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Interview 2018 : Stéphanie Nicot pour les Imaginales 2018
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Interview 2018 : Stéphanie Nicot pour les Imaginales 2018

ActuSF : On commence par un grand nom, John Howe, l’illustrateur qui signe l’affiche 2018 du festival. Un nom indissociable des terres de Milieu de J.R. R Tolkien. Vous accueillez, en exclusivité avec le Luxembourg, son exposition. Qu’est-ce qu’on y trouvera ? Je crois savoir que la logistique pour la faire venir a été un peu complexe…

Stéphanie Nicot : Faire sortir les œuvres de Suisse a nécessité la mobilisation de nombreux amis des Imaginales, d’admirateurs de John Howe, d’élus, de ministères... Un jour cette histoire sera racontée, et permettra de dire que la réalité est parfois plus incroyable que la fiction ;-) L’exposition est désormais à Épinal, après avoir été présentée au Luxembourg, et c’est un bonheur pour tous les Spinaliens. Je vous laisse la découvrir, mais les premières photos publiées en donnent déjà une idée…

ActuSF : Cette année le thème est Créature(s). L’occasion de faire un hommage pour le bicentenaire de la publication de Frankenstein, le roman de Mary Shelley. Mais c’est aussi un thème transversal, aussi bien fantasy que science fiction, fantastique. Vous réaffirmer plus que jamais les Imaginales comme un festival de tous les genres de l’imaginaire ?

Stéphanie Nicot : Choisir un thème nous oblige à penser encore plus transversalement que par le passé. Les Imaginales restent le plus grand festival de fantasy en France, mais c’est aussi, plus largement, le festival des mondes imaginaires. L’anthologie annuelle du festival le confirme en s’ouvrant désormais à la science-fiction et au fantastique après avoir fait le tour des grandes thèmes de la fantasy.

ActuSF : Un colloque La fantasy, ou « l’histoire-fiction » ? Précédera l’ouverture des Imaginales. C’est un nouveau rendez-vous que l’on retrouvera chaque année ? Un moyen de « prolonger » le festival ?

Stéphanie Nicot : le colloque confirme la volonté des Imaginales de parler de fantasy par tous les moyens possibles, des prix Imaginales des écoliers, des collégiens et des lycéens, au colloque universitaire. Grand festival populaire, les Imaginales savent aussi penser le genre. C’est évidemment un signe fort de reconnaissance de cette littérature. Le colloque aura lieu tous les deux ans (en alternance avec une autre initiative, mais il est trop tôt pour en parler) et entre deux rendez-vous, nous publierons les Actes.

"Les Imaginales restent le plus grand festival de fantasy en France"

ActuSF : Quand est-il du pays mis en avant ?

Stéphanie Nicot : Le Canada à l’honneur pour cette édition 2018 ! Une délégation composé d’auteurs comme Élisabeth Vonarburg, Patrick Senécal, mais aussi le très attendu Steven Erikson pour le retour du livres de sa série malazéenne chez Léha éditions C’est un pays qui a toujours été très présent et actif aux Imaginales, n’est-ce pas ? Notamment avec la présence des éditions Alire. Il y a depuis longtemps des auteurs québécois à Épinal, en particulier avec nos partenaires d’Alire – la maison-phare de l’imaginaire au Québec – mais avec la venue de la conteuse Renée Robitaille, et la venue en France de Steven Erikson pour le lancement des Jardins de la Lune, tome 1 de cette incroyable décalogie de fantasy épique qu’est Le Livre des Martyrs (excellente traduction française), c’est le Canada qui est mis sur le devant de la scène. Des voix diverses à découvrira cette occasion.

ActuSF : Des conférences, des ateliers, des rencontres… Les événements seront encore une fois nombreux. Je voudrais faire un focus sur le Pole le pôle Histoire et imaginaire : qu’est-ce que nous trouverons cette année.

Stéphanie Nicot : Les Imaginales, telles qu’elles sont depuis 17 ans : diversité, convivialité, rencontres, proximité, stars et découvertes… Un parc du cours qui se met aux couleurs de l’imaginaire et qui s’tend encore. De nouveaux partenaires : le Point Pop, l’école d’architecture de Nancy, etc.

Il y aura beaucoup de conférences sous les Magic Mirrors sur SF / Fantasy et histoire en partenariat avec le Comité d’Histoire Régionale (ces conférence sont fléchées), mais aussi de nombreuses initiatives (dont les conférences flash) sous le Magic Histoire. Et puis, pour la première fois un café littéraire est animé par le rédacteur en chef adjoint du magazine Historia !

Et une voiture autonome française (avec le soutien des sociétés Berthelet & EDF) circulera dans les allées du Cours !

ActuSF : Un autre partenariat pérenne du festival est celui avec les Imaginales maçonniques et ésotériques. Que proposeront-ils comme cycle de conférences cette année ?

Stéphanie Nicot : Cette année, leur thème dans le thème, c’est Croyances. Le temple s’ouvrira à des auteurs bien connus des Imaginales (Hélène Larbaigt, Stephan Platteau, Jean-Luc Marcastel) et des membres des maçons participeront à nos cafés et tables rondes (dont Jacques Ravenne, Lauric Guillaud, Laurence Vanin).

ActuSF : Le jeu, le conte et le cinéma, le conte, le jeu, le bodypainting… Il y a maintenant des rendez-vous incontournables dans le festival. Y aura-t-il des nouveautés ?

Stéphanie Nicot : Il y aura encore plus de troupes de reconstitution historiques que les années précédentes, et le cinéma fait peu à peu son chemin, en s’élargissant cette année à une soirée consacrée au courts métrages au Magic Deluxe, jeudi 24 mai : on y verra six courts, en partenariat avec le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (j’y avais vu d’excellentes choses l’automne dernier, et la sélection devrait être passionnante) et tout ce qui grouille sous la mer, le film (30 minutes) co-réalisé par Estelle Faye et Fabien Legeron. Au Cinémas Palace, on pourra voir Cold Skin, film de Xavier Gens (vendredi 25 mai).

ActuSF : Vous nous disiez l’an dernier : « Le cœur battant des Imaginales reste et restera le livre et l’écrivain ». Des nombreux artistes invités seront présents pour rencontrer le public. Difficile de tous les citer bien sûr, mais y en a t-il que vous voulez mettre en avant pour leur première venue sur le festival ? Ou de auteurs dont le retour est très attendu – je pense à Robin Hobb, ou par exemple, ou encore Marie Brennan ?

Stéphanie Nicot : Vous les avez cité, et là, tout est dit. Mais je veux insister également sur la jeune génération britannique, repérée par Bragelonne : Stephen Aryan, déjà reconnu des fans, et deux auteurs qui font déjà parler d’eux : Ed McDonald et RJ Barker. Notre première invitée russe, l’exceptionnelle Anna Starobinets. La fascinante et si originale Nnedi Okorafor, dont Qui a peur de la mort ? sera bientôt adapté en série par HBO. Et Christopher Priest, toujours aussi fascinant. Songez que j’ai lu son premier livre en 1980 ! À l’époque, jamais je n’aurais imaginé qu’un jour je pourrais, grâce à la ville d’Épinal, faire partager mon enthousiasme à des dizaines de milliers de lecteurs !

ActuSF : Des dizaines de rencontres et de tables rondes ? Vous pouvez nous en proposer un petit florilège de morceaux choisis ?

Stéphanie Nicot : C’est comme me demander de choisir entre les livres que j’aime : c’est juste impossible ! Allez voir le programme en ligne : approfondissez l’œuvre des auteurs étrangers présents lors de nos cafés solo, inscrivez-vous aux petits déjeuners et déjeuners-débats, soyez curieux de ce que vous ne connaissez pas, allez écouter des dizaines d’écrivains sous nos Magic Mirrors.

ActuSF : Cette édition 2018 sera placée sous quel signe ? Celui de la consolidation du festival qui s’est beaucoup développé ces dernières années ?

Stéphanie Nicot : Je n’aurais pas pu mieux dire. Je crois que nous offrons cette année au public un nombre incroyable de talents français ! Et puis, cette année, le coup de cœur du festival est un auteur à qui j’ai cru dès son premier roman : Jean-Laurent Del Socorro ! Il exprime un bonheur de raconter, il dégage l’incroyable humanité de ses personnages, et il a – sans la moindre esbrouffe – un vrai sens des situations, le tout sur fond d’évènements historiques. Vous savez, à Épinal, dès le début, j’ai eu une totale liberté de programmation, et de choix des auteurs. Même si je veille à offrir aux festivaliers toute la richesse des voix de l’imaginaire, j’ai aussi mes coups de cœur, mes enthousiasmes, mes auteurs-culte. Et c’est aussi toute une génération montante de la fantasy, du fantastique et de la science-fiction qui naît, ou du moins s’épanouit à Épinal.

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