Actusf : Tout d'abord comment est née l'idée de cette nouvelle ? Je crois qu'elle était destinée dès le début à un recueil c'est ça ?
Roland C.Wagner : Elle m'a été commandée par Daniel Riche pour l'anthologie Futurs antérieurs. Daniel, qui avait été mon directeur de collection sur L'Odyssée de l'espèce et L'Aube incertaine, savait bien que je ne pouvais rien faire comme tout le monde et il était curieux de voir à quelle sauce j'allais assaisonner le steampunk.
Actusf : Comment l'as-tu construite ? Qu'est-ce que tu avais envie de faire ?
Roland C.Wagner : Je me souviens surtout de ce que je n'avais pas envie de faire. Honnêtement, je n'ai jamais été très convaincu par le steampunk, qui m'est toujours apparu comme un sous-genre… disons « gadget », peu susceptible d'apporter grand chose de neuf à la SF. Il était donc hors de question pour moi de situer mon texte à Londres, ou même en Europe. D'où les USA - d'autant plus que je fais partie de ces gens qui sont convaincus du rôle joué par Les Mystères de l'Ouest dans la genèse du steampunk. Pour le reste, je n'avais plus qu'à décliner à ma sauce l'hyper-référenciation qui est l'une de ses principales caractéristiques, en prenant bien soin de laisser de côté tous les aspects victoriens qui me gavent profondément. Je n'ai pas la nostalgie de cette époque puritaine.
Actusf : Des indiens, des cowboys, qu'est-ce qui t'intéressait dans cette période ? Les personnages mythiques que tu évoques où peut-être ce climat particulier avec la Frontière ?
Roland C.Wagner : Quand j'étais gamin, j'adorais les westerns. Ça fait autant partie de ma culture que Flash Gordon ou Boris Vian. Seulement, il se trouve j'ai tendance à mettre Lucky Luke et John Wayne sur le même plan - des éléments d'une mythologie figée et désuète. Et puis, je venais de lire Cent ans de déshonneur, le premier livre qui a dénoncé le sort que les Étatsuniens ont fait subir aux Indiens ; je suppose que ça a déclenché quelque processus mental inconscient : il fallait que ça sorte.
Actusf : On croise pas mal de figures mythiques des westerns. Ca t'a demandé beaucoup de documentation ?
Roland C.Wagner : Pas le moins du monde : j'avais déjà tout en mémoire. Et puis, même si mes souvenirs m'ont trahi, ça n'a pas d'importance vu que le principe était de prendre des libertés par rapport à la réalité et aux mythes individuels pour mettre en scène une mythologie collective un tantinet revisitée.
Actusf : Le retour a été assez bon je crois. Quels sont les commentaires que tu as entendu le plus souvent ?
Roland C.Wagner : « Mort de rire ».
Actusf : Il y a une intense jubilation à lire ce texte. On a l'impression que tu t'es vraiment amusé à l'écrire ? C'est vrai ?
Roland C.Wagner : Oui. C'est l'une des nouvelles dont l'écriture m'a procuré la plus grande jubilation. Et, alors que chacun sait que je suis très exigeant et que je travaille beaucoup l'écriture de mes textes, par couches successives qui se recouvrent peu à peu, jusqu'à obtenir le résultat exact que je désire, la version publiée est pour ainsi dire un premier jet.
Actusf : La dernière question rituelle, sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Roland C.Wagner : Sur Rêves de Gloire, mon uchronie algérienne. Inutile de dire que c'est un livre très difficile sur un thème très délicat. En fait, plus j'avance dans sa rédaction, et plus je me dis que personne n'a jamais écrit un truc pareil - et que, pour tout un tas de raisons qu'il serait trop long d'exposer mais qui sont essentiellement liées à mon vécu et à celui de mes parents, je suis sans doute la seule personne sur toute la planète à pouvoir le faire - ou, en tout cas, à pouvoir le faire ainsi. La charge émotionnelle est vraiment très forte, et je dois composer avec les souvenirs qui remontent et les souffrances qui vont avec. Je crois que c'est Moorcock qui disait qu'il fallait écrire avec ses tripes ; je ne sais pas s'il le faut - mais, là, je n'ai pas le choix. Bien sûr, je savais que ça serait douloureux - sinon, je n'aurais pas temporisé pendant près de vingt ans -, mais je ne pensais pas que ça remuerait tant de choses. Et je crains vraiment qu'il ne fasse pleurer ma mère quand elle le lira.
Roland C.Wagner : Elle m'a été commandée par Daniel Riche pour l'anthologie Futurs antérieurs. Daniel, qui avait été mon directeur de collection sur L'Odyssée de l'espèce et L'Aube incertaine, savait bien que je ne pouvais rien faire comme tout le monde et il était curieux de voir à quelle sauce j'allais assaisonner le steampunk.
Actusf : Comment l'as-tu construite ? Qu'est-ce que tu avais envie de faire ?
Roland C.Wagner : Je me souviens surtout de ce que je n'avais pas envie de faire. Honnêtement, je n'ai jamais été très convaincu par le steampunk, qui m'est toujours apparu comme un sous-genre… disons « gadget », peu susceptible d'apporter grand chose de neuf à la SF. Il était donc hors de question pour moi de situer mon texte à Londres, ou même en Europe. D'où les USA - d'autant plus que je fais partie de ces gens qui sont convaincus du rôle joué par Les Mystères de l'Ouest dans la genèse du steampunk. Pour le reste, je n'avais plus qu'à décliner à ma sauce l'hyper-référenciation qui est l'une de ses principales caractéristiques, en prenant bien soin de laisser de côté tous les aspects victoriens qui me gavent profondément. Je n'ai pas la nostalgie de cette époque puritaine.
Actusf : Des indiens, des cowboys, qu'est-ce qui t'intéressait dans cette période ? Les personnages mythiques que tu évoques où peut-être ce climat particulier avec la Frontière ?
Roland C.Wagner : Quand j'étais gamin, j'adorais les westerns. Ça fait autant partie de ma culture que Flash Gordon ou Boris Vian. Seulement, il se trouve j'ai tendance à mettre Lucky Luke et John Wayne sur le même plan - des éléments d'une mythologie figée et désuète. Et puis, je venais de lire Cent ans de déshonneur, le premier livre qui a dénoncé le sort que les Étatsuniens ont fait subir aux Indiens ; je suppose que ça a déclenché quelque processus mental inconscient : il fallait que ça sorte.
Actusf : On croise pas mal de figures mythiques des westerns. Ca t'a demandé beaucoup de documentation ?
Roland C.Wagner : Pas le moins du monde : j'avais déjà tout en mémoire. Et puis, même si mes souvenirs m'ont trahi, ça n'a pas d'importance vu que le principe était de prendre des libertés par rapport à la réalité et aux mythes individuels pour mettre en scène une mythologie collective un tantinet revisitée.
Actusf : Le retour a été assez bon je crois. Quels sont les commentaires que tu as entendu le plus souvent ?
Roland C.Wagner : « Mort de rire ».
Actusf : Il y a une intense jubilation à lire ce texte. On a l'impression que tu t'es vraiment amusé à l'écrire ? C'est vrai ?
Roland C.Wagner : Oui. C'est l'une des nouvelles dont l'écriture m'a procuré la plus grande jubilation. Et, alors que chacun sait que je suis très exigeant et que je travaille beaucoup l'écriture de mes textes, par couches successives qui se recouvrent peu à peu, jusqu'à obtenir le résultat exact que je désire, la version publiée est pour ainsi dire un premier jet.
Actusf : La dernière question rituelle, sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Roland C.Wagner : Sur Rêves de Gloire, mon uchronie algérienne. Inutile de dire que c'est un livre très difficile sur un thème très délicat. En fait, plus j'avance dans sa rédaction, et plus je me dis que personne n'a jamais écrit un truc pareil - et que, pour tout un tas de raisons qu'il serait trop long d'exposer mais qui sont essentiellement liées à mon vécu et à celui de mes parents, je suis sans doute la seule personne sur toute la planète à pouvoir le faire - ou, en tout cas, à pouvoir le faire ainsi. La charge émotionnelle est vraiment très forte, et je dois composer avec les souvenirs qui remontent et les souffrances qui vont avec. Je crois que c'est Moorcock qui disait qu'il fallait écrire avec ses tripes ; je ne sais pas s'il le faut - mais, là, je n'ai pas le choix. Bien sûr, je savais que ça serait douloureux - sinon, je n'aurais pas temporisé pendant près de vingt ans -, mais je ne pensais pas que ça remuerait tant de choses. Et je crains vraiment qu'il ne fasse pleurer ma mère quand elle le lira.