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Interview de Paul Carta sur Le Prince Boiteux
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Interview de Paul Carta sur Le Prince Boiteux

Actusf : Comment est née l'idée de la série ?
Paul Carta : Mon idée était de travailler sur les dieux de la mythologie grec et romaine mais en les  mettant dans un univers de fantasy que j'aurais inventé. J'ai toujours aimé l'idée des dieux qui interagissent avec les êtres humains et inversement. C'est ce qui est au départ des Petits Dieux. Et puis j'ai continué dans la même voie avec l'idée que les dieux veulent notre bien mais qu'ils peuvent se tromper, faire des erreurs ou prendre des décisions que nous ne comprenons pas. J'avais envie de créer des divinités qui ont des caractères et des sentiments humains.
 
Actusf : Il y a toute une discussion justement au début du roman entre deux personnages sur les dieux, les semi-dieux et les hommes qui deviennent des dieux...
Paul Carta : Oui c'est une idée déjà présente dans la mythologie grecque. Est-ce qu'Hercule est un dieu ? Il n'a pas accès à l'Olympe mais il est transformé en constellation. Est-ce que c'est mieux ? Est-ce que c'est moins bien ? Je me situe dans cette veine. La quête du prince Boiteux, c'est l'idée qu'une famille régnante a été désignée pour être la voix de la divinité. Tous les dix jours, lors du Jour de justice, le dieu en question prend possession de l'Empereur, le « pourvoyeur », et rend la justice face aux habitants. Et comme il peut voir dans les âmes et dans les esprits, on ne peut pas éviter que la vérité soit révélée. Je voulais cette présence permanente de la divinité au quotidien dans mon univers. Même si les hommes sont censés se débrouiller tout seul.
 
Actusf : Il y a aussi l'idée de la reconquête du trône par le jeune héros. Qu'est-ce qui vous intéressait dans ce souffle là ? 
Paul Carta : C'est surtout l'idée de la responsabilité. Khimaï veut régner. Ce n'est pas tant son droit que son devoir. Régner ça veut dire « je me dois aux autres ». Son trône a été usurpé sans que l'on sache trop pour quoi et par qui. Il doit donc le reconquérir. Dans le tome 2, une fois qu'il sera un peu plus mature, mon personnage va se demander s'il en a d'ailleurs vraiment envie... 
 
 
Actusf : Son mentor est un guerrier parfait même s'il lui manque un bras. Est-ce que c'est facile de créer une telle personnalité qui a l'air monolithique ? Comment l'avez-vous imaginé ? 
Paul Carta : C'est un personnage dont le maître mot est la loyauté. Il ne se pose jamais de question. Donc oui c'était assez facile de l'imaginer. C'est quelqu'un d'entier. Et en plus il est muet la plupart du temps. Ça facilite la chose (rire). Par contre, décrire ses capacités au combat dans la vie quotidienne, c'est finalement ce qui était le plus complexe à écrire. Ou même sa connaissance de la survie... Il a presque un sixième sens pour détecter le danger. 
 
Actusf : Comment vous avez imaginé l'univers et poser ses bases ? 
Paul Carta : Franchement, tout est venu petit à petit. Les dieux étaient déjà là dans les volumes édités précédemment. Là, les gens se questionnent sur le Dieu secret. Il n'a pas d'attributs par rapport aux 200 autres dieux qui existent dans le panthéon. Je ne les ai pas tous nommés mais attention je pourrais le faire un jour (rires). Comme on ne connait même pas son nom, il est au centre de toutes les suppositions.  
 
Je voulais aussi une sorte de pacte à égalité entre ce dieu et les humains. Chacun doit donner à l'autre. 
 
Actusf : Combien de tome pour ce cycle ? 
Paul Carta : Là, j'ai prévu deux tomes pour l'histoire de Khimaï. Ensuite ce sera la réédition des Endormies et du Dieu caché. Il y aura donc une résonance entre les deux histoires. Et puis, je suis en train d'écrire la suite qui se passe sur un continent qui n'a aucun contact avec les deux autres. La religion y est complètement différente. Ils n'ont pas accès aux dieux mais à l'esprit de leurs ancêtres. J'ai aussi imaginé la découverte d'un autre continent qui est pris selon les gens comme une menace ou comme une chance. Il y aura donc 6 tomes. 
 
Actusf : Quelles ont été vos influences littéraires ?
Paul Carta : Il y a Robin Hobb. On me dit que cela ressemble un peu à ce qu'elle fait avec l'Assassin Royal. Je travaille sur les archétypes comme elle. Après parmi les autres auteurs, il y a notamment Jack Vance pour ses univers chatoyants et ses personnages, même s'ils ont souvent moins d'importances que les univers justement. Il y a également le cycle de Majipoor de Robert Silvervberg pour les décors et pour l'idée du cycle. Je ne veux pas comme lui faire un cycle « chronologique ». Je veux pouvoir faire des préquels, m'arrêter sur tel ou tel point... Dans Majipoor, le héros c'est la planète. Moi je ne veux pas m'arrêter sur un seul personnage. 
 
Actusf : Et pourquoi la fantasy ?
Paul Carta : La fantasy est un bon moyen de raconter des histoires et j'aime raconter des histoires. Mais j'ai aussi écrit de la science-fiction. J'écris ce que j'aime. J'ai fait des voyages dans le temps et des histoires de vaisseaux intergalactiques. J'ai toujours lu de la fantasy et joué au jeux de rôle...

 
 
 

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