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Interview de Christophe Van De Ponseele
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Interview de Christophe Van De Ponseele

Actusf : Avant d’évoquer la nouvelle formule de Khimaira, parle-nous un peu de son parcours. Comment est née cette aventure ?
Christophe Van De Ponseele : L’aventure Khimaira est née il y a cinq ans. Notre association avait auparavant publié le fanzine Anthêsis pendant trois ans, une revue de nouvelles et poèmes fantastiques illustrés. Khimaira pris le dessus avec pour objectif de promouvoir les genres de l’Imaginaire au travers d’articles, d’interviews mais aussi de nouvelles.

Actusf : Pourquoi avoir choisit de faire un magazine spécialement dédié aux genres de l’imaginaire ?
Christophe Van De Ponseele : C’est lié à l’association Anthêsis. Elle fut créée pour la promotion des oeuvres et artistes de l’Imaginaire (Fantastique, Fantasy, Science-Fiction). Fin 1996, j’ai eu la chance de rencontrer trois autres personnes avec des goûts similaires mais également complémentaires. Ceci a donné la forme originelle de notre association et de nos publications. Une ligne de pensée à laquelle nous sommes toujours restés fidèles. Une véritable passion pour l’Imaginaire sous toutes ses formes.

Actusf : Khimaira a toujours été pluridisciplinaire. On y parle de littérature, de BD de cinéma mais aussi de musique… Pour toi y’a-t-il un véritable axe transversal de la science fiction, du fantastique et de la fantasy ?
Christophe Van De Ponseele : D’abord si le mag est pluridisciplinaire, c’est tout simplement parce que les gens qui y travaillent le sont également. Nous avons tous notre spécialité mais aussi une grande curiosité pour les autres médias. C’est un point commun à tous les acteurs de Khimaira, la curiosité... Pour revenir à la question de la transversalité de l’imaginaire, je pense que c’est évident. Toute oeuvre inspire et s’inspire d’autres oeuvres, peu importe le média. Si la littérature, la BD, les jeux, le cinéma sont des médias qu’on lie sans problème au fantastique ou à la SF, lorsque nous avons commencé à parler de “musique fantastique”, nos premiers lecteurs s’en sont d’abord étonnés. Pourtant la musique est partout présente dans le fantastique. Qu’elle soit la B.O. d’un film, qu’un thème fantastique l’aie inspirée, que le groupe sur scène instaure de par son look ou sa mise en scène une ambiance fantastique ou que la musique en soi provoque une sensation de féerie, la musique a une place importante dans l’Imaginaire qui nous intéresse. D’ailleurs de plus en plus de revues, de festivals commencent à bien parler de ce média incontournable.

Actusf : Ces genres ont-ils vraiment une existence propre en dehors de la littérature et de son milieu de passionnés (et de ses collections) ?
Christophe Van De Ponseele : C’est vrai qu’il existe un milieu de fans. C’est souvent les mêmes personnes que l’on croise. Il existe un noyau dur de quelques centaines de personnes, auteurs, éditeurs, artistes, fans de toujours et érudits. Autour de ce noyau, quelques milliers de fans, lecteurs assidus, visiteurs de salons et festivals spécialisés. Enfin, et fort heureusement, des dizaines de milliers de personnes attirées par cet imaginaire. C’est au travers de cette troisième catégorie que l’on peut parler d’existence propre en dehors du “fandom”. Il n’y a qu’à regarder les traces du fantastique, de la SF, de la fantasy parmi les lectures des navetteurs, train, tram, métro... Les résultats des ventes et la place dans les rayons des bouquins d’Imaginaire, le nombre de films portés à l’écran qui reprennent un thème lié au fantastique. L’Imaginaire est partout et a toujours été. Il est ce besoin, cette nécessité vitale de rêver. Sans l’Imaginaire l’homme ne pourrait être, tout simplement. Et le fantastique est une partie de cet Imaginaire, qu’il soit nos rêves ou nos cauchemars, il fait partie de nous.

Actusf : Qu’est-ce qui vous a donné envie de passer une étape supplémentaire et de passer en kiosque ? Comment s’est fait ce passage ?
Christophe Van De Ponseele : Plusieurs choses en réalité. La première était le constat que nous étions arrivés au maximum de notre forme actuelle. Avec près d’un millier de lecteurs, Khimaira ne pouvait rester confiné à ce qu’on appelle un fanzine. Il faut savoir qu’il n’existe pas d’étape intermédiaire entre le fanzine et le magazine pour un format comme le nôtre (format magazine). Ceci est dû surtout à la distribution. Distribuer dans des librairies spécialisées, c’est se limiter à un tirage de 2.000, 2.500 exemplaires grand maximum avec des coûts gigantesques pour des retours minimes. Bref, toutes les difficultés de la distribution professionnelle sans vraiment les avantages. Cela faisait deux ans que nous étions distribués de cette façon et c’était de plus en plus catastrophique. Soit nous devions retourner à une diffusion via notre asso, soit se lancer dans un projet plus grand: les maisons de presse.
Deuxième raison de ce passage, une opportunité inouïe: un jeune éditeur, Christian Le Sourd, qui collaborait au mag, cherchait un magazine axé illustrations (son dada!). Je lui ai parlé de notre problème et après une soirée bien arrosée, nous décidions de lancer Khimaira dans sa nouvelle formule sous son label Spootnik Studio. Notre association restait maître d’oeuvre du contenu et sa société prenait en charge la maquette, l’impression et la commercialisation. Une véritable aubaine pour nous !
Une troisième raison a également fait pencher la balance: la quasi absence de magazines dédiés à l’imaginaire dans les kiosques. A part Science-Fiction Magazine, aucune autre publication ne proposait une formule pluridisciplinaire. Et cela rejoint le but de notre asso: faire découvrir et apprécier des oeuvres et artistes et ceci au travers des supports aussi différents que la bande dessinée, le roman, la musique, le cinéma ou les jeux.
Ces trois raisons sont à l’origine de ce passage chez les marchands de journaux.

Actusf : De quelles nouveautés ou changement ce passage va-t-il s’accompagner ?
Christophe Van De Ponseele : Une maquette beaucoup plus travaillée sans être trop lourde. Nous voulions quelque chose qui reste très lisible mais qui soit agréable. Toujours autant d’illustrations avec la couleur en plus. Et puis 100 pages au lieu de 64 et tout cela pour un prix légèrement inférieur à celui d’avant ! C’est fantastique, non ? Mais le grand changement est surtout attendu pour 2006. Nous espérons que les acteurs de l’Imaginaire nous suivent dans cette aventure et que les lecteurs seront assez nombreux pour pouvoir augmenter la fréquence de parution. Un trimestriel est un minimum. Nous espérons pouvoir passer au bimestriel dès 2006 et là, ce sera le nombre de lecteurs qui décidera.

Actusf : Parle-nous un peu du sommaire du premier numéro. Que contiendra-t-il ?
Christophe Van De Ponseele : Le premier numéro comportera un dossier sur les vampires. Vous pourrez y lire les interviews de S.P. Somtow, Norman Spinrad, Brian Lumley... Côté BD, la parole a été laissée à Hippolyte qui, pour moi, a réalisé l’adaptation la mieux réussie à ce jour de Dracula. Un travail remarquable ! A côté du dossier d’autres interviews, Jean Van Hamme, Philippe Delaby, Jadallys... Et de nombreux articles cinéma, musique, jeu de rôle sans oublier la sélection de la rédaction concernant les sorties du dernier trimestre. De quoi orienter les chois de nos lecteurs et leur faire découvrir nos coups de coeur.

Actusf : Quels sont vos objectifs en terme de vente et de contenu ?
Christophe Van De Ponseele : Vendre un maximum pour pouvoir offrir un maximum de contenu (rires). Comme nous commençons petit, notre objectif est tout naturellement de vouloir grandir. Il est évident qu’au plus notre tirage sera conséquent, au plus nous atteindrons notre objectif d’informer un maximum de monde sur les scènes de l’Imaginaire.

Actusf : J’imagine que tu bosses déjà sur les prochains numéros. As-tu déjà des idées des grands rendez-vous du sommaire de Khimaira dans les prochains mois ?
Christophe Van De Ponseele : Le prochain numéro comportera un dossier sur les Sorcières et est déjà presque bouclé. Il y aura de très jolies nouvelles. Je dois dire que l’originalité est un de nos critères de sélection et nous avons été bien servis sur ce thème-là. Les thèmes suivants seront le “Space Opera” pour juillet et “les détectives de l’étrange” pour octobre. Je tiens à préciser que si le thème de chaque dossier aborde un sujet précis, les articles et interviews en-dehors des dossiers se consacreront à d’autres thèmes. Les amateurs de fantasy, féerie, fantastique ou science-fiction trouveront toujours des sujets liés à leur passion précise mais auront également l’occasion de découvrir des sujets liés à des genres voisins. Alors rendez-vous début janvier chez votre marchand de journaux !

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