Actusf : Un petit retour sur les Outrepasseurs. Pouvez-vous nous rappeler comment la série est-elle née ?
Cindy Van Wilder : Elle est née d’une part, d’une envie d’explorer le côté sombre, bizarroïde et carrément troublant des contes de fée dans leurs versions originelles et d’autre part, de l’intégrer dans un contexte contemporain, par les yeux d’un adolescent qui se retrouve forcé de suivre une route dont il ne veut pas.
Actusf : Le premier tome a eu beaucoup d'échos et a été primé, notamment par le prix Imaginales. Est-ce que vous vous attendiez à un accueil si positif ?
Cindy Van Wilder : Absolument pas. On peut espérer beaucoup de choses quant à l’accueil que le public réserve à un livre. Quant au fait que ces attentes se réalisent... C’est une toute autre paire de manches ! Le prix des Imaginales, les nominations, la rencontre avec les lecteurs, les séances de dédicace ont en tout cas été des moments magiques, chacun à leur manière.

Cindy Van Wilder : Vaste question ! Bien entendu, des conséquences de la malédiction exposée dans le premier tome et de l’héritage des Outrepasseurs, de son poids également, en particulier en ce qui concerne les Héritiers. On découvre davantage Peter, qui est partagé entre l’attachement qu’il éprouve envers ses proches, sa loyauté envers eux et son désir de se rebeller contre la vie qu’on lui impose.
Et bien entendu, les Outrepasseurs originels n’ont pas dit leur dernier mot !
Actusf : Comment nous présenteriez-vous la dernière fée libre, Snezhkaïa la Reine des Neiges ?
Cindy Van Wilder : D’abord, rien à voir avec le Disney sorti l’année dernière. Je préfère préciser, vu qu’on m’a déjà posé la question. Snezhkaïa, ou ma version de la Reine des Neiges, tire son inspiration d’abord du conte d’Andersen, ensuite de Lumi, la Reine des Neiges dans la série « Fables » de Bill Willingham, dont je suis une fervente lectrice. C’est un personnage retors, féroce à sa manière et qui va se lancer dans un pari désespéré pour tenter de faire bouger les choses et sauver les siens. Un trait de caractère que j’ai pris grand plaisir à exploiter dans ce deuxième volume, ainsi que ses conséquences pour les Outrepasseurs.
Actusf : Comment va évoluer Peter ? Est-ce que l'on peut dire que c'est une sorte de roman d'apprentissage pour lui ? Que c'est son passage à l'âge adulte que vous racontez ?
Cindy Van Wilder : L’apprentissage – brutal – était plutôt réservé au premier tome, où Peter restait très largement spectateur, même s’il était loin d’être inactif. Dans ce roman, il connaît les enjeux – du moins, certains d’entre eux – et essaie de tracer sa propre voie, ce qui va vite le mener à faire des choix drastiques.
Pour le passage à l’âge adulte, il y a cette dimension qui joue aussi. Néanmoins, vu le joug des Outrepasseurs sur l’esprit des Héritiers et de Peter en particulier, on peut aussi dire qu’il se révèle déjà très adulte dans ses prises de décision.
Actusf : Qui est le Chasseur ?
Cindy Van Wilder : Vaste question là aussi ! Un des personnages de la saga qui suscite le plus de questions et de réactions, d’après ce que j’ai pu constater, depuis le franc dégoût jusqu’à la fascination teintée de curiosité.
Il incarne pas mal de paradoxes, par sa nature même et le milieu dont il est originaire, par son côté animal et instinctif. Un personnage tout droit venu des contes et légendes, mais qui est aussi très moderne, l’incarnation du serial killer dont nous sommes si friands dans nos séries TV et sagas littéraires. Son refus d’obéir aux règles et son besoin d’assouvir ses envies, quelles qu’elles soient, contribuent à lui donner ce côté sulfureux.
Le Chasseur est aussi, à mon sens, quelqu’un qui s’est perdu, qui a laissé ses instincts prendre le dessus. Et qui en paie le prix.
Ce que j’aime aussi avec lui, c’est qu’il conserve sa part de mystère et ce tout au long des Outrepasseurs.
Actusf : J’imagine que vous travaillez déjà sur le tome 3. Est-ce que c’est difficile d’écrire la fin de l’histoire ? Et est-ce que l’on peut avoir quelques pistes ?
Cindy Van Wilder : En fait, le tome 3 est bouclé et passe en ce moment dans le processus final de correction.
Quant aux pistes... non, je préfère vous laisser deviner !