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Interview Fabien Clavel
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Interview Fabien Clavel

Actusf : Comment est née l'idée de ce roman ?
Fabien Clavel : J’avais d’abord proposé à Xavier Mauméjean, le directeur de collection, un projet complètement différent avec des pirates. Mais cela risquait de faire doublon avec le roman d’Estelle Faye. Donc, j’ai cherché parmi les créatures que je n’avais pas encore traitées. Et je suis tombé sur les anges. J’avais déjà évoqué des créatures ailées avec les stryges dans Le Miroir aux Vampires et cela m’avait donné envie d’y revenir. Xavier m’a alors indiqué un dictionnaire complet des anges à partir duquel j’ai construit mon univers.
 
 
Actusf : Qu'avais-tu envie de faire ?
Fabien Clavel : Je voulais faire une fantasy urbaine assez âpre et réaliste. J’habite et travaille en banlieue, cela me semblait un décor parfait pour mon roman. L’autre idée consistait à associer le combat entre anges et démons à celui qui oppose la police et les voyous. En même temps, je voulais éviter tout manichéisme et je me suis inspiré de la série The Wire qui est un modèle du genre. Pour le reste, je suis parti des films Highlander avec leurs duels urbains à répétition, sauf que je les ai associés à une apocalypse : celle qui décide du renouvellement d’El, le messager de Dieu.
 
 
Actusf : Qu'est-ce qui t'a attiré dans les anges et les démons ? Pourquoi avoir choisi de les mettre en scène et comment les as-tu imaginés ?
Fabien Clavel : Ce qui est intéressant, c’est la grande diversité qui existe dans cet univers. On trouve absolument de tout. J’ai compulsé un dictionnaire de 4 000 entrées sur ces êtres, le Dictionnaire des anges de Gustav Davidson. On y découvre notamment que les adorables chérubins sont en fait des Kerubim, immenses gardiens à quatre faces et quatre ailes armés d’épées flamboyantes. On découvre aussi que, finalement, les démons ne sont que des anges déchus. Ils ont tous la même origine. J’aimais cette idée. Le dernier élément qui m’a intéressé, c’était la fascination de ces esprits pour les humains. D’un côté, ils les méprisent pour leur faiblesse. De l’autre, ils leur envient leur capacité à engendrer.
 
 
Actusf : Parle-nous d'Ayati ? Comment la vois-tu ?
Fabien Clavel : Dans un traiteur asiatique où je vais parfois, il y a la fille des patrons, qui doit avoir l’âge d’être lycéenne et qui travaille souvent derrière le comptoir. Je me demandais quelle pouvait être sa vie, entre les cours et ce boulot. Cela s’est mêlé à un livre que je venais de lire sur les avortements sélectifs en Inde. C’est pourquoi le personnage travaille dans un resto indien. J’ai beaucoup écrit de personnages d’étudiantes. Là, je voulais montrer davantage l’emprise sociale qui pèse sur elle. Elle est prisonnière de sa condition, mais elle ne s’en satisfait pas. Dès que l’occasion se présente, Ayati s’échappe.
 
 
Actusf : La collection Pandore vise les "young adults". Est-ce que tu as travaillé différemment ?
Fabien Clavel : Pour être franc, j’ai travaillé comme pour un roman adulte. La différence, c’est que les héros, Driss et Ayati, sont de jeunes gens. Pour le reste, j’ai visé l’efficacité narrative comme pour une série télévisée. J’ai multiplié les points de vue pour que chaque personnage puisse donner sa vision de l’histoire mais les chapitres s’enchaînent malgré tout chronologiquement. Comme cela s’adresse à des jeunes, j’avais envie de donner des figures auxquelles on peut facilement s’identifier, de même que le décor est familier. C’est la banlieue, mais avec des anges.
 
 
Actusf : Quels sont tes projets ? Sur quoi travailles-tu ?
Fabien Clavel : Je travaille sur une autre aventure de Lana, héroïne de mon thriller jeunesse Décollage immédiat chez Rageot. J’ai également un projet de roman avec voyage dans le temps qui m’occupe l’esprit en ce moment. Et puis, je me consacre au dernier tome de L’Apprentie de Merlin qui va venir clore cette tétralogie commencée en 2010.

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