Actusf : Petit bilan de santé pour commencer. Comment se portent les éditions Mnémos ?
Nathalie Weil: Le début d’année a été difficile mais la rentrée est bonne. Et nous avons toujours plein de projets dans les cartons !
Actusf : Peux-tu nous présenter tes sorties de l’automne ?
Nathalie Weil: Les sorties sont entre nouveautés et réédition d’incontournables.
En septembre nous avons réédité en intégrale le cycle de Tiamat de Joan D. Vinge et en novembre Contact de Carl Sagan. Ce sont pour nous deux très bons titres qui n’étaient plus disponibles et qui font partie des livres à avoir lu.
Nous publions aussi Franck Plasse, un nouvel auteur, après Adrien Tomas en août.
Rubedo, la conspiration des lumières traite d’un genre un peu moins développé en imaginaire : de l’historique, des complots, des intrigues et du fantastique.
Ensuite nous avons La loi des mages, une traduction d’un best seller russe, un pari osé mais qui va surprendre par son style imagé et poétique. Le tome deux est prévu pour février.
En novembre, le nouveau Charlotte Bousquet, Matricia ! et la clôture de sa trilogie de l’Archipel des Numinées (Arachnae, Cythériae, Matricia).
Et puis un nouvel Ourobores (comme Abyme et Kadath), c’est Kesh, la vallée de l’éternel retour d’Ursula Le Guin,.
Actusf : Vous accueillez deux jeunes auteurs dans votre catalogue, Adrien Tomas et Franck Plasse. Qui sont-ils ?
Nathalie Weil: Adrien Tomas nous a envoyé son manuscrit. Il a été repéré en comité de lecture puis Frédéric Weil l’a lu et a eu le coup de cœur. C’est un premier roman avec une maîtrise étonnante de construction de l’histoire. C’est une très bonne surprise éditoriale, puisque nous allons réimprimer le mois prochain. Un auteur à suivre !
Franck Plasse a déjà écrit pour du jeu de rôle, de la presse, nous le connaissons depuis longtemps et il nous a naturellement proposé son manuscrit.
Actusf : Peux-tu nous parler de Kesh, le guide de la vallée de l'éternel retour d'Ursula Le Guin, illustré par Diego Tripodi. Comment est né ce projet ?
Nathalie Weil: Le projet est né en voyant que le livre édité il y a un moment par Acte Sud n’était plus disponible et que les droits étaient libres. Sébastien Guillot et Frédéric Weil qui avaient adoré le livre ont voulu le rééditer mais avec la richesse du monde développé, le roman n’était pas approprié et ils ont tout de suite pensé à l’intégrer dans la collection Ourobores. Diego Tripodi, choisi pour illustrer les 352 pages du guide y apporte une ambiance, une compréhension de l’œuvre d’Ursula Le Guin qui prend tout son sens dans cette présentation. Le format sera carré, avec une belle couverture de Diego et tout l’intérieur sera traité en encre sépia.
Actusf : S’il n’y a pas véritablement de rentrée littéraire en Imaginaire, le phénomène qui occupe de l’espace dans les médias et les libraires impactent-ils tes ventes ? Est-ce que cela a des conséquences ?
Nathalie Weil: Il n’ y a pas de « rentrée » mais quand même un redémarrage après deux mois d’été et puis c’est la préparation de Noël. Le lecteur est peut être plus attentif à cette période et comme c’est poussé par les libraires et la presse, oui, c’est en général une période favorable.
Ceci dit, La Geste du sixième royaume, d’Adrien Tomas est sorti le 18 août et a très bien marché, il n’y a pas toujours de règles établies…
Actusf : Comment choisissez-vous les mois de parution de vos titres ? Y'a-t-il une "stratégie" avant Noël ?
Nathalie Weil: Nous avons une stratégie pour notre collection Ourobores, comme le Ursula le Guin. Les beaux livres, plus chers, sont des cadeaux de Noël, ou sont achetés ensuite avec les étrennes.
Pour le reste, non, pas de stratégie particulière.
Actusf : On parle d’une crise en librairie depuis le début de l’année avec une baisse de leur fréquentation et des ventes. As-tu ressenti ce phénomène sur les ventes de Mnémos ? Est-ce que cela vous a incité à changer des choses dans le programme de parution ? Es-tu inquiète pour l’avenir ?
Nathalie Weil: Oui, nous l’avons ressenti. C’est plus qu’il y a un réajustement. Les titres sont un peu moins placés dès le départ mais le réassort est plus constant. Les prises de risque de la part des libraires sont plus mesurées. Si ça se vend, ils recommandent. Il est donc plus difficile pour nous de miser sur un titre. Nous avons eu le cas avec Mordre le bouclier de Justine Niogret. Après le succès de Chien du Heaume, nous attendions un bon placement et en fait il a été comme les autres. Sauf que maintenant on va le réimprimer, idem pour le titre d’Adrien Tomas.
Nous n’allons pas changer spécialement notre programme, faire la girouette, c’est aussi perdre une identité et on doit au contraire la renforcer. Je ne suis pas inquiète par nature mais quand on fait des livres, c’est aussi pour les faire partager et quand c’est au plus grand nombre c’est encore mieux. On a parfois l’impression d’être dans une niche de plus en plus petite. Il faut s’adapter, anticiper, avoir des idées, nous verrons bien…
Actusf : On parle de plus en plus du livre numérique. Quel est votre positionnement là dessus ?
Nathalie Weil: Nous serons prêts pour avril 2012 avec de grosses choses et à notre manière… Je n’en dis pas plus.
Actusf : Quels sont les titres à venir en 2012 ? Que peux-tu déjà nous dire sur le programme ?
Nathalie Weil: Oui, le retour de Laurent Kloetzer, avec en janvier Petites Morts que Charlotte Volper va éditer, on y retrouve Jaël, le personnage principal de Mémoire Vagabonde, qui avait eu le prix Julia Verlanger. Un nouveau Frédéric Delmeulle, une nouvelle traduction de HP Lovecraft, par David Camus, comme pour Les Contrées du Rêve, Les trois tomes de JC Cherryh, que nous avions décalé paraîtront tous en 2012, et puis pour la fin d’année un Ourobores sur Jules Vernes, illustré par Nicolas Fructus. Tout ceci n’étant qu’une petite partie de notre programme !