ActuSF : Comment est née l’idée de La Vierge noire ?
Philippe Mignaval : Je vis en Auvergne non loin du Puy-en-Velay et j'ai toujours été sensible aux mystères issus de la nuit des temps. On vénère depuis longtemps au Puy une étrange idole...
ActuSF : Pourquoi avoir choisi la vierge noire comme second thème central de votre roman ?
Philippe Mignaval : Pourquoi les Vierges noires sont-elles noires ? Le noir est la couleur des ténèbres et du mal alors que la Vierge Marie est lumière et pureté. Il y a là une contradiction diabolique. Beaucoup de gens ont bâti des théories. Ce n'est pas mon cas. De même que la Bête du Gévaudan restera un mystère non élucidé, on ne connaîtra jamais le fin mot de l'histoire des Vierges noires. Porte ouverte donc à tous les fantasmes. J'en profite pour bâtir un thriller ésotérique où le sang coule à flots et où divers fanatiques, dans le monde d'aujourd'hui, se lancent à la poursuite (chasse au trésor, comme vous dites, ou quête du Graal) d'une statue mystiquement chargée.
ActuSF : Comment voyez-vous Alban Vertigo? Comment parleriez-vous de votre personnage ?
Philippe Mignaval : Alban Vertigo, mon héros, est un esprit sceptique. Souvent ironique et désabusé. Voire très mal dans sa peau.
ActuSF : C’est un homme très pragmatique, vous ressemble-t-il ?
Philippe Mignaval : Vertigo, c'est moi pour beaucoup. Je crois que mon approche rationnelle rend plus crédible l'histoire que j'ai échaffaudée. Pour ce qui est de l'ésotérisme, je flirte avec, mais c'est le mystère et l'atmosphère qui me fascinent.
ActuSF : Comment avez construit votre histoire ? A-t-il été difficile de concevoir cette véritable chasse au trésor ? Est-ce que cela vous a demandé de la documentation ?
Philippe Mignaval : Oui, j'ai fait des lectures préalables pour voir tout ce qu'on disait ou fantasmait sur la Vierge noire, mais ce n'était pas pour épouser telle ou telle version. J'en ai fait le terreau de ma fiction afin d'ouvrir grandes les portes à l'imaginaire.
ActuSF : C’est votre second polar ésotérique basé sur une vieille légende. Avez-vous prévu un nouveau roman de ce genre ?
Philippe Mignaval : Rayon projets, je n'ai rien à l'esprit pour l'instant, mais je crois qu'un jour je me lancerai dans un autre roman flirtant avec le réalisme fantastique. J'y trouve mon compte.
ActuSF : On vous connaît plusieurs casquettes, celles de journaliste, d’écrivain de livres humoristiques avec les bêtisiers mais aussi celle de romancier. Lequel de ces exercices vous apporte le plus de satisfaction personnelle et pourquoi ?
Philippe Mignaval : Faire des romans est plus excitant que des recueils d'humour involontaire. C'est plus difficile évidemment. Beaucoup plus de travail pour moins de débouchés. Mais on peut y exprimer ses émotions et se vibrations. En fiction, on a tous les droits.
ActuSF : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes écrivains qui souhaitent se lancer dans l’écriture de thriller ?
Philippe Mignaval : Des conseils à donner ? Personnellement, j'ai horreur d'en recevoir. L'auteur est le point de départ de son propre travail. A partir de là, il faut être critique avec soi-même. Trier le bon grain de l'ivraie.
ActuSF : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Philippe Mignaval : Attendre un vent favorable.
La chronique de 16h16 !