- le  
Interview de Nathalie Le Gendre
Commenter

Interview de Nathalie Le Gendre

Nous : Pourquoi avez-vous choisi d'écrire pour la jeunesse? Pensez-vous que les jeunes sont plus réceptifs aux messages que vous cherchez à faire passer?
Nathalie Le Gendre : Peut-être parce que je ne suis pas encore réellement parvenu à quitter le monde des adolescents. Et puis aussi parce que, à mon sens, un jeune n’a pas la même approche du monde qu’un adulte. Il n’est pas encore au stade des désillusions et est très sensible aux problèmes de son prochain. Ecrire pour la jeunesse, c’est aussi le contact avec les jeunes lecteurs qui est plus enrichissant et plus franc. Chose rare avec l’adulte.

Nous : Vous utilisez la SF comme un conte philosophique sur la liberté et le rêve. Pourquoi avoir choisi d'écrire dans ce genre littéraire ?
Nathalie Le Gendre : J’adore imaginer, inventer des petits mondes parallèles, malgré la dure réalité de mes sujets, et la SF me le permet. Vous savez, j’ai toujours été fascinée par les mythes et légendes, la mythologie grecque, les civilisations comme celle des Mayas, des Incas, etc…, fascinée par leur avance sur leur temps, ce petit truc supplémentaire, extraordinaire et enchanteur; c’est pourquoi j’aime la SF, car c’est aussi un domaine qui nous fait rêver et que l’on peut créer à souhait.

Nous : Dans Mósa Wòsa comme Dans Les Larmes de Gaïa, vous choisissez des personnages qui souffrent énormément. N'est-il pas difficile d'exprimer à travers l'écriture ce qu'ils ressentent? Vous attachez-vous à vos personnages?
Nathalie Le Gendre : Mes personnages et moi, nous sommes liés dès le départ : ils sont en moi, je suis en eux, nous ne faisons qu’un. Comme sur la scène, j’endosse leur vie, leurs émotions, et je couche facilement sur le papier tout ce qu’ils ont à dire, ce qu’ils ressentent, ce qu’ils sont. Je suis là pour les aider, les sauver. Une fois que j’ai fait ce que j’avais à faire pour eux, ils n’ont plus besoin de moi et le roman est fini. La séparation est très difficile, mais heureuse.

Nous : Dans vos deux romans, vous abordez des sujets assez durs et vous n'hésitez pas à faire réagir le lecteur. Pour quelles raisons? Est-ce un moyen de faire passer des messages?
Nathalie Le Gendre : Je ne veux pas réellement faire passer des messages, je veux juste que le lecteur, adolescent ou adulte, se pose des questions en lisant mes livres; je veux le toucher, lui remuer les tripes.


Nous : Protéger la nature, lutter contre le racisme, contre l'intolérance, vivre ses rêves, se battre pour sa liberté... Pensez-vous que le jeune lecteur soit sensible à tout cela?
Nathalie Le Gendre : Oui, énormément. La vie du jeune lecteur commence juste, il a donc encore tout le courage pour s’imaginer franchir des montagnes et sauver la face du monde. Les jeunes sont les acteurs de demain, quelle va être leur vie? A eux d’y réfléchir et de prendre les choses en main.

Nous : Dans Mósa Wòsa, votre approche du clonage diffère un tant soit peu de ce qu'on lit habituellement. Que pensez-vous du clonage? Et si on vous proposait de vous cloner ou de cloner vos enfants, accepteriez-vous?
Nathalie Le Gendre : Aïe ! Me cloner ? Certainement pas ! Il n’en faut pas deux comme moi sur Terre ! Blague à part. Non, ça ne me plairait pas du tout (encore moins cloner mes enfants !) et puis… dans quel but ? C’est contre nature. Si le clonage est utile pour sauver des vies, oui ; mais si cela entraîne des abus et des débordements, non.

Nous : Pourquoi avoir choisi des héros indiens? Est-ce que la culture indienne vous inspire? Qu'est-ce qui vous plaît chez ce peuple?
Nathalie Le Gendre : J’ai toujours admiré ces peuples, parmi d’autres, outre les clichés cinématographiques. La communion qu’ils avaient (ou ont?) avec la nature, leur philosophie de la vie, leur courage, tout cela m’inspire.

Nous : La liberté est un thème qui revient dans vos romans: la liberté de vivre, de penser et de rêver. Est-ce que pour vous, nous sommes entrain de la perdre?
Nathalie Le Gendre : L’avons-nous seulement un jour acquise?

Nous : Quelles sont ou quelles ont été vos influences (littéraires, cinématographiques, culturelles…)?
Nathalie Le Gendre : J’ai horreur de me faire influencer. Donc aucune.

Nous : Quels sont vos futurs projets?
Nathalie Le Gendre : Ils sont nombreux, mais je n’aime pas trop les dévoiler. Disons que je suis sur un troisième roman, toujours pour Autres Mondes, aux thèmes toujours aussi forts, et que le sujet du quatrième se réfère à une page d’histoire de la Bretagne.

Nous : Reste une petite question subsidiaire : Enfant, que vous vouliez-vous faire plus grand ?
Nathalie Le Gendre : Question compliquée, car comme aujourd’hui, j’aurais voulu toucher à tout... Mise à part les métiers artistiques (théâtre, dessin, etc…), je voulais être également pilote de courses moto.

à lire aussi

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?