubliés. Cela vaut tant pour la pop culture que pour le reste comme les mythes et légendes, les figures historiques et les civilisations perdues. Ce goût pour les histoires « secrètes » se retrouve d’ailleurs en partie dans le Voyageur onirique.

"Je souhaite vraiment développer le fantastique, les récits étranges avec une forte part sombre. Le Voyageur onirique s’inscrit parfaitement dans cette démarche."

ActuSF : Quelle seront vos prochaines parutions ? Quel rythme de publication annuelle envisagez-vous ?

Raphaël Crouzat : Pour l’instant je travaille sur l’adaptation du Voyageur en livre audio, mais aussi sur plusieurs manuscrits. Il y a une autre histoire tournant autour du Mythe de Cthulhu, un texte fantastique plus traditionnel ou l’on suit l’histoire de plusieurs personnes liées par de sombres activités et enfin un manuscrit plus atypique dans sa forme. C’est un texte d’anticipation comportant des notions de game design.

Sur l’année 2018 l’objectif c’est de publier 2 autres romans voir 3. Par la suite j’aimerais réussir à garder un rythme de publication entre 4 et 6 romans à l’année.

ActuSF : Publierez-vous seulement des auteurs francophones, ou allez-vous également faire des traductions ?

Raphaël Crouzat : Je souhaite avant tout publier des auteurs francophones, mais je ne ferme pas la porte à la traduction.

ActuSF : Comment faite vous votre choix de textes ? Êtes-vous ouverts aux soumissions ?

Raphaël Crouzat : Pour les choix de textes je me fie en partie à mes goûts bien évidement, mais je prête une attention particulière à la construction du récit et aux personnages. Bien sur la lecture doit être fluide. Je privilégie de bons personnages et un récit original avec un scénario solide et intéressant. Si en plus le texte contient une proposition intéressante, incite à une réflexion sur notre société c’est un plus non négligeable.

Pour l’instant nous ne sommes pas ouverts aux soumissions de texte. Cependant je travaille sur un futur appel à texte assez ciblé.

ActuSF : Quelle sera votre politique en numérique (Prix, avec ou sans DRM, inédit…) ?

Raphaël Crouzat : Pour le numérique nous ferons un simple watermarking. La DRM adobe étant réellement pénible pour l’utilisateur (j’ai moi-même un roman dont je n’ai jamais activé la DRM…). Pour les prix, les coûts d’impression seront déduits de manière très logique, par rapport aux livres papiers. Pour le reste ce sera étudier au cas par cas.

Je compte aussi publier certains texte court uniquement en numérique, le format s’y prêtant plutôt bien.

"Je souhaite avant tout publier des auteurs francophones"

ActuSF : Ces dernières années, plusieurs maisons d’édition se sont lancées en imaginaire (Leha éditions, Éditions de l’instant…). Pourtant, on dit que le secteur du livre est en difficulté, et qu’il y aurait déjà une surproduction de titres. Pourquoi cette émergence de nouveaux éditeurs ? Est-il aujourd’hui facile de publier un livre ? Y-a-t-il des « manques » éditoriaux en imaginaire qu’il faut combler ?

Raphaël Crouzat : Je n’ai pas la réponse sur le pourquoi de cette émergence d’éditeurs, d’autant plus qu’à côté d’autres ferment ou connaissent des difficultés. Le secteur du livre est un secteur difficile et c’est quelque chose de connu il me semble, que ce soit du côté des libraires, des maisons d’éditions ou des auteurs. Mais c’est aussi un marché de passionnés et c’est ce qui peut expliquer pourquoi de nouveaux éditeurs voient le jour.

Publier un livre n’est pas une chose si aisée. L’aspect travail sur un ouvrage est une chose, mais il faut aussi prendre en compte l’aspect financier. Je pense que ça demande toujours un peu de courage en fait. Après sur les aspects techniques sans dire que c’est facile mais si on s’accroche ce n’est largement pas insurmontable.

Si je pense que le milieu est difficile et que c’est affaire de passionnée, je pense aussi que si de nouvelles maisons sont fondées c’est pour répondre certainement à des demandes à des manques. Pour ma part par exemple, l’orientation que je souhaite prendre vers le livre audio n’est pas anodine.

ActuSF : Où peut-on trouver vos publications ? Pourra-t-on vous rencontrer en salon – vous, ou vos auteurs ?

Raphaël Crouzat : Le site Web d’Ogmios est en court de construction et vous pouvez nous suivre sur notre page facebook 

Pour l’instant Ogmios Éditions sera présent sur Nice Fiction du 8 au 10 Juin. Seront présent sur le stand Guillaume Beck et Jack Machillot

Nous serons aussi tous les 3 présents aux Estives littéraires de Luchon du 29 Juin au 1er Juillet.

Si tout va bien nous participerons aussi aux Imaginales d’Epinal et peut être aux Aventuriales de Ménétrol ainsi qu’au salon fantasy en Beaujolais.

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