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Interview de Marc Vassart
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Interview de Marc Vassart

ActuSF : Comment est née l'idée de ce roman ?
Marc Vassart : Au retour de mon temps d'Aide Technique (Service National dans les Dom-Tom à l'époque...) en Nouvelle-Calédonie j'ai passé deux mois en Indonésie, le début d'un fort attachement pour ce pays... et puis je voulais raconter le combat des gens qui luttent pour la conservation de la nature. Prendre une espèce peu connue comme le dugong, au "physique" pas du tout spectaculaire était un vrai défi.

ActuSF : Qu'aviez-vous envie de faire ? Un mélange entre aventure et exotisme mais avec une sorte de "message" ?
Marc Vassart : Oui, tout à fait, le roman peut éduquer ou interpeller en distrayant, c'est sa force...

ActuSF : Parlez-nous un peu du dugong. Quel est cet animal et est-il actuellement en danger comme dans votre livre ?
Marc Vassart : C'est un mammifère aquatique, un sirénien, proche du lamantin qui lui vit en Amérique du sud et en Afrique de l'ouest. C'est un herbivore assez placide qui porte bien son nom de "vache de mer". Dans mon livre il a disparu, aujourd'hui il en reste quelques milliers, on ne connaît pas ses effectifs avec précision.

ActuSF : Qu'est-ce qui vous a donné l'idée de conférer à leurs larmes des propriétés particulières ?
Marc Vassart : Je ne sais pas ! J'ai trouvé l'idée poétique...

ActuSF : C'est un livre passionnant qui aborde de nombreux thèmes, notamment écologiques. Il vous a donné beaucoup de travail de documentation ?
Marc Vassart : Oui, il y a pas mal de documentation mais ce sont surtout mes voyages qui m'ont inspiré. La plupart des histoires "annexes" au thème principal et en rapport avec la conservation de la nature sont des expériences personnelles ou celles de proches travaillant dans ce domaine. Quand je travaillais en Arabie Saoudite à la conservation des oryx/outardes/gazelles, nous avons effectivement retrouvé un jour en plein désert des ibis chauves, une espèce quasiment éteinte, j'en parle dans Les Larmes... ; l'histoire des bébés tortues emprisonnés dans leur nid à cause des rejets d'une cimenterie, c'était en Mer Rouge, là aussi c'est vrai...

ActuSF : Evoquons vos personnages. Comment les voyez-vous ? Amélie semble insaisissable...
Marc Vassart : Amélie est à la frontière du mythe et de la réalité. C'est une femme entière qui se bat pour un idéal, elle condamne au malheur les hommes qu'elle croise car elle met la barre trop haut, on se brûle les ailes à trop l'approcher...

ActuSF : A vous lire, on a la sensation d'un grand cri contre la pollution, l'état de planète et la bêtise humaine. C'est le sentiment qui vous a animé lors de l'écriture ?
Marc Vassart : Oui, tout a fait. A l'époque je voulais me battre, je suis devenu, pas résigné, mais plus fataliste : j'ai maintenant une vision plus de "géologue", une vision au long terme de la planète. Bien sûr, cela aurait été extraordinaire de léguer à nos enfants une terre riche et vivante avec des rhinocéros, des tigres et des éléphants, malheureusement je crains que ce ne soit pas possible. La France, l'un des pays les plus riches de la planète, n'a pas été capable d'empêcher la disparition du bouquetin des Pyrénées et bientôt du hamster d'Alsace. Qu'est-ce que vous voulez dire aux Africains et aux Indiens qui luttent pour se nourrir ? Demain sera différent. Qui peut dire "meilleur" ou "pire", et d'abord meilleur pour qui ?

ActuSF : Quels sont maintenant vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Marc Vassart : J'ai deux projets : l'un collectif de description fantasmatique d'un continent imaginaire, projet en cours de finition, et un autre, personnel, intitulé Le Serval Noir, qui se passe en Afrique de l'est et qui décrit les aventures d'un ethnolinguiste en quête de la langue mère, la première langue parlée par les hommes sur Terre, discussion en cours avec un éditeur.

ActuSF : Petite question pour finir : quel métier vouliez-vous faire lorsque vous étiez enfant ?
Marc Vassart : Celui que je fais maintenant ! Vétérinaire et écrivain !

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