Nous : Vous êtes un observateur attentif des littératures de l'imaginaire, qu'est-ce qui pour vous a marqué la production en cette première moitié de l'année 2003? Quelles sont les grandes tendances ?
Jacques Baudou : Il me semble que ce qui a marqué la production des six premiers mois de l'année, c'est une très nette dominante " fantasy ".
Nous : Y'a-t-il un livre, ou plusieurs, qui pour vous ont marqué cette période ?
Jacques Baudou : Les oeuvres qui m'ont semblé les plus intéressantes ces derniers mois sont : Celtika de Robert Holdstock, Dreamericana de Fabrice Colin, Un tango du diable d'Hervé Jubert, Carbone modifié de Richard Morgan, Fumée d'opium de Graham Joyce, Faeriehackers de Johan Heliot, Les enchantements d'Ambremer de Pierre Pevel.
Nous : On a vu l'émergence de nouveaux auteurs (ou presque pour certains) durant cette période. Quels sont ceux qui vous semblent les plus prometteurs ?
Jacques Baudou : Deux m'ont fait une grande impression : Richard Morgan et Olivier Paquet (avec son Structura maxima). Je n'ai pas pu terminer de lire les ouvrages de Terry Goodkind ou de Sean Russel. Je n'ai pas encore lu Ken McLeod ni Sean McMullen. Je n"ai eu aucune envie d'ouvrir le Pincio à la lecture de la quatrième de couv' et je ne sais où sont parus Luc Verdier et Tristan Lhomme : pas reçus.
Nous : Parmi les grands retours, il y a celui, dans une certaine mesure, de Jack Vance. Est-ce un auteur que vous appréciez?
Jacques Baudou : Jack Vance est un auteur que j'aimais beaucoup, notamment pour Tschaï. Mais je ne trouve pas qu'on assiste à son grand retour. Rien de très convaincant n'est paru de lui ces derniers temps et l'hommage rendu à Cugel l'astucieux n'est que sympathique...
Nous : Ca bouge beaucoup dans le milieu de l'édition (Denoël, Pocket, Fleuve Noir, Mango, Flammarion…). Pensez-vous que cela soit de nature à influencer la production ?
Jacques Baudou : Oui, ça bouge éditorialement parlant. J'en suis inquiet. Y aura-t-il quelqu'un pour prendre la place de Jacques Chambon, formidable éditeur ? " Terreur " délocalisé au Fleuve Noir : Patrice Duvic aura-t-il là les moyens de continuer à publier Jonathan Carroll et Graham Joyce (deux auteurs essentiels) ? Y a-t-il encore une place pour une S-F de qualité, innovante, et pour une fantasy qui ne soit pas " formatée " ?
Nous : Un des phénomènes qui se confirment, c'est la présence de la science fiction jeunesse. Quelle place a-t-elle dans le paysage des littératures de l'imaginaire? Est-ce une littérature que vous appréciez et que vous suivez attentivement?
Jacques Baudou : Plus encore que la S-F proprement dite (représentée surtout par Mango et la collection de Denis Guiot), c'est la fantasy pour la jeunesse qui se développe. Il y a des romans remarquables chez Gallimard (Catherine Webb, William Nicholson, Erik Lhomme), chez Albin Michel (Abarat de Clive Barker, Coraline de Neil Gaiman, les Jubert), chez Nathan (Patrick Delperdange), chez Degliame (Laurent Genefort), chez Rageot (La quête d'Ewilan de Pierre Bottero). Oui, il y a un vrai mouvement que je suis avec attention.
Nous : On a assisté à un léger retour du space opéra ces derniers mois…
Jacques Baudou : Retour du space opéra : où ça ? Le dossier de Livres Hebdo ne m'avait pas convaincu. Et ce retour annoncé ne s'est pas traduit par des ouvrages de qualité qui se soient imposés comme la crème de la production S-F...
Nous : Quelles sont à votre avis les grandes tendances à venir ?
Jacques Baudou : Je ne suis pas devin et je ne vois rien de particulier se dessiner. Mais ce qui m'intéresse le plus, ce sont les romans qui dans l'orbe du " steampunk " à la française, mélangent avec virtuosité imagination, érudition et intertextualité. Tout ce qui tente une démarche novatrice. C'est pourquoi je prête une attention particulière aux textes d'Hervé Jubert, Pierre Pevel, Johan Heliot, Ugo Bellagamba, Fabrice Colin, David Calvo, Xavier Maumejean. Du côté anglo-saxon, je suis avec intérêt des auteurs comme Kage Baker, Terry Bisson, Walter Jon Williams, Robin Hobb, Gregory Keyes, Connie Willis et je prie pour qu'un éditeur français nous donne bientôt des nouvelles de Howard Waldrop. Et je voudrais bien que l'on reparle de J G Ballard, le plus grand auteur de SF à mon goût... J'attends avec patience un auteur qui me fera éprouver le grand choc ressenti en lisant Jonathan Carroll (Le pays du fou-rire), Robert Holdstock (Mythago wood), Dan Simmons (Hyperion, Le chant de Kali), Arturo Perez Reverte ou Peter Hoeg.
Jacques Baudou : Il me semble que ce qui a marqué la production des six premiers mois de l'année, c'est une très nette dominante " fantasy ".
Nous : Y'a-t-il un livre, ou plusieurs, qui pour vous ont marqué cette période ?
Jacques Baudou : Les oeuvres qui m'ont semblé les plus intéressantes ces derniers mois sont : Celtika de Robert Holdstock, Dreamericana de Fabrice Colin, Un tango du diable d'Hervé Jubert, Carbone modifié de Richard Morgan, Fumée d'opium de Graham Joyce, Faeriehackers de Johan Heliot, Les enchantements d'Ambremer de Pierre Pevel.
Nous : On a vu l'émergence de nouveaux auteurs (ou presque pour certains) durant cette période. Quels sont ceux qui vous semblent les plus prometteurs ?
Jacques Baudou : Deux m'ont fait une grande impression : Richard Morgan et Olivier Paquet (avec son Structura maxima). Je n'ai pas pu terminer de lire les ouvrages de Terry Goodkind ou de Sean Russel. Je n'ai pas encore lu Ken McLeod ni Sean McMullen. Je n"ai eu aucune envie d'ouvrir le Pincio à la lecture de la quatrième de couv' et je ne sais où sont parus Luc Verdier et Tristan Lhomme : pas reçus.
Nous : Parmi les grands retours, il y a celui, dans une certaine mesure, de Jack Vance. Est-ce un auteur que vous appréciez?
Jacques Baudou : Jack Vance est un auteur que j'aimais beaucoup, notamment pour Tschaï. Mais je ne trouve pas qu'on assiste à son grand retour. Rien de très convaincant n'est paru de lui ces derniers temps et l'hommage rendu à Cugel l'astucieux n'est que sympathique...
Nous : Ca bouge beaucoup dans le milieu de l'édition (Denoël, Pocket, Fleuve Noir, Mango, Flammarion…). Pensez-vous que cela soit de nature à influencer la production ?
Jacques Baudou : Oui, ça bouge éditorialement parlant. J'en suis inquiet. Y aura-t-il quelqu'un pour prendre la place de Jacques Chambon, formidable éditeur ? " Terreur " délocalisé au Fleuve Noir : Patrice Duvic aura-t-il là les moyens de continuer à publier Jonathan Carroll et Graham Joyce (deux auteurs essentiels) ? Y a-t-il encore une place pour une S-F de qualité, innovante, et pour une fantasy qui ne soit pas " formatée " ?
Nous : Un des phénomènes qui se confirment, c'est la présence de la science fiction jeunesse. Quelle place a-t-elle dans le paysage des littératures de l'imaginaire? Est-ce une littérature que vous appréciez et que vous suivez attentivement?
Jacques Baudou : Plus encore que la S-F proprement dite (représentée surtout par Mango et la collection de Denis Guiot), c'est la fantasy pour la jeunesse qui se développe. Il y a des romans remarquables chez Gallimard (Catherine Webb, William Nicholson, Erik Lhomme), chez Albin Michel (Abarat de Clive Barker, Coraline de Neil Gaiman, les Jubert), chez Nathan (Patrick Delperdange), chez Degliame (Laurent Genefort), chez Rageot (La quête d'Ewilan de Pierre Bottero). Oui, il y a un vrai mouvement que je suis avec attention.
Nous : On a assisté à un léger retour du space opéra ces derniers mois…
Jacques Baudou : Retour du space opéra : où ça ? Le dossier de Livres Hebdo ne m'avait pas convaincu. Et ce retour annoncé ne s'est pas traduit par des ouvrages de qualité qui se soient imposés comme la crème de la production S-F...
Nous : Quelles sont à votre avis les grandes tendances à venir ?
Jacques Baudou : Je ne suis pas devin et je ne vois rien de particulier se dessiner. Mais ce qui m'intéresse le plus, ce sont les romans qui dans l'orbe du " steampunk " à la française, mélangent avec virtuosité imagination, érudition et intertextualité. Tout ce qui tente une démarche novatrice. C'est pourquoi je prête une attention particulière aux textes d'Hervé Jubert, Pierre Pevel, Johan Heliot, Ugo Bellagamba, Fabrice Colin, David Calvo, Xavier Maumejean. Du côté anglo-saxon, je suis avec intérêt des auteurs comme Kage Baker, Terry Bisson, Walter Jon Williams, Robin Hobb, Gregory Keyes, Connie Willis et je prie pour qu'un éditeur français nous donne bientôt des nouvelles de Howard Waldrop. Et je voudrais bien que l'on reparle de J G Ballard, le plus grand auteur de SF à mon goût... J'attends avec patience un auteur qui me fera éprouver le grand choc ressenti en lisant Jonathan Carroll (Le pays du fou-rire), Robert Holdstock (Mythago wood), Dan Simmons (Hyperion, Le chant de Kali), Arturo Perez Reverte ou Peter Hoeg.