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Interview de Sam Nell
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Interview de Sam Nell

Actusf : Première question, peux-tu te présenter pour les lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?
Sam Nell : Je suis venu en fait à l'écriture sur le tard puisque j'ai fait dix ans de finances, ce qui n'a pas grand chose à voir ni avec la littérature, ni avec la littérature de l'imaginaire. Comme beaucoup, je suis né à la fantasy avec le Seigneur des Anneaux. Mes lectures m'ont ensuite mené vers les grandes séries de fantasy anglo-saxonnes comme celles de Raymond E. Feist ou Fritz Leiber. Parmi mes grandes émotions, il y a le cycle d'Ambre de Roger Zelazny et tout ce qu'a écrit Guy Gavriel Kay. C'est pour moi un maître sur ce qu'il est capable de faire avec ses personnages, son univers et ses intrigues. Et puis il y a bien évidemment le Trône de fer de George R.R.Martin parce qu'il se rapproche énormément des séries télés et de l'univers cinématographiques que j'aime.

Actusf : Qu'est-ce qui t'a amené à l'écriture ?
Sam Nell : J'ai lu une étude il n'y a pas très longtemps disant qu'un français sur deux écrit, depuis le journal intime en passant par des poèmes jusqu'à l'espoir d'envoyer un manuscrit à un éditeur. J'en fais partie et je suis passé par à peu près toutes les étapes. Et puis il y a sept ou huit ans, j'ai franchi un cap en me disant « j'ai envie d'écrire pour être lu ». Je voulais faire de la fiction et du divertissement. La fantasy a alors été un premier pas naturel parce que j'en lisais beaucoup et que je faisais du jeu de rôle. J'avais donc une propension naturelle pour ce genre. J'en parle en toute humilité en tant que jeune auteur mais la fantasy permet d'avoir des univers peu contraignant et dans lesquels il est le plus facile d'écrire une histoire qui se tienne. Quand je serais vraiment très fort, j'écrirais comme Paul Auster des histoires formidables avec des gens comme toi et moi mais pour l'instant j'ai besoin de boules de feu et de dragons.

Actusf : Comment tu pourrais nous présenter Chevaucheur d'Ouragan ?
Sam Nell : Disons que c'est un roman d'aventure, plutôt épique, avec des corsaires dans un univers de fantasy très haut en couleur et qui je l'espère offre beaucoup d'action et de rebondissements. C'est dur pur divertissement... Il n'y a pas qu'un seul personnage central. Il y a deux trames narratives avec deux duo de personnages qui s'opposent entre eux. Trestan Vortigern est le capitaine d'un « avire » atlante. C'est un bateau corsaire volant. Il n'y a volontairement pas de « n » au début de « avire ». Il est suivi de très près par son chroniqueur Abel de Tyr qui est le personnage dont on a quasiment tout le temps le point de vue. Il m'intéresse beaucoup parce qu'il a de nombreuses failles. Il regarde ce Chevaucheur d'Ouragan avec des yeux très particuliers. Et dans une deuxième trame narrative il y a un autre personnage auquel je suis attaché qui s'appelle Dargo. C'est un vrai salopard. Si mon roman n'a pas vraiment de héros, il a en tout cas un vrai méchant. Il est accompagné par une dryade dont il est très proche et qui le voit avec une espèce d'auréole...

Actusf : Qu'est-ce qu'un Chevaucheur d'Ouragan ?
Sam Nell : C'est un capitaine d'un avire atlante, c'est à dire un bateau volant de la flotte céleste atlante. Et c'est un corsaire. Il a reçu une lettre de marque de l'Impératrice atlante. Et il chevauche les ouragans. Je ne veut pas trop en dire mais il y a de bonnes raisons pour qu'il porte ce titre...

Actusf : La quatrième de couverture parle d'un hommage à Moorcock...
Sam Nell : Même s'il y a des influences de Moorcock, j'avoue que ce n'est pas moi qui ait eu cette brillante idée de faire le rapprochement. Mais c'est vrai que la civilisation Atlante décadente peut rappeler Melniboné. Sans doute qu'on peut également faire le parallèle entre le duo Trestan Vortigern / Abel de Tyr et Elric / Tristelune. Et puis il y a une référence à Moorcock très importante pour moi dans la cosmologie de l'univers et les forces qui l'animent. Là l'influence est évidente...

Actusf : Le projet a duré sept-huit ans, quel effet ça fait d'avoir le livre entre les mains ?
Sam Nell : J'ai dormi avec lorsque je l'ai reçu... Je ne sais pas comment c'est pour les autres auteurs mais il y a eu une phase d'extase une fois que j'ai eu l'objet entre les mains. Après il y a eu une phase d'incertitude « est-ce que c'est vraiment réel, est-ce qu'il est vraiment là, est-ce que les gens vont le lire, qu'est-ce qu'ils vont en penser? » C'était une sorte de stress insupportable pour ma compagne. Maintenant, ça commence à aller mieux. Les premiers lecteurs me font des retours, je dédicace des livres à des gens qui achètent... Ça doit être vrai.

Actusf : Quels sont tes projets ?
Sam Nell : J'ai écrit Chevaucheur d'Ouragan comme un roman se tenant d'une pièce. Maintenant qu'il est sorti, Mnémos me dit que ce serait intéressant d'avoir un deuxième tome. J'ai tout ce qu'il faut pour et je serais ravi de l'écrire. Mais avant, je suis en train d'écrire un polar très teinté de finances. Il se passera dans l'univers des salles de marchés. Et puis je fais une parenthèse en ce moment parce que Stéphanie Nicot m'a invité à participer à la prochaine anthologie des Imaginales dont le thème sera Victimes et Bourreaux.

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