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Interview de Denys
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Interview de Denys

Actusf :Quelles sont les premières BD que tu as lues ?
Denys : J'ai eu la chance d'avoir des parents qui étaient amateurs de bande dessinée. Donc j'ai pu lire ce qu'il y avait dans leur bibliothèque : Astérix, Gaston Lagaffe… C'est archi classique. J'ai aussi découvert Blue Berry grâce à mon père, une BD déjà plus réaliste. Après, par moi-même, c'était plutôt les Comics américains et notamment Strange et ses héros. Tout bêtement parce que c'était moins cher… J'ai donc eu des influences franco-belges et américaines.

Actusf : Le dessin, c'est venu vite ?
Denys : Oui oui. J'ai commencé à dessiner en maternelle. Je dessinais pendant les cours, je griffonnais à la récré… avant de découvrir les supers héros, je dessinais ce que j'aimais bien, les films, les cow-boys et les indiens etc. J'ai commencé à faire des planches, à raconter des histoires vers 10-12 ans. Je me suis très vite rendu compte que le dessin seul ne me suffisait pas. J'avais envie de raconter des histoires avec mes dessins. J'ai eu le déclic vers 12 ans. Bien sûr ça faisait rire tout le monde.

Nous : Et la grande aventure professionnelle ?
Denys : J'ai été jusqu'au Bac et après j'ai été dans la pub. Moi je voulais faire l'école de BD d'Angoulême mais ça faisait un peu peur à mes parents. La pub ça leur convenait très bien. En sortant de l'école, je suis tombé en pleine crise de la pub en 1993. Du coup entre deux stages, je me suis remis sérieusement à dessiner et à présenter mes planches. Et puis après quelques années de galère, les éditions Delcourt m'ont mis en contact avec Joël Callède. On a sympathisé et l'aventure a été lancée.

Actusf :On va parler de Dans la nuit. Comment est née l'idée ?
Denys : On était sur la fin du tome 3 de Comptines d'Halloween lorsque l'on s'est demandé ce que l'on pouvait faire après. Moi je voulais faire des histoires relativement courtes. Je n'avais pas envie de me lancer dans une longue série. Joël m'a proposé quelques thèmes. Ses deux premières idées, ce sont les deux premiers tomes de Dans la nuit. Ca a été très vite.

Actusf :Aviez-vous envie de quelque chose en particulier dans le dessin ?
Denys : Oui un peu. Quand je faisais mes planches persos, l'histoire se passait souvent en milieu urbain dans les grandes villes nord-américaines et j'avais envie d'y revenir. J'aime les ambiances des grands immeubles, même si c'est un
peu difficile à dessiner, je trouve que ça rend plutôt bien visuellement.

Nous : La collection Insomnie nécessitait de créer le malaise chez le lecteur. Comment as-tu fait au niveau du dessin ?
Denys : Un peu comme dans Comptines d'Halloween, j'ai joué sur les cadrages. Mais surtout, j'aime bien les jeux d'ombres, les éclairages particuliers sur un visage par exemple. C'est l'essentiel de créer une ambiance par un éclairage ou son absence. L'auteur du film Les autres disait que pour faire peur, il suffit d'éteindre la lumière. Il suffit qu'un personnage soit un peu dans l'ombre pour qu'il devienne inquiétant. Si tu prends la planche 29 par exemple, le père de l'héroïne a le visage et le torse complètement dans l'ombre. On distingue le bas de son corps et sa hache. Là, la tension est palpable.

Actusf :On s'attache à un personnage comme la petite Sam, l'héroïne qui vit des moments difficiles ?
Denys : Oui bien sûr. Mais même le père qui est un peu frappé. C'est bizarre. Ce n'est pas simplement parce que Sam est une fille et qu'elle est attendrissante. Et je me dis que si je m'y attache, le lecteur aussi.

Actusf :Parlons de tes projets. Quels sont-ils ?
Denys : Eh bien d'abord finir le deuxième tome de Dans la nuit. Ce sera un huis-clos dans un parking souterrain. Après ce n'est pas encore défini mais j'ai des idées.

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