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Interview d'Alison Goodman pour sa saga Lady Helen

Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 01/01/1970  -  jeunesse
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Interview d'Alison Goodman pour sa saga Lady Helen

ActuSF : Combien de temps vous a pris l’écriture du premier tome de Lady Helen (imaginer l’univers et les personnages) ?

Alison Goodman : L’écriture du premier tome m’a pris 18 mois au total. En effet, la documentation m'a pris un temps énorme. Cela a été beaucoup plus rapide pour les tomes suivants car j’avais déjà toute la matière pour décrire la période : les costumes, les mœurs, les danses, la politique, les lois et le statut des femmes.

Tout au long de l’écriture de tous les volumes, c’est une recherche constante. Même pendant les vacances, en regardant une peinture par exemple…

J’ai beau faire un « planning », poser l’intrigue, ce sont toujours les personnages et leur caractère qui gagnent au final ! *rires*
 
 
ActuSF : Pourquoi avoir choisi la période de la Régence ?

Alison Goodman : La Régence s’étend de 1811 à 1820.  A cause de la folie du roi George III, le royaume est géré par son fils George IV. C’est un fêtard et dépensier invétéré alors que le royaume sort de 20 ans de guerre contre Napoléon.
 
La Régence est un temps d’élégance, de courtoisie, de politesses. Dans la plus pure ambiance des romans de Jane Austen, notamment.
Lady Helen est le reflet de cette époque si lisse en apparence et pourtant très agitée de l’intérieur.


ActuSF  : Les révélations finales du premier livre nous laissent penser que Napoléon pourrait jouer un rôle important dans le second rôle… est-ce le cas ?

Alison Goodman : Malgré cette piste, le second tome de Lady Helen ne nous emmène pas en France.
En 1812, le royaume est complètement isolé à cause de l’expansion napoléonienne.
 
Les jeunes nobles qui réalisaient avant cette période de fermeture un Grand Tour à travers l’Europe pour se former, se contentent dès lors de rester dans l’île.

C’est la naissance d’une nouvelle forme de culture pour le royaume.

 
ActuSF : Lady Helen est une jeune femme qui découvre la vie : elle peut être naïve, irritante, mais on sent qu’elle va devenir une femme et un personnage très fort. Est-ce que votre situation de femme vous a-t-elle donné envie d’écrire sur une héroïne charismatique ?

Alison Goodman : J’ai suivi des cours d’écriture créative à la fac. Mon professeur m’a toujours inculqué qu’il fallait suivre ses obsessions et ses passions.
Ce qui m’intéresse par-dessus tout, c’est le pouvoir féminin et la négation des femmes dans l’Histoire.
Avant l’époque victorienne, les femmes étaient plus libres. En particulier les femmes des classes supérieures et les femmes mariées. La période victorienne était beaucoup plus stricte et moraliste.
Lady Helen est donc une femme de son temps, cependant elle est constamment tiraillée entre les barrières de son éducation et l’immense pouvoir qu’elle porte en elle. Elle devient vraiment elle-même dans le second tome. 
 

ActuSF : Entre les deux personnages masculins (Lord Carlston et Le duc de Selburn)… lequel est votre favori ?

Alison Goodman : Selburn est plus traditionnel. Il incarne la stabilité, la conformité, la sécurtié, la famille. Quant à Carlston, il est plus ouvert, il permettrait à Lady Helen de s’accomplir, une possibilité rare à l’époque.
A eux deux, ils représentent les deux chemins que Lady Helen pourrait suivre…
 

ActuSF : Vos premiers romans étaient pour des lecteurs plus jeunes, mais Lady Helen est ciblé pour les jeunes adultes. Peut-être à cause des nombreuses scènes et combats sanglants, mais peut-être aussi à cause de la constante attraction sexuelle entre Lady Helen et Lord Carlston. Etait-ce conscient ? Est-ce un moyen pour toucher des lecteurs plus adultes ?

Alison Goodman : Eon et Eona (Gallimard Jeunesse/Pôle Fiction) étaient plutôt pour des lecteurs entre 12 et 18 ans. Dans les éditions anglophones, Lady Helen est publiée en adulte. (ndlr : Lady Helen est dans la collection young-adult de Gallimard Jeunesse en France, soit dès 15/16 ans).

Lady Helen est plus précis historiquement, on y retrouve les thèmes du devoir et de l’engagement, une certaine tension sexuelle.

 
ActuSF : Pourriez-vous imaginer d’écrire d’autres livres dans le même univers ?

Alison Goodman :
A la base, Lady Helen devait être une trilogie, mais un quatrième tome fait son chemin !

J’ai notamment écrit une nouvelle narrée du point de vue de Lord Carlston, lors de sa première rencontre avec Lady Helen. Je pourrais envisager d’écrire également à propos de la vie de Lady Margareth et Mr Hammond à Paris pendant la révolution. (ndlr : pour les lecteur en VO, retrouvez la nouvelle autour de Lord Carlston sur ce lien.

Ce serait dommage de perdre toutes ces recherches que j’ai mis tant de temps à effectuer. J’ai d’ailleurs déjà un nouveau projet d’écriture sous la Régence qui met en scène deux sœurs jumelles. J’ai une base sous forme de nouvelle qui risque de se transformer en triptyque relativement indépendant.
 

ActuSF : Quel est votre dernier coup de cœur en date pour les ados ? pour les adultes ?

Alison Goodman : J’ai lu énormément de livres sur la Régence dernièrement ! Je vous conseille Une saison à Longbourn de Jo Baker (chez Le Livre de Poche en France).
Sinon, je me souviens également d’avoir lu Anaïs Nin à la fac ! *rires*

 
ActuSF : Que pensez-vous des couvertures françaises de Lady Helen ?

Alison Goodman :
Elles sont merveilleuses ! Vous savez, certains lecteurs anglo-saxons ont même commandé la version française juste pour faire beau dans la bibliothèque alors qu’ils ne lisent pas le français ?
 
 

 

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